Ce livre trônait depuis un moment dans ma bibliothèque sans pouvoir me décider à le lire. Quand je l’ai enfin sorti de là, car décidément cela faisait trop longtemps qu’il y prenait la poussière (simple expression, je nettoie mes livres au plumeau s’il vous plaît), j’ai d’abord eu du mal à rentrer dans l’histoire en raison de la forme un peu particulière du livre. La lecture, sans cesse coupée par les annotations à lire, perturbait quelque peu ma concentration. Après une pause de quelques jours, je m’y suis plongée à nouveau pour mon plus grand bonheur. Je me suis laissée emporter par cette histoire tout en nuance.
Au premier abord, c’est « juste » un enfant surdoué qui veut aller récupérer son prix. Puis on comprend petit à petit qu’il y a bien plus derrière cette façade. Tout doucement T.S. brise le mur de pierre qui entoure son cœur meurtri pour nous dévoiler le terrible incident qu’il a vécu quelques mois plus tôt et qui le déchire de douleur. Plus qu’une aventure, ce livre est un parcours initiatique de la vie qui pose les questions sur les relations humaines toujours complexes et le deuil.
T.S. est également particulièrement bien travaillé. Certes, il est surdoué et ses réflexions matures sont impressionnantes, mais on y retrouve disséminer intelligemment des questionnements, sentiments, envies et jeux d’un enfant de son âge qui se découvre tout en découvrant la vie.
Le travail de l’auteur est tout simplement époustouflant de précisions qu’il s’agisse des recherches scientifiques, historiques ou de toutes les cartes qui ponctuent le roman d’anecdotes croquantes et drôles sur le monde.
L’unique petit bémol est que j’ai légèrement décroché au milieu de l’histoire quand T.S. lit le journal de sa mère. Bien qu’important, ce passage est tout de même long et nous coupe totalement de la trame.
Néanmoins, je suis ravie d’avoir lu ce riche écrit qui cumule bien des atouts : plume maitrisée, drôle et captivante ; aventures et dangers : voyage ; réflexions sur la vie ; quête initiatique. Tout est juste, parfois dur, mais sans jamais tomber dans le pathos grâce à ce regard enfantin.