Je viens de terminer un roman classique de la littérature anglaise: « Ivanhoé », de Sir Walter Scott. Quelques mots pour vous le faire découvrir…
Sous le reigne de Richard Coeur de Lion, l’Angleterre est partagée et sa vie sociale chaotique. Le Roi est prisonnier en Autriche et c’est son frère Jean, très impopulaire, qui est au pouvoir. Depuis Guillaume le Conquérant, les Normands vainqueurs s’opposent aux Saxons vaincus. La noblesse est divisée en deux clans parlant des langues différentes qui n’ont pas encore fusionné pour former l’anglais moderne, le peuple est oppressé par ses nouveaux maîtres, des bandes de brigands affamés battent la campagne et les chevaliers s’affrontent à mort pour la moindre question d’honneur…
Dans ce contexte historique, nous découvrons l’histoire de Cédric, noble saxon qui rêve de remettre son peuple sur le trône d’Angleterre, et de sa belle pupille Rowena; de ses deux esclaves Wamba le bouffon et Gurth le gardien de bétail; de Brian de Bois-Guilbert, le fier templier; du financier juif Isaac et de sa fille Rebecca, aussi belle que sage. Lorsque deux chevaliers mystérieux apparaissent parmi ce petit monde, les aventures se succèdent au rythme effréné des tournois, enlèvements, sièges, procès de sorcellerie…
Mon avis:
Je dois dire que quand j’ai entamé les premières pages de ce roman, j’ai failli le refermer très rapidement. Je l’avais acheté en anglais, sa langue originale. Mais imaginez une oeuvre du dix-neuvième siècle, écrite en imitant le style de l’époque à laquelle l’histoire appartient, l’an 1193. C’est peu accessible pour quelqu’un dont l’anglais n’est même pas la langue maternelle… Les armes et équipements mentionnés, les lieux décrits, et surtout les dialogues, me semblaient par passages totalement incompréhensibles ! Le problème c’est que je déteste interrompre ma lecture pour chercher une traduction dans le dictionnaire. J’ai donc continué en tentant de deviner le sens des mots, et au fur et à mesure, je me suis habituée à la langue. Je vous conseille malgré tout de ne tenter l’aventure que si vous vous sentez bien accrochés à votre anglais; dans le cas contraire, préférez une traduction !
Au bout d’un chapitre ou deux, quand le déchiffrement n’a plus posé trop de problèmes, j’ai pu mieux apprécier l’histoire. Il s’agit véritablement d’un roman de chevalerie et d’aventure, avec de multiples rebondissements et des caractères très typés; le matériel parfait pour un scénario de film ! On y croise des monarques, de preux chevaliers en armure, une populace vindicative, une bande de voleurs pas si méchants, des prêtres pas très saints, de belles jeunes femmes qui font battre le coeur des chevaliers, des nobles ombrageux, des méchants sans scrupules et d’autres pas très malins… Et même Robin des Bois et toute sa clique ! L’histoire ne se déroule que sur quelques jours, mais prend de tels rebondissements qu’on se demande sans cesse comment nos héros vont s’en sortir. Il y a une petite histoire d’amour et un coeur brisé, un tournoi décrit en détails, et une superbe prise de forteresse. Les descriptions sont très précises, mais leur longueur ne m’a pas dérangée car elles participent à la création de tableaux d’époque. Par contre, les personnages ont tendance à se lancer dans de longs discours pompeux que j’ai parfois sauté allègrement…
J’ai beaucoup apprécié la précision historique de ce roman: d’après les notes qui accompagnent l’édition que j’ai achetée, l’auteur a pris des libertés avec l’Histoire, mais il se rattrappe en fournissant une foule de détails sur la vie de l’époque: la description des châteaux, des vêtements, de la façon de vivre, des habitudes et coutumes… Au final on se sent plongé en plein Moyen-Age et on se représente très bien cette période, j’adore ! Mais j’ai aussi beaucoup aimé l’ironie et l’humour qui sont particulièrement présents dans la plupart des personnages. Le Saxon Athelstane est vraiment comique, par exemple. On rit un peu plus jaune quand il s’agit du Juif Isaac, qui représente tous les préjugés qu’on associe à son peuple, mais l’auteur se rattrappe en mettant l’accent sur la persécution injuste dont il est la victime et en lui donnant une fille irréprochable qui est de loin le meilleur personnage du livre.
Bref, il est difficile de dire que ce roman n’a pas pris une ride, mais il vaut la peine d’être lu. Le petit effort de se plonger dans un style un peu moins actuel que du Dan Brown est compensé par le bain historique qu’il nous apporte… Une belle expérience !
Il est dans ma PAL ! Comment ça, je ne surprend personne ?!?
Je ne connaissais pas du tout. Je me laisserai peut-être tenter, un jour, quand ma PAL me le permettra… et certainement en français ! Très bonne première critique sur le blog de Livraddict 😉