Book Club Livraddict –Norferville de Franck Thilliez

Book Club – Décembre 2024

Book Club – Norferville de Franck Thilliez

Fiche BBM

Résumé :

Dans l’univers hostile du Grand Nord, personne ne vous entend crier.

Détective et criminologue à Lyon, Teddy Schaffran apprend que le corps de sa fille a été découvert dans une ville minière très isolée du Grand Nord québécois, Norferville. Morgane a été sauvagement mutilée, abandonnée dans la neige non loin d’une réserve autochtone. Sans réfléchir, Teddy plaque tout pour se rendre sur place, bien décidé à comprendre ce qui s’est passé.
Là-bas, Léonie Rock, une flic métisse, est mise sur l’affaire. Elle est alors contrainte de renouer avec cet endroit coupé de tout où elle est née et où, adolescente, trois inconnus l’ont violée. Un retour vers son enfer, alors que les températures frôlent les -20°C.
Ensemble, ces deux êtres éprouvés par la vie vont se démener pour trouver des réponses malgré l’inhospitalité de la nature et des hommes.

Participant.e.s : Pandarose, brijoudu93, domi_troizarsouilles, Winaria, LaureenBrocorens, Cleem27, Lutetia95, Babadam, Julie27, Lilame, atick, LY1461, Rachel_27, Niobee, FluR, Maa.

Compte rendu :

De façon globale, les participants au BC s’accordent à dire que le gros point fort de ce roman était son ambiance de froid, d’hiver : très réussi, puisque c’était justement le thème choisi !
À part ce point principal, les avis convergent plutôt bien.
N.B. : toute référence à un genre particulier, et notamment au masculin, est réputée renvoyer à tout autre genre, sauf autre précision.

Sur les personnages
Malgré un côté un peu cliché (ou classique) des deux personnages principaux – Teddy l’ex-flic (criminologue) bourru, cabossé, pas tout à fait légitime, et Léonie la femme forte mais sensible dans un monde principalement masculin -, ils ont été trouvés touchants, avec une petite préférence pour Teddy, qui a fait penser les lecteurs qui connaissaient déjà F. Thilliez à son héros récurrent Sharko. Certains auraient toutefois aimé les voir plus étoffés, qu’ils aient plus d’ampleur, pour qu’ils soient vraiment attachants, mais sans que ça gêne la lecture.
Leur idylle cependant a fait l’unanimité : elle n’avait pas lieu d’être, et n’apporte rien à l’histoire !
Quant aux personnages secondaires, ils n’ont pas convaincu (du tout). Le sergent Liotta en tant que « méchant n° 1 » était trop prévisible ; Maya était touchante mais a été trop vite abandonnée ; et Patrick, qui touchait vaguement au début malgré un côté très cliché, a été tellement peu exploité que certains l’avaient carrément oublié !

Sur l’intrigue / les révélations / le rythme
Pour les connaisseurs de l’auteur comme pour ceux qui le découvraient, l’enquête même est LE point faible du roman. Certes, il y a de nombreux rebondissements et retournements de situation, mais ils sont trop souvent prévisibles, et leur nombre élevé finit par les décrédibiliser. Ainsi, l’intrigue laisse le sentiment d’être peu intéressante, voire improbable sur certains aspects. Les connaisseurs relèvent en outre que les autres romans de F. Thilliez sont plus fouillés, plus complexes, plus « scientifiques » aussi, et ces différents aspects (en tout ou en partie) semblent leur avoir manqué.
On notera aussi certaines « facilités » d’écriture, qui entretiennent le suspense mais sont tellement prévisibles : par exemple, dès qu’une perturbation climatique est annoncée, on peut être certain que nos personnages vont foncer dedans!
Cependant, malgré cette grosse faiblesse qu’est l’enquête, la majorité des lecteurs ont indiqué qu’ils ont poursuivi leur lecture grâce au bon rythme du livre, dû notamment aux chapitres courts qui maintiennent la tension sans lasser.

En outre, tout le monde soulève que c’était très intéressant de profiter de cette enquête pour sensibiliser le lecteur au drame des femmes autochtones des Premières Nations : exploitées sexuellement, sans avenir, ou disparues sans que personne ne s’intéresse à elles, si ce n’est leur famille de toute façon complètement démunie, ou quelques rares associations.
Et on peut dire que « ça marche », même si notre lectrice québécoise a noté quelques incohérences, notamment avec des termes sur les institutions locales, qui montrent une recherche documentaire de la part de l’auteur, mais sont mal utilisés ; ou bien certains clichés sur les noms des personnages qui seraient typiquement québécois (mais ne le sont pas !) ; sans même parler des dialogues !

Sur l’ambiance
C’est là, comme dit plus haut, LE point fort du roman !
Les participants au BC le disent parfaitement, j’en cite quelques-uns tant c’est explicite : « j’ai couru, j’ai eu froid (très froid) avec les protagonistes, je me suis même surprise à avoir du mal à respirer parce que les personnages couraient rapidement dans un froid glacial » (brijoudu93) ; « L’écriture m’a bien immergée dans le froid glacial et l’inhospitalité du Grand Nord québécois » (winaria) ; « C’est un véritable voyage dans un environnement hostile & froid qui est très immersif. » (Lutetia95) ; « (…) tout ce blanc, ce froid du Grand Nord canadien qui nous glace et nous laisse prisonnier au sein de Norferville. » (Babadam)

Glacé, inhospitalier, froid, blanc, immersif, avec en plus une sensation de huis-clos : tout est dit !

=> Sur la fin
Elle a plutôt déçu la majorité des lecteurs, car trop prévisible, et le côté romance entre Teddy et Léonie (qui ici semble devenir sérieuse !) a vraiment déplu. Pas de grande révélation donc, mais la plupart relèvent toutefois que c’est cohérent avec tout ce qui précède, même si quelques chapitres supplémentaires sur l’histoire de Léonie, en mettant un peu moins Liotta dans la ligne de mire, auraient été bienvenus.
Et, last but not least : plus d’un lecteur qui ne connaissait pas encore F. Thilliez se dit intéressé à le découvrir davantage, notamment dans ses séries Sharko et/ou Hennebelle !

Pour aller plus loin :

Les lecteurs qui connaissaient déjà l’auteur le recommandent, tandis que les « découvreurs » ont désormais envie de le lire davantage. Dans la saga Sharko et(/ou) Hennebelle, les titres ne sont pas tous égaux, paraît-il, mais la plupart sont au moins bons. On nous recommande en particulier : Pandemia

Sinon, en-dehors de Franck Thilliez, on a de nombreuses propositions :

Sur le Grand Nord canadien :

Une saison pour les ombres de R.J. Ellory

Les murailles d’Erika Soucy

Yukonnaise de Mylène Gilbert-Dumas

Widjigo d’Estelle Faye (fantastique)

Sur le drame vécu par les autochtones des Premières Nations :

Le dernier festin des vaincus d’Estelle Tharreau (il fait partie de la sélection prix Livraddict 2024 – catégorie Policier

Cheval indien de Richard Wagamese

Kukum de Michel Jean

Pour l’honneur de tous les miens d’Amanda Skenandore

Sur le Grand Nord – côté américain (hors Canada) :

Les enfants du blizzard de Melanie Benjamin

Sans retour de Tom Clearlake

Sur le (Grand) Nord – côté européen, et plus généralement le froid / l’hiver / la montagne en hiver :

Glacé de Bernard Minier

La petite ville des grands rêves de Frederik Backman

Personne ne meurt à Longyearbyen de Morgan Audic

Tu me manqueras demain de Heine Bakkeid

Abimes de Sonja Delzongle

Imaqa de Flemming Jensen

Le chalet de Catherine Cooper

La saga Le chant du Grand Nord de Nicolas Vanier

La saga Qaanaaq Adriensen de Mo Malö

La fileuse d’argent de Naomi Novik (fantasy)

Merci à domi_troizarsouilles pour le compte-rendu !

Book Club Livraddict — Les Filles du manoir Foxcote d’Eve Chase

Book Club — Octobre 2024

Book Club — Les Filles du manoir Foxcote d’Eve Chase

Fiche BBM

Résumé :

Gloucestershire, août 1971. Un bébé est retrouvé dans les bois du manoir de Foxcote. La famille Harrington, endeuillée par une terrible tragédie, recueille avec joie la petite fille et décide de l’élever en secret. Mais ce bonheur familial est très vite ébranlé par la découverte d’un cadavre sur la propriété.
Des années plus tard, Sylvie, désireuse d’éclaircir des zones d’ombre de sa vie, est à son tour entraînée dans les bois majestueux et sauvages de Foxcote, là où rien n’est tout à fait ce qu’on croit. Sylvie découvrira-t-elle la vérité et osera-t-elle la révéler ?

Participant·e·s : Anna-Brdz – brijoudu93 – Can_diice – Chaminou333 – Emmani – erine6 – FluR – Kimi_kiwi – misshelene29 – missmolko1 – Niobee – Rachel_27 – Readmau – Riz-Deux-ZzZ

Compte-rendu :

Les personnages féminins ont plu, notamment Rita, très touchante avec son côté maternel et protecteur, Jeannie, qui a suscité de la peine avec son deuil et sa dépression post-partum, et Hera, en transition entre une petite fille et une adulte.

Beaucoup ont aimé la construction du roman avec la double temporalité et l’alternance des narrateurs. Les chapitres sont courts, ce qui apporte du rythme même si certains ont noté quelques longueurs au début du roman contrairement à la suite qui se lit beaucoup plus facilement.

Le côté secrets de famille a également été apprécié. Le contexte des années 1970 a été difficile à imaginer pour certains qui se retrouvaient plus facilement dans les années 1900. La partie faisant référence au passé a été la plus appréciée, celle au présent jugée moins importante et moins intéressante.

L’ambiance oppressante de la forêt pleine de mystères a été appréciée.
Le manque de suspense a été reproché car la fin est prévisible.
Pour ceux qui avaient lu d’autres romans de l’auteure, il y a une préférence pour Un manoir en Cornouailles.


Merci à Rachel_27 pour le compte-rendu!


Book Club Livraddict – Le Restaurant des recettes oubliées

Book Club Ordinaire – Septembre 2024

Book Club – Le restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai

Fiche BBM

Note au 5 novembre 2024 : 15.6 (198 votes)

Participantes : (22) : Chaminou333 – Grominou – Elojs – AliceHuxley – Kimi_kiwi – Livresovore – missmolko1 – Julie27 – atick – LaureenBrocorens – _melanie_ – Niobee – Lilie-n – brijoudu93 – LaGeekosophe – Darkangel046 – Anne Nina – Elizewyn – Winaria – erine6 – FluR – La3ti


Résumé :

Caché dans les ruelles de Kyoto se trouve le petit restaurant des Kamogawa d’où s’élèvent d’exquises odeurs de riz cuit, de nabe et de légumes sautés. En plus de savoureux repas faits maison, Nagare et sa fille Koishi proposent une expérience qui sort de l’ordinaire : reproduire un plat que leurs clients ont en mémoire, mais dont la recette est depuis longtemps oubliée. Nabeyaki udon, sushis au maquereau, tonkatsu ou spaghettis à la napolitaine… pour chaque nouveau plat, la famille Kamogawa enquête et propose à ses convives de déguster une nouvelle fois les délicieux mets qui ont marqué leur vie. Et grâce à un soupçon de magie, ces saveurs perdues enfin retrouvées permettent de rêver à de nouveaux départs.


Compte rendu :

En règle générale, les lectrices ont trouvé le roman « doux et agréable, mais un peu monotone » (pour reprendre les mots juste de Elizewyn).

Si personne n’a détesté, ça a plutôt été une lecture en demi-teinte pour plus de la majorité qui a trouvé qu’il manquait un fil conducteur ou une structure plus claire du roman. Celles qui ont aimé n’ont pas été dérangées par le côté répétitif de l’histoire trouvant justement que ça en fait un livre typiquement dans le style japonais de contemplation. Plusieurs ont regretté de ne pas avoir fait comme Erin et d’avoir juste dégusté un chapitre de temps en temps.
Conseil aux futurs lecteurs : lisez-le en prenant votre temps !

Globalement le livre a donné faim ! Un index a été ajouté dans les Editions J’ai Lu (contrairement au livre des éditions Nami) montrant les recettes ! Ce qui aurait été un plus pour toutes celles qui avaient eu du mal à imaginer les plats (et qui ont trouvé les descriptions trop longues sans réussir à visualiser) ! Les végétariennes ont été un peu déçues de voir de la viande ou du poisson dans chaque. Et toutes les autres ont juste eu faim, Chaminou a même retrouvé l’une de ses recettes !

Plusieurs ont reproché à l’histoire de rester « en surface”. On aurait toutes aimé voir les voyages de Nagare pour visiter le Japon et suivre ses aventures à la recherche de recettes. C’est un point qui a été beaucoup relevé.
Le personnage qui a fait le plus parler de lui c’est bien sûr le fameux Chat Roupillon, qui a déchaîné des questions (pourquoi ne peut-il pas rentrer ? d’où vient-il ? peut-on l’adopter ?) : Si l’auteur passe par-là, n’hésitez pas à faire un livre entier sur Roupillon. 😆

Enfin, au sujet des pâtes napolitaines, Erin nous apporte un éclaircissement :
« Je conseille la lecture du T1 de la Cantine de Minuit qui apporte beaucoup plus d’informations sur ce plat que ne le fait Le Restaurant des recettes oubliées. En fait, c’est un plat typiquement japonais. Son nom nous induit totalement en erreur. L’insistance de l’auteure me l’a fait comprendre sur une tonalité complètement ironique car j’avais cette information et ça m’a fait plus sourire. »

En résumé, c’est un livre facile d’accès, qui fait du bien entre deux pavés, qui a fait sourire certaines personnes, qui en a ému d’autres. Une petite lecture rapide (mais à savourer, ne le lisez pas d’un coup !) qui fait du bien au palais (mais ouvre l’appétit) !


Pour aller plus loin (version livresque) :
Le goûter du Lion d’Ito Ogawa
La papeterie Tsubaki d’Ito Ogawa
Le gourmet solitaire de Taniguchi et Kusumi
Les cinq quartiers de l’orange de Joanne Harris
Le plongeur de Stéphane Larue
Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg
La saga La cantine de minuit d’Yarô Abe
la saga Cupcakes Club de Donna Kauffman
Les filles du Lac, tome 1 de Maria Nikolai
Un lundi parfum matcha de Michiko Aoyama


Pour aller plus loin (version films) :
– Sur Netflix : Midnight Diner
– Sur Netflix : Makanai : Dans la cuisine des maiko
Les délices de Tokyo de Durian Sukegawa


Sur la thématique « Roman en lien avec la nourriture, le repas, la cuisine », voici les propositions qui avaient été retenues :
Mãn de Kim Thuy
Miss Eliza d’Annabel Abbs
Le restaurant de l’amour retrouvé d’Ito Ogawa
Les petits pains de la pleine lune de Byeong-mo Gu
Le dernier banquet de Jonathan Grimwood
Le dernier cuisinier de Martin Suter
Une soupe à la grenade de Marsha Mehran
Les épices de la passion / chocolat-amer de Laura Esquivel
Une gourmandise de Muriel Barbery

Merci à Elojs pour la rédaction du compte rendu !

Book Club Livraddict — Alliances de Jean-Marc Ligny

BC Pépites méconnues – Juillet 2024

Book Club Pépites méconnues — Alliances de Jean-Marc Ligny

Fiche BBM

Note au 25 août 2024 : 16/20 (14 votes)

Participants (10) : Chaminou333 – Elizewyn – Emmani – FluR – Julie27 – La3ti – Livresovore – Maa – Mana_ – Niobee


Résumé :
Sur une Terre dont le climat a radicalement changé suite à l’emballement du réchauffement climatique, des oasis et des microclimats locaux ont permis à la vie de s’abriter, voire de se développer.
Mais quelle place pour l’homme dans un tel écosystème, face à l’émergence probable d’une nouvelle espèce dominante sur la planète ? Il pourrait y avoir des alliances inédites à passer.


Tikaani, l’Inuit, parti d’Islande à bord d’un avion solaire, Ophélie, la guérisseuse tapie dans sa jungle au Canada, Denn et Nao, qui ont quitté leur tribu cavernicole du désert qu’est devenue la Californie : tous sont à la recherche de survivants, certains rêvent de redonner sa place à l’humanité. Mais ils vont apprendre que ce qui reste des hommes peut encore nuire à la planète…

Compte rendu :
Du fait de sa longueur et de la difficulté (partagée par un grand nombre de lecteurs réunis pour l’événement) à rentrer dans l’histoire, certains participants n’avaient pu finir leur lecture à la date du Book Club et ne sont pas venus partager leur avis, malgré une relance.

Cette difficulté à rentrer dans le récit est notamment due à deux choses :
– l’alternance de points de vue, qui a freiné plus d’un participant puisque cela casse le rythme
– la violence extrême du second chapitre, qui a donné soit des frissons soit des nausées…

Globalement les participantes ont éprouvé le même ressenti tout au long de leur lecture.
Dans les points essentiels, on note les trop nombreuses longueurs descriptives. Une participante a avoué avoir sauté certains passages, ne les trouvant pas nécessaires à la bonne compréhension du roman et de l’univers. D’autres ont au contraire appréciés de visualiser pleinement le décor post-apocalyptique dans lequel les personnages évoluent.

Une participante a noté la place importante des animaux, jusque dans les remerciements, et beaucoup de lectrices se sont ralliées à ce point de vue. Même si cela a soulevé un sentiment de « too much » par moment, en raison d’un comportement anthropomorphe de certaines espèces, l’intelligence de certaines espèces fut appréciable et appréciée.

Un point a obtenu la majorité absolue : l’importance inutile du sexe. Outre ce qu’apporte le trio et le passé de chacun, chaque chapitre ou presque comporte une ou plusieurs scènes de câlins, sans que cela soit nécessaire au récit. Une phrase sur la tendresse vécue par un ou plusieurs personnages aurait suffi pour comprendre, sans besoin d’entrer dans les détails.

Par ailleurs, les participantes déplorent un manque d’émotions, amplifié par le côté factuel de l’intrigue et de la façon dont elle est narrée, qui a empêché de s’attacher pleinement aux personnages.

La préférence va généralement vers Ophélie, qui a subi cette violence du chapitre 2, elle a donc attisé la compassion. De plus sa volonté de comprendre la nature et d’échanger, partager avec elle, sans besoin de se l’approprier, en fait un personnage original et intéressant à suivre. Toutefois, Tikaani, l’autre personnage majeur de ce roman, traverse également des épreuves qui le rendent intéressant (une participante l’a qualifié de MacGyver), même si ses émotions ne sont pas forcément en adéquation avec les pertes qu’il subit. Quant au trio qui complète la liste des personnages majeurs, aucun lecteur ne s’attendait à les voir occuper une place de premier plan dans l’intrigue.

Pour beaucoup, la fin est précipitée, sans être bâclée. Loin du happy end redouté, on reste plutôt sur un sentiment de suspens, comme si l’auteur n’avait pas tout dit, comme s’il manquait un épilogue ou un tome pour conclure.

Malgré le côté factuel et le manque flagrant d’émotions dans la narration et ce que dégage les personnages, le style est facile à lire, ce qui a permis à beaucoup de parvenir au bout sans plus de difficultés que les premiers chapitres.

En guise de petite anecdote, certaines se sont interrogées sur le titre du roman. En effet, c’est le deuxième tiers qui nous donne les clefs pour le comprendre, il faut donc être patient.

Pour conclure, j’avais envie de mettre cette phrase d’une participante en citation :
« Arrivent les scènes de civilisation, avec la science contre la nature, et cette faculté des humains à répéter les mêmes erreurs » (Niobee)


Pour aller plus loin :
La Trilogie des fourmis de Bernard Werber
Le Monde enfin de Jean-Pierre Andrevon
Mers mortes d’Aurélie Wellenstein
Semiosis de Sue Burke
Sirius de Stéphane Servant
Tonnerre après les ruines de Floriane Soulas
Une autre fin du monde est possible de Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle


Merci à Mana_ pour le compte rendu!

Book Club Livraddict — L’Odyssée de Pénélope de Margaret Atwood

Book Club – Juin 2024

Book Club — L’Odyssée de Pénélope de Margaret Atwood

Fiche BBM

Note au 1er août 2024 : 15,5/20
Participant·e·s : (11) – helenoooouuuu – Lilie-n – Winaria – Julie27 – Emmani – Darkangel046 – Chaminou333 – Anna-Brdz – Freyja- missmolko1 – Livresovore

Lecture agréable : 7
Lecture moyenne : 3
Lecture abandonnée : 1

Résumé :
Depuis toujours nous étions tous deux, de notre propre aveu, des menteurs émérites et éhontés.  » Ainsi Pénélope évoque-t-elle le couple qu’elle formait avec Ulysse – Pénélope qui, comme son époux, recourut à la ruse et à l’artifice pour sauver sa vie.
Selon Homère, Ulysse à son retour de Troie massacra tous les prétendants à son trône qui, en son absence, avaient courtisé son épouse. Mais il fit aussi pendre les douze servantes de Pénélope qu’il accusa de l’avoir trahi. Dans cette relecture originale du mythe grec que nous propose Margaret Atwood, Pénélope, hantée par la mort de ses servantes, raconte depuis les Enfers sa propre version de l’histoire, celle d’une femme, d’une épouse, d’une mère et surtout d’une reine bien plus lucide et plus forte que ce que les hommes ont voulu croire jusqu’à aujourd’hui.


LES PERSONNAGES :
– intelligence et force aux personnages féminins qui rompt avec l’image plus tendre et romantique habituelle de cette période
– Une vraie place est donnée à ses 12 servantes.
– La posture prise vis à vis de Télémaque étonne plusieurs lectrices. (Ton « clinique » employé)
– Le personnage de Pénélope est globalement perçu comme assez froide. (Aspect perçu tantôt positivement, tantôt négativement).

L’INTRIGUE :
– Revisite intéressant du mythe : tournure féministe et « rock n’ roll »
– Le doute et le questionnement tienne le lecteur pendant le récit.
– le rythme est donné par les rencontres des différents personnages avec Pénélope depuis les Enfers pour donner le ton au récit.

POINTS FAIBLES :
– Livre un peu trop court
– Manque de détails
– Difficulté à se plonger dans le récit (trop court), et de s’attacher réellement aux personnages.

Mot de la fin : « Dans la vie, tout est question de point de vue. »

Merci à AliceHuxley pour la rédaction du compte-rendu!