« Donnez-moi le prénom qui vous chante ! Mais je vous en prie, amusez-moi, faites-moi rire, ici les gens sont tous parfumés à l’ennui »
Premier roman d’Olivier Bourdeaut, En attendant Bojangles raconte le quotidien d’une famille de 4 énergumènes qui refusent l’ennui et vivent constamment dans l’imaginaire : le père aux cheveux de cavalier prussien, la mère, la plus barrée d’entre tous, le fils qui grandit dans cet univers et Mademoiselle Superfétatoire, grand oiseau exotique qui vit à leurs côtés comme un membre à part entière de ce foyer. Ils vivent de chimères, inventent de folles histoires qui dépassent l’entendement et se fichent des conventions, pour notre plus grand bonheur. Leur monde fantasque est sans cesse une fête, ils dansent follement tous les 4 sur Mr Bojangles de Nina Simone, se picorent entre eux (i.e. s’embrassent) et ont un château en Espagne où ils vont quand bon leur semble. Chaque jour est pour eux un jeu et leur permet d’ignorer la réalité, jusqu’au jour où celle-ci les rattrape … violemment. J’ai beaucoup ri de leurs mensonges et de leurs extravagances, tellement poétiques et plus drôles que la réalité !
Ce roman m’a fait penser Au pays des kangourous de Gilles Paris au sens où il est décrit majoritairement à travers les yeux d’un enfant avec tout ce que cela implique de naïveté, de spontanéité et d’imagination sans être exempt de réflexions censées sur un sujet plus grave. On a ensuite envie d’écouter les multiples interprétations de Mr Bojangles, un régal pour les oreilles comme cette lecture pour laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir. Je la recommande chaudement à tous ceux qui recherchent un petit brin de folie et une histoire d’amour fou.