Ce livre a été lu dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et les éditions Abel Bécanes. Je les remercie tous deux chaleureusement et je suis très contente d’avoir découvert cette nouvelle maison d’édition.
Résumé
D’abord un mot des Tcherkhâns. Ils habitèrent, au milieu du IIIe millénaire avant notre ère, la plaine centrale de l’Europe. Sans doute venaient-ils des hauts plateaux indiens ou tibétains… Nomades à l’origine, ils finirent par se sédentariser et fondèrent, sur la route de la soie, un des plus importants caravansérails. Marco Polo himself, peu suspect de baratinage, l’atteste dans son Livre des Merveilles… Les dissensions internes mirent à bas cette belle civilisation dont le fleuron fut le Sage Kurgâr. À une époque où seule régnait la force, il tenta d’imposer la sérénité de la réflexion et du bon sens. Ses jugements demeurèrent aussi célèbres que celui de Salomon. Son enseignement se transmit oralement jusqu’à ce qu’un scribe, aux temps anciens mais un peu moins, ne couchât tout ça, paf !, sur le papier. Le manuscrit trouvé par Yôgtan a connu, tel le Saint Suaire, nombre d’avatars dans le monde anglo-saxon. Curieusement, avant le lumineux travail de Wallet, Éloy et Hernandez (de l’association Chés Bestiaux d’Picards), la France n’avait jamais eu vent d’un tel monument de la pensée mondiale. Les fins chercheurs pourront trouver quelques allusions bien senties au souverain tcherkhân chez Aristote, Pascal, Kant, Bernard-Henri Lévy (pas sûr) et chez Woody Allen. Ce qui fait quand même beaucoup pour un inconnu, pas vrai ?
Mes impressions
J’aime découvrir de nouveaux éditeurs et savoir ce qui se fait aujourd’hui dans le paysage éditorial français. Je n’ai donc pas hésité quand j’ai vu ce nouveau partenariat avec Abel Bécanes. J’avoue avoir survolé les résumés dans l’excitation où j’étais de participer à un nouveau partenariat. J’ai donc choisi cet ouvrage, pensant recevoir un ouvrage très sérieux sur une civilisation que je ne connaissais pas… Cela m’apprendra à mieux lire les résumés des livres et à ne pas me précipiter !
J’ai donc reçu dans ma boîte aux lettres ce beau petit livre soigné, à la jolie couverture et agréable à tenir en main. Je me suis immédiatement lancée dans sa lecture et dès la première page je fus perplexe. Quelque chose n’allait pas. Cela n’était pas ce à quoi je m’attendais, ce n’était pas des contes avec une morale réfléchie et sage. C’était tout autre chose. Un livre humoristique, une parodie de ces fameux contes que j’appréciais tant. Après m’être rendue compte de mon erreur et m’être habituée à ce style, j’ai pu enfin mieux en apprécier la lecture et la portée.
Les contes sont donc très courts, une page la plupart du temps, complétés le plus souvent par des commentaires en bas de page. Le tout est très fluide, très aéré et se lit très rapidement. On suit donc Kurgâr-le-Sage, le chef des Tcherkâns au fil de ses réflexions et questionnements, le plus souvent absurdes et inutiles. Mais c’est ce qui fait l’humour de cet ouvrage. Les piques, l’ironie et les références à notre époque sont assez hilarantes et j’avoue avoir bien ri à certains passages. Mais globalement l’ouvrage a pour moi l’humour bien trop gras et est trop porté sur le « pipi-caca-prout »… surtout sur le « prout » d’ailleurs. Au fil des pages, l’humour est devenu pour moi redondant, et je me suis vraiment ennuyé à la fin. Finalement, j’en suis ressortie en me disant que cette lecture ne m’avait pas apporté grand-chose, à part à rire de temps en temps au début.
Mais l’illusion est partfaite : références, notes de bas de page, bibliographie, dossier… moi-même j’y ai cru ! Bon d’accord je suis un vrai boulet !!!
Une lecture facile donc, à l’humour trop gras pour moi mais qui plaira sans doute à d’autres. En tout cas, Abel Bécanes fait graphiquement de beaux ouvrages.
Ma note : 2/5