J’ai envie de soumettre pour commencer une critique d’un roman qui a été pour moi le coup de coeur de ces dernières semaines, même si cela fait longtemps déjà qu’il est paru. C’est en fait par REACTION à la sortie du film, que je me suis empressée de lire le livre (encore une oeuvre littéraire portée facilement et trop simplement à l’écran), « World War Z ».
Ce livre est le lieu de ma toute première rencontre avec les » Zombies »(thème que jusqu’à présent j’avais superbement – au sens premier, c’est mal- ignoré) ; rencontre jubilatoire !
Alors que la guerre contre les Zombies, qui a mis la planète à feu et à sang pendant plusieurs années, a été gagnée par les vivants et que ceux-ci essaient tant bien que mal de s’en remettre, un journaliste collecte les témoignages de ceux qui en ont été les principaux acteurs, depuis le « patient zéro » jusqu’aux décideurs politiques, en passant par les soldats ayant participé aux combats décisifs.
Si ce roman est si captivant, c’est d’abord parce qu’il offre à l’esprit humain moderne et occidental, sous la forme d’un docu-fiction captivant, l’idée d’une race d’ennemis totalement déstabilisante par rapport aux conflits dont il est abreuvé quotidiennement : imaginez un peu des ennemis qui ne sont pas corruptibles -pas de collaboration possible pour un zombie- mais encore qui, en détruisant un homme vivant de votre bord, s’en font immédiatement un soldat ! (pardon, mais mon enthousiasme est à la mesure de mon noviciat en la matière).
Si ce roman m’a captivée, c’est aussi et surtout parce que la guerre contre les zombies n’est qu’un arrière-plan décrit avec suffisamment de flou pour ne pas être ridicule ; la vraie raison d’être de ce roman est en fait est de tenter de répondre à la question suivante : « Qu’est-ce que nos sociétés occidentales actuelles sont en mesure de nous proposer comme perspectives politiques et idéologiques ? » Les références constantes, documentées et pertinentes aux guerres qui ont secoué le monde depuis 1939, ainsi que la forme choisie (suite de témoignages écrits à la première personne qui servent véritablement l’intrigue) en font un roman véritablement marquant dans une vie de lecteur.
Moi aussi c’est un roman qui m’a marquée, en grande partie par son réalisme et la profondeur de sa recherche. Par contre, l’adaptation cinéma sortie cette été m’a beaucoup déçue à ce niveau-là.