Les Chroniques de Wildwood
Colin Meloy & Carson Ellis (ill.)
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Noël Chatain
Editions Michel Lafon (2012)
Résumé
Il était une fois un pays interdit où les animaux avaient décidé d’imposer leur loi…
Prue a toujours été une jeune fille obéissante. Et lorsque son père lui demande de ne jamais s’aventurer dans les Territoires Infranchissables, elle l’écoute sagement. Jusqu’au jour où son frère est kidnappé dans son berceau par des corbeaux qui l’emmènent au-delà de la frontière défendue.
Avec son ami Curtis, elle décide de braver l’interdit et de partir à son secours. La mission se transforme rapidement en une lutte pour la libération de cette contrée enchantée qu’on appelle Wildwood.
Mon avis
Merci à L@ et aux éditions Michel Lafon pour ce véritable cadeau de Noël !
Tout d’abord, c’est un beau livre ! Papier épais, aux bords irréguliers comme découpés « à l’ancienne », jolies illustrations naïves, lettrines élégantes…
Ensuite, c’est peut-être bête, mais quand j’ai ouvert le livre, en tête du premier chapitre, j’ai découvert la remorque « Radio Flyer » qui sert à Prue pour promener son petit frère. Quelle madeleine ! Je la connais bien, cette remorque rouge, avec ses roues blanches ! J’ai beaucoup joué avec chez mes grands-parents. J’ai pris ça comme un signe qui augurait bien de la suite.
Pari gagné : j’ai dévoré les aventures de Prue à la recherche de son petit frère. L’auteur a réussi à créer une atmosphère digne des grands contes classiques, avec tout ce qu’il faut de magie, de forêts impénétrables, une méchante reine parfaitement détestable avec des acolytes vraiment affreux, des animaux nobles, serviables, peureux ou vils, et une grande bataille à la fin…
Les héros sont courageux, doivent se sortir de situations bien embrouillées, mais ils ont aussi leurs défauts : Prue l’entêtée manque de patience, Curtis fanfaronne…
Curtis, qui semble initialement voué à jouer les faire-valoir, prend de l’épaisseur au fil des péripéties, et la conclusion lui donne un relief supplémentaire.
Un léger bémol tout de même : dans l’ensemble, les humains ne sont guère à leur avantage, surtout les parents des enfants, très passifs lors de leurs rares interventions. À Wildwood aussi, les travers de la société sont d’origine humaine, quand on y regarde de près. Leçon de morale un peu transparente, mais après tout, ça a toujours été la fonction des contes populaires, non ?
Au final, j’ai beaucoup apprécié cette aventure qui m’a un peu rappelé mes lectures d’enfance, contes de Grimm ou de Perrault…