Ses parents étaient des fermiers indolents qui menaient une existence médiocre ; son imagination n’avait jamais accepté qu’ils pussent être ses géniteurs. S’il faut dire la vérité, Jay Gatsby, de West Egg, Long Island, naquit de la conception platonicienne qu’il avait de lui même. Il était fils de Dieu – expression qui ne signifie peut-être rien d’autre que cela – et il lui incombait de s’occuper des affaires de son Père, de servir une beauté immense, vulgaire, clinquante. Aussi inventa-t-il la seule sorte de Jay Gatsby qu’un garçon de dix-sept ans était susceptible d’inventer, et il demeura fidèle à cette conception jusqu’à la fin.
Avis
Je remercie les Editions Folio et Livraddict pour m’avoir permis de découvrir ce classique de la littérature américaine.
Dans ce livre le narrateur, Nick Carraway, venu s’installer à West Egg, près de New York, nous livre le récit de sa rencontre avec Jay Gatsby, son énigmatique et richissime voisin, qui organise de somptueuses réceptions dans sa propriété. Rapidement l’amour de Gatsby pour Daisy, une parente éloignée de Nick, mariée et mère de famille, va entraîner ce dernier dans une bien étrange aventure.
Le romantisme et l’amour sont les thèmes principaux de ce roman qui a pour décor la bourgeoisie américaine de l’entre deux guerres, légère, insouciante et frivole. Toutefois, sous cet aspect léger, se joue un véritable drame.
Malgré la superbe écriture de Francis Scott Fitzgerald, fluide et travaillée, qui rend la lecture plaisante, quelque chose m’a cependant dérangé dans ce récit. J’ai trouvé en effet les personnages trop impersonnels et caricaturaux, avec des réactions parfois disproportionnées.
Les personnages féminins surtout m’ont paru assez détestables avec Daisy, décrite comme une écervelée qui s’ennuie dans son foyer et son amie Jordan, hautaine et indifférente à ce qui l’entoure. Les réactions de Tom, le mari de Daisy, m’ont elles aussi dérangée.
Seul le personnage de Gatsby, homme meurtri sous son apparence superficielle, m’a vraiment touchée. Ce personnage ancré dans sa solitude, malgré la foule qui l’entoure et dont l’auteur nous dévoile au fur et à mesure un passé douloureux, est très attachant.