Dans Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, Murakami se raconte à travers sa pratique de la course de fond.
Il se lance dans cette activité à la petite trentaine, au moment où il décide de devenir écrivain professionnel de roman. Débuts tardifs pour un romancier, précoces pour un coureur de fond.
Et c’est éclairant. Murakami écrit de longs romans, à la composition très finement ciselée, à la langue parfaitement travaillée, où plane une atmosphère de détachement serein. C’est un travail de longue haleine, un travail de fond, sans nul doute.
Dans le récit de son effort constant, de ses succès, de ses échecs, dans la minutie avec laquelle il note les distances parcourue et la régularité de sa pratique, on retrouve la finesse et la régularité qui caractérisent son style.
Et l’émotion, aussi, toute petite, à peine perceptible, mais bien présente.
Pas une biographie, pas des mémoires, mais un portrait, une photographie prise sous un angle particulier, parfaitement bien réussi. Le texte, accès sur des moments particuliers de l’entraînement de Murakami où sur des anecdotes autour des courses auxquelles il a participé est fluide. Ca se lit bien. S’il y avait une micro-réserve à formuler, ce serait plutôt une mise en garde : l’un des intérêts du texte réside dans ce qu’il a d’éclairant sur la personnalité du coureur-auteur Murakami, et sur l’autre travail d’endurance qu’il mène, l’écriture de roman. Mieux vaut lire le marathonien après avoir découvert le romancier !
L’écriture d’un roman tient définitivement du marathon. Il y a chez Murakami un intersection constante du monde intérieur et du monde extérieur jusqu’au moment où l’on ne sait plus dans lequel on navigue. C’est ce qui fait son charme, cette petite musique qui lui est propre et qui vous emporte. Donc, non, ce n’est pas une coïncidence.
Oui, mais ici, je ne sais pas s’il s’agit de dépassement de soi. Peut-être parce qu’il y a l’idée d’une augmentation progressive des distances parcourues. Mais il y a aussi et surtout la mise en place d’une hygiène de vie, non?
Je lisais déjà Murakami quand j’ai découvert celui-ci, et ce par hasard, parce que je cherchais un livre en lien avec ma présentation sur le dépassement de soi.
C’est sûr que ça change de ce que l’on a l’habitude de lire cet auteur mais je l’ai trouvé très intéressant. Comment par la course et donc l’effort physique il arrive à trouver la force d’écrire.
Encore un auteur qui lie sport et intellectuel : )
Et je trouve que ça jette sur l’œuvre un éclairage nouveau, particulier. L’auteur apparaît, pour le coup, tout aussi méticuleux que la plupart de ses personnages, tout en étant nettement moins passif. Ses livres donnent parfois l’impression que la vie s’écoule comme un ruisseau aux pieds des protagonistes, qui la contemplent, parfois avec émerveillement, mais sans oser y tremper les orteils. Dans ce livre, on apprend comment l’auteur a mis en place de manière volontariste une hygiène de vie lui permettant d’exercer sa profession dans les meilleures conditions.