« Gâté par le sort, je n’ai pas su voir les ténèbres ni ce qu’elles dissimulaient. »
Jack Branch est un fils de bonne famille, professeur dans un petit lycée de Lakeland, Mississippi. Très impliqué dans son métier, soucieux de justice dans un pays encore marqué par la guerre de Sécession, il se prend d’affection pour un élève taiseux et renfrogné du nom d’Eddie Miller. Eddie se tient à l’écart de la communauté, résigné, écrasé par le poids de son ascendance: il est le fils du « tueur de l’étudiante », mort en prison quinze ans plus tôt. Le mal se donne-t-il en héritage ? Peut-on sauver les gens d’eux-mêmes ?
Pour libérer Eddie de son fardeau, Jack lui suggère de mener une enquête sur son père. Le maître et l’élève découvrent peu à peu un monde ou le bien et le mal se confondent, chargé de violence et de mirages : un monde de ténèbres.
Mon avis :
Ce n’est pas mon première essai avec cet auteur mais le second ; et le second comme le premier ont été des moments de lecture très agréable. Ici comme dans Les feuilles mortes l’auteur arrive génialement à jouer avec nos doutes, nos questions, notre patience, j’avoue que tout du long de ma lecture j’ai été sur des charbons ardents.
Pour en venir plus au roman maintenant, je dois avant tout parler de sa quatrième couverture. En la lisant, on croit avoir ici le schéma classique de ce genre littéraire. Un évènement qui vient troubler la vie d’un personnage, une enquête sur des centaines de pages et une fin qui se résout sous haute tension ; et ben ici, il n’en est point question ! Pour notre plus grande surprise l’enlèvement de cette jeune fille se résout dans la première partie.
Du coup, arrivée à ce moment de l’histoire je dois avouer que je suis restée un peu comme deux ronds de flan, et je me suis sérieusement demandé ce que l’auteur allait pouvoir nous raconter par la suite ; car même si Thomas H. Cook nous laisse présager qu’il s’est passé quelque chose de terrible ensuite, – et cela on le voit quand il glisse des extraits du procès dans le récit – , on n’a pas trop d’indice non plus à ce moment précis, du coup on ne sait pas trop où on avance et ce à quoi on peut s’attendre ; et c’est finalement assez vite déroutant, sans compter que ça rend la situation très tendue.
Mais une situation tendue comme j’en ai vu rarement ! Puisque outre le fait où on ne sait pas trop où on avance, le récit de cette aventure va de surcroît mélanger plein d’autres choses ; comme des souvenirs des différentes périodes de la vie du narrateur, des réflexions que ce dernier se lance au temps présent sur son comportement ou ses pensées au moment des faits, sans oublier aussi les expressions qu’il va parfois donner au détour d’une phrase et qui laisse présager le pire, ou du moins quelque chose…
C’est vraiment un style particulier que possède ce roman, car c’est par toutes ces choses que je viens d’énumérer que l’auteur va distribuer, les doutes, les questions, les réponses et ainsi raconter petit à petit son histoire. Il ne nous balance pas une fin d’un bloc mais l’éparpille deci delà et c’est cela aussi qui m’a beaucoup plu.
Sans oublier qu’en plus de tout ceci, le monde que l’auteur a su créer autour de cette histoire rajoute une tension malsaine à ce qui existe déjà. Le fait que ça soit surtout pauvre, méchant, négliger, brut… en un mot pas très rassurant, accentue le sentiment d’insécurité que l’on peut ressentir, ce qui augmente nos craintes de voir arriver le pire.
En résumé c’est un livre agréable à lire, le style étant vraiment particulier et la lecture agréable.
Je remercie Livraddict et les éditions Points pour ce partenariat.