Danbé d’Aya Cissoko et Marie Desplechin

Aya est une petite fille, française de Ménilmontant, née de parents maliens. Elle vit une enfance pauvre avec ses parents et ses trois frères et soeurs. Un jour, l’immeuble dans lequel vivait sa famille, ainsi que d’autres familles immigrées, prend feu. L’incendie est d »origine criminelle et son père et sa petite soeur y meurent. Sa mère se retrouve alors seule à élever trois enfants, devant faire face aux deuils, et bientôt à d’autres malheurs : elle souffre d’insuffisance rénale et perdra bientôt un autre enfant, d’une méningite non diagnostiquée. Aya se durcit face aux obstacles que la vie pose sur son chemin, et c’est dans la boxe qu’elle trouvera la force de se battre contre les difficultés.

Si j’ai choisi ce livre, avant même d’en lire le résumé, c’est grâce au nom de Marie Desplechin. Je connais surtout ses excellents livres pour la jeunesse, et un peu aussi son étrange littérature pour les adultes. Je découvre ici une autre Marie Desplechin. Elle est ici la voix d’Aya Cissoko, cette jeune femme dont on suit le parcours depuis son enfance. Ce livre fait suite à une longue conversation entre les deux femmes. L’écriture de Marie Desplechin est sobre, simple, le style s’efface pour porter la parole d’Aya Cissoko. On vit les drames, les injustices, l’adversité, la force, on voit la petite fille aux collants verts et à la cagoule devenir une jeune fille puis une femme.

Le thème de la boxe ne m’intéresse pas de prime abord. Mais je me suis plongée dans ce livre, dans l’histoire de cette vie, fascinante, troublante, captivante. Si la boxe est la trame du livre (elle est presque toujours présente dans la vie d’Aya : elle commence à huit ans jusqu’à devenir championne du monde), elle n’en est pas le sujet principal. Elle est le soutien d’Aya, la trame de fond de sa vie, ce qui la porte tout au long de ce parcours difficile.

Comment s’en sortir quand on est une petite fille pauvre, noire, à moitié orpheline, dans un quartier difficile ? C’est tout le sujet de ce livre, qui n’est toutefois pas donneur de leçon. C’est la parole d’une femme qui force mon admiration (je ne la connaissais pas du tout auparavant), aujourd’hui étudiante à Science Po, grâce à une bourse d’étude destinée aux sportifs de haut niveau. Nul doute qu’avec une force et un état d’esprit comme le sien, elle ira loin. Grâce au Danbé (la dignité en bambara) que sa mère Massiré lui a transmis depuis son enfance.

Vous l’aurez compris, ce livre m’a beaucoup plu et je remercie donc Livraddict et les Editions Calmann Levy de m’avoir permis de faire cette découverte.

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