Tous mes remerciements à Livraddict et aux éditions voy'[el] pour la lecture d’Iceltane.
Présentation de l’éditeur :
D’un côté, l’Empire watashitachi. De l’autre, l’Union. Au milieu, Iceltane, planète conquise par l’Empire, mais trop proche des frontières de l’Union. Carys Llanelli a fui Iceltane pour échapper au joug des Watashitachi. Elle lutte au sein du Département Diplomatique de l’Union pour que des nations indépendantes ne connaissent pas le même sort que sa planète natale.
Toweda, lui, est un brillant officier de l’armée impériale, dont l’histoire recèle un dangereux secret aux cheveux blonds. Quand chacun des camps envoie une délégation négocier la paix sur un astéroïde, le passé et le présent entrent en collision. Pour Carys et Toweda, les choix s’annoncent difficiles.
Mon avis :
Iceltane est un soap opera dominé par des tensions intergalactiques entre deux factions. L’Empire est un régime militaire, autoritaire, dont les membres ? citoyens ? soldats ?, les Watashitachi (Nous ou nous autres en japonais) sont obsédés par la discipline, la propreté et la conviction de leur supériorité sur les autres civilisations. L’Union est une Fédération de planètes « libres » ayant fait alliance pour se protéger, entendez circonscrire les activités de l’Empire. Ses représentants sont issus de tous horizons, même si l’héroïne, Carys, vient d’une planète sur laquelle les patronymes et toponymes sont majoritairement à consonance celtique.
Je résume, Carys est une belle celte pétillante au passé malheureux qui s’apprête à tomber amoureuse de l’officier Toweda (de l’Empire), un beau japonais, ascète tourmenté, disposant de toutes les qualités nécessaires pour tempérer ses ardeurs. C’est sur fond d’incident diplomatique et de conflit de civilisations que se jouera pour eux la possibilité de vivre ou non leur amour.
Iceltane est une lecture qui ne présente aucune difficulté particulière. Les personnages sont en nombre limité et assez stéréotypés. Les virages de l’intrigue sont nombreux dans la seconde partie du roman mais comme ils ne sont pas particulièrement sophistiqués, on n’est jamais perdu, même si la narration aurait pu être mieux liée. La langue ne constitue pas un écueil, elle est facile, parfois approximative et peuplée d’idiomes répandus (dans le premier paragraphe, on a le « matin brumeux », la « fine pellicule de givre » et le tramway qui s’arrête dans un « concert de grincements »pour que l’héroïne s’y installe au sein de la « foule métissée » d’Iceltane).
C’est donc en territoire connu que Célia Flaux livre son grand message de tolérance : on peut aimer l’autre au-delà des conflits territoriaux, de son appartenance à une autre civilisation, bref, on peut aimer l’Autre au-delà de soi.
C’est joli message, qu’il n’a jamais été aussi nécessaire de transmettre, c’est pourquoi je pense qu’il aurait mérité un meilleur écrin. Célia Flaux possède un talent de conteuse et la capacité d’élaborer des récits prenants mais, à mon sens, elle doit s’affranchir des lieux communs narratifs et littéraires pour produire un vrai roman de qualité, moins balisé, qui sollicite davantage les capacités d’imagination et de représentation du lecteur.
Mention spéciale pour la belle couverture de Sabrina Tobal, dont l’illustration, comme le récit de Célia Flaux, témoigne d’une immersion dans l’univers du manga.