Un photographe, Antonio, retourne à Lisbonne après dix ans d’absence.
Il y retrouve le correspondant de son journal, Vincent, le narrateur de ce récit, afin de suivre le procès d’un tueur en série. Enfant, Antonio a rencontré en une fillette, Canard, l’amour mythique, éternel, celui qui promet de grandir sans jamais s’affadir, mais ce rêve de bonheur s’est déchiré. Vincent a ses raisons, peu avouables de vouloir guérir cette blessure, réparer ce qui s’est brisé, retrouver Canard.
Lui qui est si peu doué pour la vie, lui qui n’achève jamais rien de ce qu’il entreprend, veut devenir l’artisan d’un destin inaccompli. Chaque rencontre rapproche du but comme la vague pousse un radeau vers le rivage. Mais il n’est d’horizon qui ne se déplace sans cesse… . Electrico W raconte les neuf jours de cette quête en ce mois de septembre 1985 où la terre trembla à Mexico et où mourut l’écrivain Italo Calvino. Si les tramways, comme l’Electrico W qui donne son nom au livre, suivent des rails, la vie des hommes obéit à d’autres lois.
Mon avis :
Grâce à ce livre, on peut découvrir Lisbonne dans les années 80. On sent que l’auteur est attaché à cette ville et qu’il veut nous montrer, grâce à toutes ses descriptions, les liens qui le relient à cette ville. Cette ambiance est plutôt originale et plaisante, d’ailleurs.
J’ai aimé suivre la vie de Vincent et Antonio pendant neuf jours, pendant lesquels ils vont suivre le procès du tueur en série Pinheiro pour leur travail de journaliste et de photographe, alors que leur quotidien est fait de hauts et de bas. On peut voir une différence de comportements entre ces deux hommes : Vincent, en amour, va de déception en déception tandis qu’Antonio enchaîne les conquêtes pour oublier son amour de jeunesse et est en couple avec la jeune femme dont rêve son ami. L’un et l’autre ne parviennent pas à trouver le bonheur, ils n’ont pas su saisir leur chance quand ils en avaient l’occasion. Cela va donc conduire Vincent à mentir à son ami et à tenter de retrouver Canard pour le déstabiliser, par jalousie.
J’ai beaucoup apprécié le fait que l’auteur nous écrive quelques-uns des poèmes de Montrestela que Vincent a décidé de traduire à partir de son livre de contes, « Contos Aquosos ». Ils étaient, je trouve, très agréables à lire.
Pour conclure, la lecture de ce livre aura été plutôt agréable. On ressent les faiblesses des personnages, des moments de nostalgies, de mélancolie … J’ai aimé l’écriture à la 1ère personne, comme dans un journal. C’est un livre qui se lit facilement.
Je tiens à remercier Livraddict et les éditions JC Lattès, qui, grâce à ce partenariat, m’ont fait découvrir Hervé Le Tellier et sa plume délicate et touchante.
Assez d’accord avec cette critique
Mais je garde une impression mitigée de ce livre.
Quelques beaux passages, mais le personnage principal m’a semblé un peu exaspérant à la longue, et les descriptions de Lisbonne sont réussies mais avec peut-être un excès de détails qui peuvent distraire le lecteur…