Canisse d’Olivier Bleys

La SF française c’est souvent un sujet épineux. Nombreux sont ceux qui tentent le coup, mais bien peu au final réussissent à inventer un univers suffisamment riche et original pour se démarquer de nos cousins britanniques et américains. Cependant, lorsque Livraddict et les Editions Folio nous ont proposé cet ouvrage inédit, j’ai senti qu’il pouvait faire changer l’opinion que j’avais des auteurs de science-fiction français. Alors, en fin de compte, que vaut Canisse ?

D’un bout à l’autre de l’univers, les vaillants gardes-pêche de l’Unité livrent une guerre sans merci aux braconniers pilleurs d’océans. Xhan était l’un des meilleurs. Mais le voici mis d’office à la retraite, et sa vie perd tout son sens…
Un jour, pourtant, un inconnu lui parle d’un poisson non répertorié, d’une taille dépassant toutes les créatures connues ou même imaginables, vivant sur une planète sauvage qui ne figure sur aucune carte : Canisse.

Xhan ressent un appel mystérieux vers cet animal que personne – ou presque – n’a jamais approché. Il part aussitôt à sa recherche.
Mais gare : les braconniers eux aussi sont en chasse…

Lorsque j’ai commencé à élaborer ma chronique dans ma tête pendant ma lecture, je trouvais vraiment que ce livre était super : Bleys possède un style riche mais sans en rajouter des tonnes. Il  a su trouver le juste milieu entre les phrases sujet/verbe/complément qui m’horripilent tant et le style XXe pompeux, et la lecture n’en est que plus palpitante, résultat, les pages défilent à une vitesse folle! (dommage que l’histoire ne tienne que sur 200 pages, je trouve ça un peu court mais bon).

Je me suis vraiment demandée à plusieurs reprises si je ne m’étais pas trompée, qu’au final c’était un bouquin anglophone, mais non pas de doute, cet univers si fouillé est bien de chez nous ! Et pour une fois c’est un bestiaire véritablement original que nous fait voir ce monsieur : ça se ressent dans son écriture qu’il a fait vraiment un effort pour nous montrer des animaux qui sortent de l’ordinaire, en les décrivant un peu mais pas trop.

On ressent tout à fait l’atmosphère humide, tant et si bien que j’avais par moment l’impression de sentir les embruns… Si si j’vous jure ! Il y a des images qui m’apparaissaient aussi parfois, tirées de Pirates des Caraïbes 2 (oui chacun ses références ^^’), cette ambiance poisseuse à souhait.

L’histoire en elle-même est assez étrange, le fil directeur n’est pas toujours évident, tout comme les personnages qui ne sont pas très creusés, surtout le personnage principal. Je me demandais vraiment pourquoi il y avait un tel décalage entre ça et toute la faune que nous donnait à voir l’auteur, et puis…

Et puis la fin est arrivée. Je ne vous spoilerais pas, parce que c’est pas gentil, et que ce livre ne le mérite pas, mais en un instant je me suis crue dans 1984, ça m’a fait vraiment tout drôle… C’est vraiment une fin inattendue (et horrible), qui répond cependant à toutes nos interrogations, un peu trop même, et j’avoue que cette fin est vraiment très déstabilisante par rapport au 190 pages précédentes.

Au final, si vous aimez les voyages dépaysants, je ne saurais que trop vous conseiller ce roman, mais préparez vous quand même au revirement de situation des dernières pages…

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