Book Club Livraddict – La villa aux étoffes d’Anne Jacobs
Les avis sont très partagés sur ce livre, certains participants ont été enthousiasmés, d’autres ont trouvé le livre surfait et convenu. Ceux qui ont apprécié se sont précipités sur les romans suivants ! Comme les avis sont très partagés, les personnages ont parfois plu, parfois agacés ! Concernant l’héroîne principale : Marie a souvent agacé, son côté « parfait » tellement improbable en a énervé plus d’un, quand d’autres l’ont adorée ! Les personnages secondaires : la famille Metzer, les domestiques, les ouvriers ont été souvent trouvés bien décrits et la mentalité de l’époque bien rendue !
On peut trouver dans cette romance une similitude avec Downtown Abbey mais çà se passe en Allemagne. Certaines personnes ont trouvé le lieu original, on ne parle pas souvent des pays de l’Est et de ce qu’ils ont vécu pendant la guerre ! L’ambiance est globalement bien rendue.
Book Club Livraddict – Le Déchronologue de Stéphane Beauverger pour le thème «Voguons sur les mers»
La force du Déchronologue, c’est sa narration non linéaire et décousue, complètement inhabituelle. Il faut y être préparé : les chapitres ne sont pas classés dans l’ordre et c’est au lecteur de les replacer dans la chronologie. C’est un petit casse-tête un peu exigeant, qui a déplu à certains lecteurs qui se sont un peu perdus, mais dans la majorité des cas, c’est le point qui a le plus plu du roman. Cela a pu rendre la narration plus vivante, soulever des questions : comment en sont-ils arrivés là dans le futur ? Et une attente DU chapitre qui expliquerait tout. Il demeure pour une partie du lectorat une sensation de floue, peut-être voulue, l’impression que tout n’a pas été à cent pour cent compris. La lecture exige quoi qu’il arrive d’être concentré.
Au fur et à mesure des chapitres, on rencontre différents personnages bien construits, ce qui n’était pas évident puisqu’il y a pas mal de personnages différents qui suivent Henry Villon et qui viennent et disparaissent, puisque les chapitres ne sont pas triés dans l’ordre. Les lecteurs ne se sont pas toujours tant que ça attachés aux personnages et ont plutôt parlé de personnages qui les intriguaient. Certains font quand même l’unanimité ou presque. Les confidences du narrateur comme dans un journal de bord aidaient à créer un attachement avec lui.
Le roman vous emmène dans une sorte d’uchronie dans les Caraïbes, même si au final, il y a peu de passages sur l’eau. Le contexte historique a été très apprécié, de même que la touche de SF, les batailles navales, etc. Les maravillas et l’enjeu autour d’elles sont restés assez floues pendant un moment, rendant l’immersion dans le livre parfois un peu lente, surtout sur le début. Quelques baisses de rythme à certains moments ont été remarquées, mais rien qui ne dure vraiment.
Pour aller plus loin :
– Le chirurgien de Compodios de Wolf Serno : sur les pirates. – Les Aventuriers de la mer de Robin Hobb : fantasy sur les pirates encore. – La Carte du temps de Félix J. Palma : joue également avec le temps. – L’Empire des tempêtes de Jon Skovron : fantasy avec des pirates, notamment le tome 2. – Les Abysses de Rivers Salomon : sur les sirènes (un peu secondaire) et le concept de mémoire, assez particulier mais très bon style. – Daughter of the Pirate King & Daughter of the Siren Queen de Tricia Levenseller : roman YA mêlant piraterie et histoire de sirènes. – La saga Jim Hawkins de Sébastien Vastre : BD d’aventure sur fond de piraterie. – La saga Les Chroniques de St Mary’s de Jodi Taylor : romans de SF avec des perturbations temporelles. – Les Naufrageurs de Iain Lawrence : roman d’aventure historique jeunesse situé au 18e siècle avec des pilleurs d’épaves. – Les Nuages de Magellan d’Estelle Faye : roman de SF sur fond de piraterie. – La saga Passenger d’Alexandra Bracken : roman YA sur fond de perturbations temporelles et de navigation maritime. – La saga Time Riders d’Alex Scarrows : romans de SF avec des perturbations temporelles. – La saga Thursday Next : dilatation du temps. – L’Homme qui mit fin à l’histoire : courte nouvelle où on remonte le temps pour découvrir les horreurs faites par les Japonais sur le territoire chinois à l’image de ce qu’il a pu se passer dans les camps de concentration. Court mais efficace. – 22/11/63 de S. King : une longue quête pour empêcher l’assassinat de Kennedy et peut-être changer l’histoire ?
Film/série/autre :
– Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl (Pirates of the Caribbean: The Curse of the Black Pearl) de Gore Verbinski avec Johnny Depp, Orlando Bloom. – À la dérive (Adrift) de Baltasar Kormákur avec Shailene Woodley & Sam Claflin : film inspiré d’une histoire vraie racontant comment une jeune fille et son fiancé se sont retrouvés pris dans une énorme tempête avant de dériver sur l’Ocean Pacifique en attendant l’arrivée des secours. – Our Flag Means Death, série créée par David Jenkins. – Hymn of the High Seas, vol.1 & Hymn of the High Seas, vol.2 : playlist d’un compositeur qu’une lectrice adore. – Hijacking : film danois sur un bateau se faisant prendre en otage par des pirates somaliens. – Capitaine Phillips : sur le même thème mais à la sauce hollywoodienne. – Le chant du loup : film français se passant dans un sous-marin. – série Dark : jeu sur le temps, très prenant.
Book Club « Biographie » – Marie Stuart de Stefan Zweig
Une bonne lecture, très intéressante et édifiante pour une majorité des membres ayant participé, ravis de découvrir la vie de Marie Stuart.
Le style de Zweig a été apprécié : la biographie est bien agencée, romancée, de sorte que l’ensemble soit passionnant et surtout agréable à lire, d’autant que le contenu était très dense. Le personnage de Marie, très romanesque et pleine de passion, se prête bien à l’ouvrage : sa vie a paru fascinante, avec une reine à la personnalité forte, pleine de contradiction.
En revanche, on déplore fortement sa prise de position misogyne qui nous fait nous questionner sur l’influence de son point de vue d’homme du XIXe siècle dans son récit de la vie de Marie Stuart, qui reste pleine d’ombres. Si la biographie semble plutôt exacte, documentée et fiable, certaines prises de position/interprétations deviennent questionnables dus à ses a priori misogynes et réducteurs : il y a un parti pris clair et cela manque de nuances, on se demande ce qui vient de sa position misogyne et ce qui a été prouvé par les historiens. Cela a bien sûr agacé, voire a troublé la lecture. En revanche, les choix sont justifiés et expliqués. Le travail de recherche paraît colossal et a été loué.
En film/série sur Marie Stuart ou autres personnalités de la royauté : – Série Reign : trèèès librement inspirée, à prendre comme un divertissement, vise public ado/jeune adulte, mais bonne porte d’entrée. – le film Elizabeth avec Cate Blanchett.
Book Club Graphique Livraddict – Ces jours qui disparaissent de Timothé Le Boucher
Les lecteurs ont été un peu déçus de Ces jours qui disparaissent, après en avoir tant entendu parler, sans que ça soit une mauvaise lecture non plus !
Les dessins étaient assez classiques, épurés, peu détaillés. Certains ont trouvé les couleurs ternes, d’autres modernes, en accord avec le personnage de Lubin. En réalité, c’est plus le fond que la forme qui est importante, et les dessins s’ils ne sont pas transcendants sont loin d’être laids et laissent la part belle à l’histoire, avec un petit côté simple mais efficace.
Certains ont été déstabilisés par le personnage de Lubin, éloigné de leur univers de lecteur. Les lecteurs se sont identifiés à lui et ont su lire son désespoir croissant et touchant. Les personnages ont été vus comme un peu trop caricaturaux en revanche, ce qui pourrait s’expliquer par le fait qu’on a le choix du point de vue. Les personnages secondaires sont très compréhensifs et emplis de compassion, parfois peut-être trop pour être crédibles.
L’intrigue transmet plein d’émotions, on sent la détresse des deux Lubin, la perte de la notion de temps, l’incompréhension, le sentiment d’injustice. Quelques lecteurs ont relevé un réel malaise ressenti à la lecture. Globalement, les lecteurs ont été emportés par un rythme fluide et rapide, happant. L’alternance des personnalités ou des points de vue donne envie de lire toujours plus et plus vite. Le sujet des troubles dissociatifs de l’identité est plutôt original et intéressant mais le traitement n’a pas toujours convaincu. Il faut garder à l’esprit quand on le lit le tag fantastique. Certains ont trouvé que ça manquait de réalisme, que ça n’était pas assez scientifique et que les inexactitudes étaient dérangeantes. Cela a pu être lu comme un manque cruel de développement, sans parler que certains ont été hermétiques au côté fantastique. La maladie a été traitée de manière trop manichéenne (encore une fois, le problème de la subjectivité du point de vue, on suit l’une des personnalités seulement, cela aurait été intéressant d’avoir plus de détails sur la seconde). D’autres, au contraire, se sont laissés emportés par le côté fantastique, sans chercher de réalisme et d’exactitude et n’ont pas été gênés.
Pour aller plus loin :
Le patient: très perturbant, se dévore, ambiance sombre et effet de malaise sur le lecteur.
Book Club Livraddict – Voyage avec Charley de John Steinbeck pour le thème « Voyage »
Voyage avec ton chien : « c’est maintenant ou jamais »…
Cet été, le club de lecture a souhaité s’évader et partir en vacance ! Il a ainsi inauguré une catégorie spéciale : le Voyage.
Plusieurs titres de road-movie et récit de voyage ont donc été proposés et c’est Voyage avec Charley de John Steinbeck qui a été plébiscité.
Beaucoup de participants connaissaient déjà la plume de Steinbeck, pour d’autres c’était une découverte avec un peu d’appréhension à lire un auteur qualifié de « classique ». L’appréhension a été vite dépassée, le récit a transporté tous les lecteurs, les avis sont tous unanimes, tant dans la qualité et la fluidité de l’écriture que sur le récit en lui-même.
Le livre retrace le voyage qu’a effectué Steinbeck avec son chien Charley aux Etats-Unis durant un peu plus de trois mois (du 27 septembre au 6 décembre 1960). Ils ont effectué environ 16’000 km, couchant en partie dans leur véhicule (un vieux pick-up aménagé par Steinbeck surnommé « Rossinante ») et en partie à l’hôtel. La préface de Michel Le Bris (présente sur certaines éditions uniquement), intéressante, explique le contexte de ce voyage et notamment la volonté de Steinbeck de refaire un voyage au travers des Etats-Unis comme il l’avait fait durant sa jeunesse, pour re-questionner et redécouvrir son pays…
Steinbeck apparait comme un homme simple et humble. D’ailleurs, il a 60 ans lorsqu’il effectue ce voyage avec Charley, son vieux caniche de plus de 10 ans. La couverture de l’édition poche ne retranscrit pas l’ambiance et le rapport entre les « personnages ». Plus qu’un baroudeur qui découvre son pays, Steinbeck est un ici homme qui a vécu et qui est déjà très connu.
Les participants ont particulièrement aimé :
L’écriture : le style de l’auteur est très apprécié, facile à lire et agréable
La relation entre Steinbeck et son chien : une relation tendre, touchante et simple. Le lecteur ressent la grande affection qui les lie.
Les rencontres humaines : touchantes et dures de réalité (homosexualité, racisme, etc…), la manière dont Steinbeck dialogue et « aide » ses interlocuteurs a été mise en avant
Les descriptions de paysage : sincères, qui font voyager et qui dépeignent l’Amérique telle qu’elle est réellement (pas uniquement les paysages grandioses de carte postale)
Les « réflexions » sur la société et de la politique qui s’égrènent avec parcimonie dans certains propos sans être moralisateurs et sans tomber dans les discours surfaits.
Le seul petit bémol réside dans la forme, une carte du périple aurait été apprécié en complément du texte pour plonger un peu plus dans ce voyage…
Verbatim sélectionné :
« Ce qui m’a plu par-dessus tout, c’est la relation entre Charley et lui »
« Steinbeck observe la société d’un oeil sévère mais non dénué de compassion. »
« Le style était donc agréable et fluide »
« Steinbeck décrit réellement ce qu’il voit, d’une manière presque neutre […], juste ce qu’il faut de jugement pour ne pas dénigrer ou médire »
« J’ai aimé avant tout l’humilité dont il fait preuve, son ouverture d’esprit aussi. »
« Le récit est assez imagé mais le voyage est surtout intérieur »
Pour aller plus loin :
Recommandations de l’auteur :
Les Raisins de la colère : USA des années 1930, quand une grande sécheresse chasse les fermiers américains de leurs terres et les pousse vers la Californie avec la promesse d’une vie meilleure. >> Si vous ne lisez qu’un roman de cet auteur, ça devrait être celui-là.
Le roi Arthur et ses preux chevalier : sous des premiers abords décevants, la lecture devient jouissive au fil des pages
À l’Est d’Éden : apprécié mais pas inoubliable
Des souris et des hommes : à lire !
Tortilla Flat : moyennement recommandé
Récits de voyage (en roman) avec ou sans animal :
Voyage avec un âne dans les Cévennes de Robert Louis Stevenson > Voyage en France : un petit bijou d’humour anglais et de poésie
Les mémoires d’un chat d’Hiro Arikawa > Voyage à travers le Japon
Promenons-nous dans les bois de Bill Bryson > Voyage aux USA : humoristique, historique et scientifique !
Berezina de Sylvain Tesson > Voyage en Russie : bémol très historique
L’embellie de Audur Ava Olafsdottir > Voyage en Islande : bémol manque de paysage
L’Antarctique, le rêve d’une vie de Mike Horn > traversée de l’Antarctique : une vraie aventure tant physique qu’introspective
Into the wild de Jon Krakauer > vers l’Alaska : rencontres, etc…
