Ma critique :
Six ans après le Da Vinci Code, Le symbole Perdu (The Lost Symbol) est le nouveau thriller de Dan Brown. C’est aussi le 3ème opus de la saga Robert Langdon. Cette fois-ci, le célèbre professeur d’histoire s’envole vers Washington après Rome et Paris.
Comme les deux précédents opus, l’arrivée dans la capitale américaine est l’occasion d’un road trip à travers la ville. On voit alors d’un autre oeil quelques bâtiments célèbres tel que le Capitole et la Bibliothèque du Congrès. Comme d’habitude, pendant la lecture, il est bon d’avoir Google et Wikipédia sous la main pour mieux percevoir et comprendre les nombreux détails et anecdotes délivrées par l’auteur. Une édition illustrée devrait également voir le jour pour vous éviter les recherches annexes. Note : il se trouve également que des hôtels proposent déjà des forfaits pour faire le chemin de l’intrigue bâtiment par bâtiment (Source).
La première question que je me suis posée fut : The Lost Symbol est-il meilleur que le Da Vinci Code et Anges&Démons ? J’ai longtemps hésité puis je me suis dit que finalement, cette hésitation montrait clairement que ce livre ne surpassait pas amplement les autres. Y a pas eu de super déclic du style « c’est le meilleur livre que j’ai lu de toute ma vie » ni de « ouah, Dan Brown s’est surpassé ! » donc je ne dirais pas qu’il est meilleur que les 2 autres, mais qu’il est en tout cas du même niveau, la surprise en moins ! Ma préférence reste à Anges&Démons, je pense que c’est la partie scientifique du CERN et le cliffangher final qui me poussent à me dire ça.
Sans grande surprise donc, Dan Brown fait du Dan Brown et ça marche ! Pour preuve, le livre affichait déjà 1 million d’exemplaires vendus le jour de la sortie (le 15 Septembre) et 2 millions après 1 semaine. Son style est toujours aussi direct et efficace, ça ne plaira pas aux amoureux de la prose bien léchée, ça c’est sûr. L’intrigue mêle la fiction et la réalité. Bien documenté et fort d’une intrigue bien ficelée, Dan Brown nous montre encore une fois qu’il a trouvé la clé du succès. Une fois commencé, il est dur de s’arrêter. Tous comme les autres opus, The Lost Symbol a un côté « 24 » (la série américaine) avec son intrigue sur 12 heures, ses rebondissements et ses chapitres très courts (2-3 pages quelquefois, max 10 pages).
Mais rentrons un peu plus dans le vif du sujet. La Franc-maçonnerie est au coeur de ce nouveau roman. On découvre ainsi les différents rituels d’initiation ainsi que les concepts de cette organisation pas si secrète que ça. Quand on retire les parties fictionnelles du roman, donnant dans le côté « Benjamin Gates/Indiana Jones », on se rend compte que le travail fourni par l’auteur est considérable. On en apprend énormément sur le sujet et on pardonne à l’auteur ses nombreux retards (le roman aurait dû être publié en 2006). Peut-être avait-il peur du retour, car tout le monde l’attendait au tournant, mais en tout cas, cela a été bénéfique pour peaufiner son roman.
Malgré cela, Dan Brown frise encore une fois avec le surréalisme. N’ayant pas peur de vanter les avancées de la technologie, on peut cependant douter de certaines choses (et justement). Un passage frise notamment avec l’expérience après la mort, j’ai beaucoup pensé aux Thanathonautes de Bernard Werber d’ailleurs. Mais, il se rattrape bien ensuite. À ce moment là du roman, je peux vous dire que j’ai eu peur pour Dan Brown. J’étais indécis, déçu, mais le rebondissement suivant est assez bien amené, réaliste et instructif de surcroit. Le round final n’en est que plus appréciable.
Ce qu’on peut retenir de ce bouquin, c’est le message porté. C’est une sorte de simplification de la religion qui ne plaira pas à tout le monde, sauf peut-être aux athéistes. Je ne suis pas insensible à cette vision du monde d’ailleurs. Cette vision, ce serait que Dieu soit en chacun de nous et qu’il ne soit qu’une énergie. Dans la Bible, on dit notamment que Dieu a créé l’homme à son image. Brown interprète « l’image » non pas physiquement, mais mentalement. On serait ainsi (nous les Humains) des Dieux sur Terre. Voilà, en simplifiant, le côté choc du roman.
Dans les bonnes choses du roman, Je noterais une scène dans le noir absolu qui sera impossible à réaliser (dans la future adaptation avec Tom Hanks) mais qui est angoissante et jouissive. Je noterais également les petites scènes flash-backs où Langdon se rappelle ses cours avec ses élèves. Voir Langdon débattre et piéger ses élèves est assez jouissif. Cela nous met un peu dans la position de l’élève qui croit également aux « on-dit » alors que la vérité est ailleurs. Personnellement, je voyais aussi la Franc-maçonnerie comme une société secrète alors qu’en fait, elle est juste discrète. De même, il n’y a pas de recrutement massif comme une secte peut le faire. L’admission se fait par cooptation (ou partenariat pour simplifier). Enfin, la découverte du Capitole et de ses entrailles est bien détaillée et me donne envie de visiter ce magnifique bâtiment en plein coeur de Washington. Dan Brown a donc réussi son coup marketing pour la ville américaine !
Je pense que si j’ai le temps, je le relirai encore une fois en français, pour mieux comprendre les subtilités que j’aurais pu laisser passer. Un Dan Brown, ça se relit facilement de toute façon, c’est tellement bon et pas prise de tête. Maintenant, l’attente va être longue s’il faut encore attendre 5-6 ans avant son prochain tome.
Classement des Dan Brown (MAJ) :
1. Anges & Demons : 5/5
2. Da Vinci Code : 5/5
3. Le Symbole Perdu : 4.5/5
4. Fortesse Digitale : 4/5
5. Deception Point : 3.5/5
Pour ceux déçus que Le symbole perdu ne soit toujours pas la suite attendue du Da Vinci code, sachez que cette suite existe !… enfin presque. Disons qu’un ami à moi l’a écrite (un prof, ils n’ont que ça à faire). Ca s’appelle « Le cheval d’alliance » et c’est en vente sur Lulu.com et The book edition. Ce n’est pas une vraie suite, bien sur, sinon ce serait un plagiat. C’est ce qu’on appelle en littérature une mise en abîme. Le héros est l’auteur du roman « Le code Mona Lisa ». C’est un polar ésotérique plutôt gratiné et sanguinolent où les relations avec l’héroïne (dans les deux sens de ce mot) sont loin d’être aussi platoniques que dans le roman. Enfin ? On comprend bien mieux qui était Marie-Madeleine et comment elle a pu avoir un enfant du Christ. Attention, plongée étourdissante dans l’Egypte de Kheops et d’Akhenaton, Moïse, la guerre de Troie (si,si !), un vrai roman épique !
Allez-y voir (et je ne touche pas de royalties !)
Je lis Dan Brown et celui là fera pas exception. En plus ta critique donne envie 🙂
Je pense faire comme Nath, attendre la version illustrée pour ne pas me disperser dans des recherches annexes.
Waw, excellente critique, très complète ! Tu me donnes à nouveau envie de le lire: je sais que je vais passer un bon moment, et si comme tu dis je ne serai pas émerveillée, au moins je ne serai pas déçue. J’attends l’édition illustrée, j’avais trouvé que c’était vraiment utile avec « Anges & Demons », et apparemment ce le sera ici aussi… Merci pour ta critique !