Je n’ai pas pour habitude de lire de la littérature sud coréenne et j’ai été ravie de sortir de ma zone de confort. Mais justement, je pense que pour apprécier ce petit roman (144 pages) il faut garder à l’esprit la nationalité de l’auteur, tout simplement car elle a une approche de certaines problématiques plus délicate, qui diffère des auteurs français ou anglophones (pour ne citer que les plus évidents).
Nous allons suivre l’évolution de Eun-Mi et son meilleur ami Min, tout deux en pleine crise existentielle : l’une se sent littéralement inapte à se conformer à se qu’on exige d’elle et l’autre souhaite changer de sexe. C’est la grand mère de Eun-mi, qui contre l’avis familial, les enverra tout deux en Floride à la rencontre de sa fille prodige, Sun-i, auquel tout aurai réussi.
Le récit de Eun-Mi et Min s’entrecoupe des lettres de Sun-i, envoyées secrètement à sa mère durant toutes ces années. C’est donc tout en délicatesse qu’on réalise certaines choses, et que l’auteur nous fait comprendre comment de mère en fille, jusqu’à Eun-Mi les femmes de cette famille ont conquis leur liberté dans un contexte familial étouffant (le pragmatisme des maîtres de maison n’étant pas pour l’épanouissement des femmes de la famille), mais à un quel prix…
Le style est simple, efficace même. Certaines tournures de phrases m’ont fait tiquer mais c’est dû, je pense, à la traduction. Quoiqu’il en soit, je n’ai pas été transportée par une plume haute en couleurs mais cela ne m’a pas rebuté et n’empêche en rien d’apprécier l’histoire, qui elle est plus subtile qu’elle en à l’air.
Pour résumer, je conseillerai ce roman feel good à la sauce sud-coréenne. Il se lit vite, et nous donne une jolie leçon de vie : celle d’une femme qui c’est perdue entre tous ce qu’on attend d’elle et va peu à peu reprendre pied en allant à la rencontre d’une icône du passé. Un rappel que la vie est avant tout faite de chemin et qu’il faut parfois savoir lâcher prise pour ne pas se la gâcher.