En 1938 la famille juive de Regina, contrainte à fuir l’Allemagne nazie pour survivre, émigre au Kenya, colonie britannique. Alors que Walter Redlich et sa femme ont beaucoup de mal à s’habituer à la nouvelle situation, Regina, elle, tombe aussitôt sous le charme de l’Afrique, de ses odeurs et de ses couleurs, de ses animaux sauvages et des indigènes qui ne tarderont pas à devenir ses amis.
Mon avis
Au milieu des années 1930, les juifs allemands, ayant perdus leurs droits après la ratification des Lois de Nuremberg, furent obligés à quitter leur pays pour survivre. Beaucoup trouvèrent alors refuge dans les pays voisins, mais beaucoup aussi osèrent un plus long voyage, par exemple vers la Palestine, les Etats-Unis d’Amérique ou même l’Afrique. La famille de Stefanie Zweig choisit à l’époque cette dernière destination, une décision à la base de ce roman autobiographique.
Cette histoire présente une facette souvent méconnue de la seconde guerre mondiale, celle de familles juives ayant choisi d’émigrer dans les colonies britanniques, ici au Kenya. La communauté juive locale accueille les réfugiés et les aide à trouver une place dans les fermes environnantes. La vie y est modeste et les réfugiés, autrefois fortunés, ont dans un premier temps beaucoup de mal à s’habituer à leur nouvelle situation. Les parents Redlich sont tiraillés par toutes les émotions contraires qui surgissent: l’Allemagne est devenue un véritable cauchemar mais elle n’en reste pas moins leur pays d’origine. Seule la petite Regina réussit rapidement à s’habituer à la vie africaine grâce à son imagination débordante et sa forte capacité d’adaptation. À la ferme, elle apprend entre autre à parler swahili et s’entend à merveille avec le personnel indigène. Une fois la guerre terminée et après presque dix ans passés au Kenya, empreints de nombreux hauts et de bas, la famille Redlich décide de risquer un nouveau départ en Allemagne et laisse derrière elle des amis sincères et un pays qui aurait pu devenir leur nouvelle patrie.
En ce qui concerne le style d’écriture, les longues phrases et les nombreuses virgules requièrent une forte concentration pour ne pas perdre le fil de l’histoire. Les nombreux mots en swahili introduits dans le récit permettent au lecteur de "ressentir" l’Afrique et de mieux comprendre la communication entre les différents personnages. Les différentes langues et les mots eux-mêmes ont une importance capitale dans ce roman. On remarque qu’une langue commune est le b.a.-ba de la communication et à quel point les difficultés dans l’apprentissage des langues étrangères se répercutent sur l’humeur des réfugiés. De plus, l’échange de lettres – le premier chapitre est entièrement écrit sous la forme épistolaire – a aussi une très grande influence sur la vie de la famille juive.
Dans l’ensemble, j’ai été très intéressée par le contexte historique et la façon qu’a la famille Redlich de faire face à son destin. Cependant j’ai trouvé le style relativement désuet et pénible à lire (du moins en version originale), ce qui fait nettement baisser la note finale.
Oh mince, je suis bête j’ai confondu les deux … (la honte !) … bref … merci de me l’avoir fait remarqué !! Mais je suis toujours intéressée par ce livre quand même 🙂
Tiens, je ne connaissais pas ce livre, et j’aime beaucoup les livres de Zweig !! Je le note 🙂
Attention à ne pas confondre Stefan Zweig, l’auteur autrichien, et Stefanie Zweig, l’auteure allemande. Personnellement, je n’ai jamais lu Stefan Zweig, mais j’ai entendu beaucoup de bien de ces nouvelles.