« Des cargos, des avions et des civilisations entières disparaissent régulièrement dans l’Arctique, ne laissant que des murmures et des questions irrésolues dans la blancheur laiteuse du paysage. Au moins, on savait que Rosaire n’avait pas été avalé par une baleine à bosse et qu’il n’était pas passé au travers de la glace, hypothèses souvent évoquées pour expliquer la disparition des explorateurs polaires. Résoudre un meurtre dans cette communauté qui vivait en vase clos allait se révéler plus difficile que prévu, même s’il était presque impossible de s’échapper de l’île de Baffin. La route la plus longue ne fait que soixante-dix kilomètres et ne s’arrête en face d’un énorme glacier de soixante-cinq mètres de hauteur. »
On ne s’explique pas la mort de Rosaire Nicolet dont on a retrouvé un matin le corps sans vie dans un minable chambre d’hôtel louée par une strip-teaseuse.
Qui pouvait bien en vouloir à ce jeune avocat international apprécié de tout le monde ?
Appelé à Iqaluit, un village proche du cercle arctique pour reconnaître le corps, Ambroise Nicolet, le jeune frère de Rosaire, va mener l’enquête. Ambroise vénérait son frère. Mais sait-on jamais qui se cache derrière ceux que l’on aime ?
Mon avis :
Ce partenariat était pour moi l’occasion de découvrir un nouvel auteur et fut une belle découverte. C’est l’histoire de 2 frères dont le benjamin admire sans bornes le cadet jusqu’au jour où ce dernier est découvert par une strip-teaseuse mort dans une chambre d’hôtel un peu crasseuse. Ambroise est cuisinier dans un village de minier dans le Grand Nord et mène une vie bien tranquille. Lui qui admirait son frère car beau, intelligent et sensible à la cause des Inuits va alors se poser des questions sur la véritable personnalité de celui-ci.
A travers cette enquête policière sur fond de revendication de territoire (les chinois auraient-ils découverts l’Amérique avant Christophe Colomb ????), Ambroise va découvrir que son frère était un homme comme les autres avec un côté lumière mais aussi un côté ombre de part son comportement notamment avec les femmes. Mais cette ambivalence n’est-elle pas l’apanage de l’être humain qu’il soit homme ou femme d’ailleurs.
Ambroise aussi va d’ailleurs se questionner sur son destin, pourquoi ne s’attache-t-il pas, pourquoi n’arrive-t-il pas à se poser quelque part ?
On sent aussi une certaine lenteur dans l’évolution du livre que cela plaise ou non d’ailleurs. Je trouve qu’elle s’associe très bien avec la région au climat extrême qui rend certainement la vie plus difficile. Comme autrefois dans nos campagnes où on vivait au rythme des saisons, et bien là-bas, on vit au rythme du jour et de la nuit polaire. Le seul point de vie est la mine avec ses hommes seuls et sa chercheuse qui devient le point de mire de toutes les attentions et de tous les fantasmes puisque seule véritable femme en dehors des prostituées qui affluent avides des salaires des mineurs.
Je ne garderai malheureusement pas un souvenir impérissable de ce livre même si j’en ai apprécié la lecture.
Je remercie d’ailleurs à nouveau les Editions Robert Laffont et Livraddict de m’avoir permis de découvrir Mélanie Vincelette dont je ne manquerais pas de lire le premier livre.