Le visage de Satan
Florent Marotta
Éditions Taurnada 2015, e-book
*Résumé*
Un hurlement. Là, quelque part, qui se répercutait sur les murs poisseux et humides de la pièce. L’endroit ressemblait davantage à une cave avec ses murs bruts et ses parois voûtées. Puis un râle d’agonie s’étouffa, comme si même la mort prenait plaisir à attendre. L’homme pendait comme une vulgaire carcasse de viande accrochée à une esse de boucher. Son visage n’était que souffrance, rictus d’agonie et d’abomination. « Faites que je meure », implora-t-il en silence.
*Mon avis*
Quelle ouverture sanglante ! Ça démarre comme un roman d’horreur fantastique, avec démons, malédictions et conjurations, un genre que je n’avais pas lu depuis longtemps. Et quand Gino Paradio fait son apparition, on retombe un peu les pieds sur Terre, mais pas complètement, avec une enquête presque classique qui offre une plongée dans le milieu du satanisme parisien à la limite du paranormal, sur fond de fin du monde annoncée en décembre 2012. L’intrigue est solide et les éléments en apparence parallèles se rejoignent inexorablement jusqu’au dénouement. J’ai apprécié le petit côté magique qui entretenait l’incertitude sur la direction que prendraient les choses tout au long de ce roman captivant. Une fois plongée dedans, je n’ai pas vu le temps passer !
Âmes sensibles s’abstenir, le sang gicle souvent avec des descriptions fort détaillées de toutes sortes d’horreurs, l’auteur est sans pitié pour ses lecteurs comme pour ses personnages…
J’ai beaucoup aimé l’enquêteur aux prises avec ses démons intérieurs, la femme fatale qui débarque chez le détective privé façon Nestor Burma, et surtout la libraire occultiste Morgane, en même temps contraste et complément parfait de Gino : sereine autant qu’il est tourmenté, fragile quand il est fort, havre de paix quand il pourrait basculer dans la violence…
Merci beaucoup à L@ et aux éditions Taurnada pour cette découverte – au passage, j’ai trouvé très originale la personnalisation de l’e-book à mon nom, un peu comme un livre dédicacé ; étant assez novice en lecture électronique je n’aurais pas imaginé que ça pouvait se faire.