Book Club Graphique – Mai 2022
Les lecteurs ont été un peu déçus de Ces jours qui disparaissent, après en avoir tant entendu parler, sans que ça soit une mauvaise lecture non plus !
Les dessins étaient assez classiques, épurés, peu détaillés. Certains ont trouvé les couleurs ternes, d’autres modernes, en accord avec le personnage de Lubin. En réalité, c’est plus le fond que la forme qui est importante, et les dessins s’ils ne sont pas transcendants sont loin d’être laids et laissent la part belle à l’histoire, avec un petit côté simple mais efficace.
Certains ont été déstabilisés par le personnage de Lubin, éloigné de leur univers de lecteur. Les lecteurs se sont identifiés à lui et ont su lire son désespoir croissant et touchant. Les personnages ont été vus comme un peu trop caricaturaux en revanche, ce qui pourrait s’expliquer par le fait qu’on a le choix du point de vue. Les personnages secondaires sont très compréhensifs et emplis de compassion, parfois peut-être trop pour être crédibles.
L’intrigue transmet plein d’émotions, on sent la détresse des deux Lubin, la perte de la notion de temps, l’incompréhension, le sentiment d’injustice. Quelques lecteurs ont relevé un réel malaise ressenti à la lecture. Globalement, les lecteurs ont été emportés par un rythme fluide et rapide, happant. L’alternance des personnalités ou des points de vue donne envie de lire toujours plus et plus vite. Le sujet des troubles dissociatifs de l’identité est plutôt original et intéressant mais le traitement n’a pas toujours convaincu. Il faut garder à l’esprit quand on le lit le tag fantastique. Certains ont trouvé que ça manquait de réalisme, que ça n’était pas assez scientifique et que les inexactitudes étaient dérangeantes. Cela a pu être lu comme un manque cruel de développement, sans parler que certains ont été hermétiques au côté fantastique. La maladie a été traitée de manière trop manichéenne (encore une fois, le problème de la subjectivité du point de vue, on suit l’une des personnalités seulement, cela aurait été intéressant d’avoir plus de détails sur la seconde). D’autres, au contraire, se sont laissés emportés par le côté fantastique, sans chercher de réalisme et d’exactitude et n’ont pas été gênés.
Pour aller plus loin :
- Le patient : très perturbant, se dévore, ambiance sombre et effet de malaise sur le lecteur.
- Dr Jekyl et Mr Hyde de R.L. Stevenson
- La différence invisible de Julie Dachez et Mademoiselle Caroline : BD sur l’autisme, asperger
- Elles, tome 1 : La nouvelle(s) de Kid Toussaint et Aveline Stokart : BD jeunesse sur le TDI
- Cosmétique de l’ennemi d’Amélie Nothomb
- Replay de Ken Grimwood : SF avec une boucle temporelle incontrôlable.
- Le sculpteur de Scott McCloud : BD sur l’art avec un côté fantastique
- Légion, les nombreuses vies de Stephen Leeds de Brandon Sanderson : on ne traite pas de la maladie ni rien mais d’une sorte de « réceptacle de multiples personnalités »
CHAÎNES YOUTUBE SUR LE TDI :
Les participant(e)s : Billy, Khadija-bb, gnout, domi_troisarsouilles, Ichmagbücher, FloXy, Riz-Deux-ZzZ, Julie27, Vinushka, Aelia, La3ti, Mana_, Emmani.
Et surtout merci à Emmani pour la rédaction du compte-rendu !