Le roman a fait beaucoup débat dans le book club, avec des avis clivants.
La narration originale a beaucoup marqué les lecteurs et lectrices. Pour certains, ce choix narratif les a empêchés d’avoir une véritable empathie pour Ada, de les mettre à distance. Pour d’autres, c’était un choix audacieux qui permet de voir des entités tenter de contrôler la jeune femme. Mais malgré ce détachement, beaucoup de membres du book club s’accordent sur le côté attachant de la fragilité d’Ada.
Les membres ont été déçus de ne pas voir plus de la culture nigériane, qui reste assez vague ou en toile de fond. En revanche, les aspects de la maladie mentale semblaient bien traités. Ils permettent de souligner les traumatismes d’Ada et de comprendre certains de ces comportements, même si dans certains cas c’était rendu énigmatique par la narration. Les difficultés de santé mentale sont à mettre en parallèle avec l’histoire réelle de l’auteurice, non-binaire.
Le style est également mémorable, entre poésie et passages très crus et violents, notamment avec Asughara. Certains personnages secondaires comme Malena semblaient intéressants mais leurs présences étaient trop passagères.
En conclusion, ce roman n’est pas facile d’accès. Le choix narratif surprenant peut créer de la distance avec les personnages, les points de vue éclatés sont ceux de divinités représentant des fragments des traumatismes d’Ada. Eau douce est souvent comparé à Vita Nostra de Marina et Sergueï Diatchenko.
Un grand merci à LaGeekosophe pour la rédaction de ce compte-rendu!
Nous avons été 7 à participer à ce Book Club (+ une « guest star » 😉 )
Ce que nous avons pensé de l’intrigue et de l’écriture : Plusieurs personnes ont été très gênées voire rebutées par l’emploi du présent de l’indicatif et de la première personne. Cela n’a pas aidé leur lecture.
D’autres n’ont pas été gênées, mais ont peiné à certains moments, ont trouvé le rythme inégal. Parfois l’écriture est fluide et il se passe beaucoup de choses, parfois on s’attarde trop longuement sur des épisodes de la vie de l’héroïne, tandis que d’autres passages sont vite expédiés. Nous avons été plusieurs à être ennuyées par les débats sur la philosophie, le fin’amour et la religion, qui prennent beaucoup de place dans le récit.
L’histoire était intéressante et certaines ont été embarquées. De manière générale nous avons toutes pointé des incohérences dans le récit, ou des facilités. L’épisode initial où Léola revêt l’armure paraît factice, trop rapide. On a l’impression qu’il n’y a pas de but ni d’objectif dans le récit. Certaines péripéties ont paru invraisemblables à certaines. Certains éléments n’ont aucune suite ou une explication très liminaire, et nous avons été plusieurs à rester sur notre faim. Plusieurs épisodes sont non aboutis, ce qui pouvait être frustrant. Toutes ces incohérences et ces invraisemblances étaient liées aux personnages.
Ce que nous avons pensé des personnages :
Le personnage principal, Léola, nous a paru étrange et difficile à cerner. Nous avons été nombreuses à trouver qu’elle changeait d’avis sans raison, à ne pas comprendre ses réactions ni ses choix. Sa décision de se transformer en guerrier très soudaine, et elle perd vite de vue son premier objectif. L’évolution de son personnage a paru invraisemblable, difficile à comprendre.
Mais au contraire certaines ont trouvé intéressante et ses choix crédibles, dans le sens où nécessité fait loi dans son histoire de femme qui se fait passer pour un chevalier. Concernant les autres personnages : Nynève rencontre des avis plus mitigés : certaines l’ont trouvée méchante ou madame je-sais-tout, d’autre l’ont trouvée attachante, étrange. Dhuoda est un personnage que certaines ont trouvé caricatural, d’autres l’ont trouvée mystérieuse, charismatique, fascinante.
Mais qui est ce fameux Roi Transparent ?
À propos du titre et de l’histoire dans l’histoire du Roi Transparent :
Globalement nous avons toutes été intriguées par l’histoire du Roi Transparent. À plusieurs reprises, un personnage commence par la raconter mais est interrompu au milieu de son récit par un événement terrible (foudre, mort…). Les explications de cette histoire ne viendront qu’à la toute fin, en appendice.
Plusieurs d’entre nous n’ont pas compris son intérêt par rapport au reste de l’intrigue, ou ont trouvé cette histoire anecdotique (en tous cas ça ne justifiait pas forcément le titre). Plusieurs d’entre nous ont trouvé que cela ajoutait une touche de mystère et de fantastique, qui étaient bienvenus.
Ce que nous avons pensé de la retranscription du contexte historique :
Si vous connaissez bien cette période de l’histoire et attendez un livre qui respecte bien la chronologie et la géographie de cette époque : passez votre chemin ! L’autrice a pris beaucoup de libertés de ce côté (elle le précise bien en fin de roman). Des personnages se croisent alors qu’ils n’ont pas vécus à la même époque, des abbayes sont inventées… Cependant elle a bien retranscrit le contexte religieux de l’époque.
Certaines ont plus pris ce roman du côté de la fantasy et n’ont donc pas été choqués par les faits inventés ou déformés.
Alors, est-ce qu’on le recommande ?
Certaines n’ont pas du tout accroché à cette lecture et ne le recommanderaient pas, principalement pour ces défauts : – Emploi de la première personne et du présent – Roman qui se dit historique mais qui n’en est pas un du tout, ce qui est très décevant quand on veut lire un roman historique. – Personnages agaçants, peu attachants – Intrigue incohérente
Il n’y a eu qu’un seul vrai coup de cœur parmi les lectrices.
Les autres pointent des défauts, mais ne regrettent pas cette lecture qui était intéressante et divertissante. Elles le conseilleraient davantage à des personnes qui veulent lire un roman type « roman de chevalerie » en version moderne et pas trop violente. C’est une sorte de bonne première approche pour aller plus loin ensuite.
Book Club Livraddict – Le Voyage de Coyote Sunrise de Dan Gemeinhart
Embarquez avec nous dans un fabuleux voyage à bord d’un ancien bus scolaire sur les routes américaines en compagnie de Coyote, de Rodéo et de bien d’autres passagers.
La plume de Dan Gemeinhart est fluide et empreinte de beaucoup de pudeur. Cette histoire a eut une bonne appréciation globale (et même quelques coup de cœur).
Dans cette histoire on y suit Coyote, une jeune fille de 12 ans, qui sillonne les routes américaines depuis déjà plus de 5 ans. Mais un évènement va la forcer à retourner dans sa ville natale, s’entame alors un roadtrip thérapeutique où les personnages vont évoluer au fur et à mesure des rencontres. Nous y rencontrerons un chat, un musicien, un enfant et sa mère et même… une chèvre !
Au fur et à mesure de la lecture, le lecteur est emmené de plus en plus loin dans les rebondissements sans oublier la pression du temps qui s’impose à Coyote. Certains points pourront sembler bien irréaliste quand on y pense et pour passer outre essayez de voir le voyage plutôt comme une fable que comme un roadtrip réaliste, c’est un roman jeunesse après tout.
A bord de Yageur, les personnages hauts en couleur se croisent. Chacun (humain ou animaux) vont amener Coyote à se reconstruire et tisser d’autres liens avec le monde qui l’entoure. Le jeune Salvador a fait l’unanimité auprès des lecteurs au contraire de Rodéo dont le comportement peut vous faire fermer le livre sans le finir.
Mais si vous passez outre vous trouverez de manière globale, que « l’incroyable voyage de Coyote Sunrise » aborde de façon juste et intéressante la gestion du deuil et la dynamique des relations familiale et leurs complexités.
Serait-ce un livre à mettre entre toutes les mains quand on passe un moment difficile ? A vous de juger !
Quelques films et fiction : – Little miss sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris avec Abigail Breslin, Greg Kinnear et Steve Carell – Captain fantastic de Matt Ross avec Viggo Mortensen, George MacKay et Annalise Basso.
Un grand merci à SoanneAlpha pour la rédaction du compte rendu !
Book Club Livraddict – Le bureau des affaires occultes d’Eric Fouassier
Le week-end du 28 et 29 janvier, le book club, c’est de nouveau réunit pour cette fois parler du roman Le bureau des affaires occulte d’Éric Fouassier.
Petite mise en bouche avec le résumé : Automne 1830, dans un Paris fiévreux encore sous le choc des Journées révolutionnaires de juillet, le gouvernement de Louis-Philippe, nouveau roi des Français, tente de juguler une opposition divisée, mais virulente. Valentin Verne, jeune inspecteur du service des mœurs, est muté à la brigade de Sûreté fondée quelques années plus tôt par le fameux Vidocq. Il doit élucider une série de morts étranges, susceptible de déstabiliser le régime. Car la science qui progresse, mêlée à l’ésotérisme alors en vogue, inspire un nouveau type de criminalité. Féru de chimie et de médecine, cultivant un goût pour le mystérieux et l’irrationnel, Valentin Verne sait en décrypter les codes. Nommé par le préfet à la tête du « bureau des affaires occultes », un service spécial chargé de traquer ces malfaiteurs modernes, il va donner la preuve de ses extraordinaires compétences. Mais qui est vraiment ce policier solitaire, obsédé par la traque d’un criminel insaisissable connu sous le seul surnom du Vicaire? Qui se cache derrière ce visage angélique où perce parfois une férocité déroutante? Dans l’ensemble, les avis divergent sur bien des points. Autant pour l’intrigue que pour les personnages. Certains ont apprécié les différents protagonistes de l’histoire, que ce soit Valentin Verne, Aglaé ou même Vidocq, dont plusieurs lecteurs regrettent qu’il n’ait pas été davantage présent. Pour d’autre, ils n’ont pas réussit à s’attacher à eux, voire, pour Valentin, l’ont trouvé antipathique autant dans sa façon de faire son enquête que sur sa personnalité propre.
Les lecteurs sont pour la plupart d’accord sur le contexte historique, qui est très bien rendu, ainsi que sur les détails qui parlent de la chimie. L’intrigue ou plutôt les deux intrigues a plu à pas mal de lecteurs, mais d’autre ont eu du mal à s’y retrouver. Quelques lecteurs ont trouvé les rebondissements un peu simplistes, le reste a trouvé l’ensemble bien ficelé et assez cohérent. Pour conclure, une lecture qui a fait débat et dont le ressenti fut assez mitigé pour plusieurs lecteurs. À l’opposé, un autre noyau a beaucoup apprécié le livre dans l’ensemble. Peut-être un rendez-vous pour le tome 2.
Pour aller plus loin :
De l’auteur : – Le bureau des affaires occultes T2 : à voir ce que ça donne. – La saga d’Héloïse, l’apothicaire qui se passe au XVIe siècle. D’autre auteurs ont été cité pour des lectures semblables : – L’apothicaire d’Henri Loevenbruck : livre qui nous plonge dans le moyen âge et ses mystères – Gabriel Joly toujours d’Henri Loevenbruck : qui nous entraine dans les méandres du Paris en pleine révolution. Immersion garantie. – L’aliéniste de Caleb Carr, qui se passe à peu près à la même période que le bureau des affaires occultes, mais dont l’intrigue se déroule à New York. Livre très prenant et addictif. D’autre sagas historiques ont aussi été mentionnées : – La saga de Victor Dauterive de Jean-Christophe Portes. – La saga Nicholas Le floch de Jean François Parot, ( du bon, si vous aimez les sagas historique). Pour finir citons l’auteur Jean D’Aillon, dont plusieurs livres ont retenu l’attention de quelques lecteurs tel que: – La saga Louis Fronsacqui se passe pendant les règnes de Louis XIII et Louis XIV Mais d’autres livres de cet auteur peuvent également intéressé donc voici la Bibliographie
Book Club spécial Noël – Winterhouse Hôtel de Ben Guterson et Chloe Bristol
Un roman à l’ambiance de Noël cocooning réussi; à lire entre deux parties de Scrabble !
Parmi les propositions de lectures sur le thème de Noël, le roman jeunesse Winterhouse Hôtel, de Ben Guterson et Chloe Bristol a été élu. Les participants ont lu le tome 1 de cette trilogie.
Les avis sont très très contrastés ! Certains participants ont adoré et enchainés la trilogie (ou prévoient de le faire) ; d’autres ont eu des difficultés à finir ce tome 1 voire ont abandonné.
Tout de même, les avis sont unanimes sur les décors : ils ont plongé les lecteurs dans l’ambiance de Noël. Le huis-clos dans le manoir, le froid et la neige ont renforcé l’immersion générale dans cet hiver au Wintherhouse Hôtel. L’atmosphère est donc une vraie réussite et colle parfaitement au sujet du Book-Club !
Les participants ont noté l’influence de Harry Potter dans le scénario et notamment les personnages : la petite fille a 11 ans et est élevé par sa tante ; etc… mais les comparaisons s’arrêtent vite. Les personnages ont été jugés moyennement attachants. Certains participants les ont trouvés sympathiques et attendrissants, d’autres un peu agaçants. La dichotomie des avis se ressent aussi dans cette approche des personnages. Peut-être qu’ils sont un peu trop manichéens avec les gentils et les méchants ?
Le roman vise un public jeunesse et c’est un aspect qui a été plusieurs fois abordé. Au-delà du fait que certains participants n’apprécient que peu ce genre, il est indéniable que ce roman saura séduire le public pré-ados visé.
Les illustrations qui ponctuent le livre ont été perçus différemment, toujours cette dichotomie de ressenti : certains les ont appréciées et trouvées judicieusement placées ; d’autres n’y ont trouvé que peu d’intérêt ou n’ont pas apprécié le trait très géométrique.
Le « plus » du livre réside dans les jeux cérébraux de lettres qui s’égrènent tout au long de la lecture : anagrammes, carré de Vigenère ; chemin de mots ; … Certains lecteurs ont trouvé que c’était « trop » mais, encore une fois, cela plaira surement aux petits lecteurs qui essaieront de résoudre ces énigmes de leur niveau.
Verbatim sélectionné :
• « C’est un bon livre à énigmes, ça serait cool que ça soit plus souvent le cas dans les livre jeunesse » • « C’est une jolie histoire d’amitié, de secret et de famille. » • « Le décor et l’hôtel sont vraiment bien décrits. Il y a effectivement un petit côté Wes Anderson. »
Pour aller plus loin, sur la thématique de Noël et de Jeunesse, les participants proposent :
• Le Club de l’Ours Polaire • Charlie et la chocolaterie • Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire • Lettres du Père Noël de Tolkien • La série Christmas de Matt Haig • Nevermoor de Morrigane Crow et Jessica Townsend
