Simplement le roman qui m’a le plus bouleversé cette année!
L’histoire, c’est celle de Joseph Vaughan, 12 ans, qui vit une existence modeste , avant la deuxième guerre mondiale, à Augusta Falls, Géorgie. Dans cette campagne américaine, entouré par sa mère, veuve, les voisins, ses amis, sa vie tranquille est bouleversée par le meurtre atroce d’une fillette . Et d’autre meurtres suivent….On se mobilise, battues, affiches, les garçons forment une compagnie secrète : les anges gardiens, et font le serment de protéger leurs amies-sœurs… Mais rien n’y fait, des fillettes sont encore assassinées. Les soupçons se portent alors sur une famille allemande, des étrangers, donc. On croit l’affaire terminée.
Dans le même temps Joseph est remarqué par son institutrice, elle l’encourage à écrire, l’aide à grandir…
Mais Joseph est toujours hanté par ces victimes, et sa culpabilité : il n’a pas pu les sauver, et c’était ses camarades de classe.
Alors quand il n’a plus d’attaches il fuit Augusta Fall, tous ces assassinats, tous les êtres qu’il a perdu, pour exister enfin , comme écrivain.
Sauf que la Mort le suit jusqu’à New-York…
Mais attention, ce n’est pas un roman de serial killer, ni un thriller comme les autres. Bien sûr on a tous les ingrédients :
un héros qui traque un assassin, on sait dès le début du livre que Joseph Vaughan a fini par le trouver , et de courts passages en italique nous ramènent au présent, tandis qu’il nous conte son histoire, rétrospectivement.
On plonge dans une ambiance sombre, avec un assassin qui rode dans la campagne, laissant derrière lui des petites filles violées, atrocement mutilées, et on ressent cette atmosphère de plus en plus étouffante, la suspicion, le doute qui plane petit à petit sur chacun des gens d’Augusta Falls en même temps que leur personnalité s’ombrage ….
Non, c’est aussi l’histoire d’un homme qui se débat avec sa vie et toutes les tragédies qui s’abattent sur lui, qui essaie de grandir avec sa peine, écrivant pour garder la tête hors de l’eau, c’est un roman sur la naissance d’un écrivain, on voit comment l’écriture arrive à sauver Joseph de ses démons, de son désespoir, de son destin tragique…
Mais surtout, ce roman se démarque par sa qualité d’écriture. Oui, l’écriture de R.J. Ellory , avec son style un peu lyrique, sa puissance évocatrice,nous ensorcelle, nous fait voyager jusque dans cette campagne américaine : avec Joseph nous respirons l’air poussiéreux sur les chemins, nous explorons la nuit , frissonnant de peur, anges gardiens nous aussi, pour traquer le tueur, nous découvrons avec horreur au détour d’un buisson un morceau de corps, nous nous installons avec lui dans cette chambre miteuse en ville, plein d’espoirs littéraires…On est réellement aspiré dans ce livre, on en ressort avec regrets, tout pantelant d’émotion.
Bref, un très beau voyage.
il est dans ma lal et j’ai vraiment très envie de le lire.
« tout pantelant d’émotion »… belle formule, qui donne envie d’essayer cette lecture ! Merci pour ta critique 🙂