Une série de meurtres étranges frappe les laboratoires de l’Inserm à Paris. Les victimes, de brillants hématologues et cancérologues, ont toutes été vidées de leur sang…
Le capitaine Christine Deroche est chargée de l’affaire et pense tout d’abord mener une enquête de routine, mais elle reçoit bientôt des bouquets de fleurs et des messages mystérieux qui font le lien entre son passé et celui de l’assassin. Puis ses proches disparaissent un à un et la mission tourne au cauchemar.
Commence alors, pour Christine et son équipe, un voyage dangereux et palpitant, à Paris, Bordeaux et le long de la Garonne, sur la piste d’un meurtrier à la fois victime et bourreau, inquiétant et flamboyant.
Mon avis :
Je tiens tout d’abord à remercier l’équipe de Livraddict, notamment karline05, et les éditions Bragelonne pour m’avoir permis de découvrir ce livre, par l’intermédiaire de mon premier partenariat (ça se fête !!).
Bien sûr, dès qu’il s’agit de vampire, je suis à priori partante, mais là on est très loin du genre habituel et ce n’est pas désagréable.
Ce roman, policier historico-fantastique, je dirais, mélange en effet les genres !
Nous accompagnons Christine Deroche, lieutenant de la brigade criminelle de Paris, et son équipe, dans ses enquêtes, à la recherche d’un tueur qui laisse des marques de morsure au cou de ses victimes et les vide de leur sang. Son enquête va prendre une tournure plus personnelle quand l’assassin va s’en prendre à ses amies.
Cette héroïne atypique est touchante mais elle n’a pas vraiment retenu mon attention, je lui ai préféré son amie Suzanne.
Christine est un personnage tourmenté, elle subit la haine d’une mère qui la juge responsable de l’enlèvement de son petit frère qui était sous sa responsabilité, elle porte le fardeau de ce passé et s’interdit donc de s’attacher aux autres. C’est ce qui fait d’elle un bon flic car elle n’abandonne jamais et est surnommée le « pitbull ».
Ses deux collègues Patrice et Amaury sont très attachants, toujours prêts à l’aider, même s’il faut pour cela passer outre les consignes de la hiérarchie.
J’ai adoré le personnage de Suzanne, qui va se révéler à elle-même, grâce à la rencontre qu’elle va faire…c’est un personnage extrêmement sensible, compatissant et compréhensif.
La construction du récit à la troisième personne, alterne les points de vue des différents personnages d’un chapitre à l’autre, et nous permet ainsi de comprendre les personnalités et les motivations de chacun.
La nature de vampire du tueur, Donnadieu, n’est révélée qu’au fur et à mesure des meurtres, de même que son histoire et surtout l’époque de sa transformation, qui l’a profondément marqué. Nous revivons ainsi par ses souvenirs la Révolution française et surtout l’année 1793.
Les descriptions de toute cette période sont un peu trop longues et détaillées, notamment tout le côté politique de l’opposition girondins/montagnards. Ces moments-là m’ont un peu pesé !
Cependant ces passages ont le mérite d’établir un parallèle entre l’époque de la Révolution et la nôtre…on ne peut que noter des similitudes sur certains points que l’auteur expose (politique, corruption, argent, sexe…).
Pas d’inquiétude pour les fleurs bleues comme moi, le côté romance est présent aussi, même s’il n’est pas là où on l’aurait cru au départ…et permet de nous dévoiler le côté humain et sensible de notre vampire.
Le mythe correspond à peu près à ce qu’on en voit d’habitude (buveur de sang, rapide, vit la nuit, le soleil le brûle, il lit dans les pensées…) sauf que l’immortalité n’est plus ce qu’elle était et que les maladies dégénératives, fléau de notre société, atteignent aussi les immortels. Ce côté-là m’a particulièrement interpellée car l’auteur nous rappelle ainsi que nous sommes tous liés, et fait même dire à Donnadieu que les immortels sont au bout de la chaîne alimentaire et écopent de tous les poisons absorbés en amont.
L’auteur épingle ainsi d’autres travers de notre société (nourriture industrielle, produits chimiques, drogues…), par la vision, forcément décalée, qu’en a le vampire pluri-centenaire…«Ces corps saturés de graisse et de sucres industriels lui donnent la nausée. Le sang des mortels du troisième millénaire a un goût de sel, de friture, de colorants chimiques et de substances médicamenteuses…»
J’ai donc passé un moment très agréable avec ce dernier vampire, témoin de l’Histoire et de l’évolution de l’humanité. Loin de la bit-lit et de l’univers fantastique, son originalité est de s’inscrire parfaitement dans notre société en en assimilant tous les rouages et toutes les ruses.
Merci encore à Livraddict et aux éditions Bragelonne, sans qui je serais probablement passée à côté de ce livre !