Tempêtes Solaires de Ludovic Spinosa

Résumé :

Conséquence de tempêtes solaires, l’énergie de la planète disparaît soudainement et totalement, propulsant les êtres humains deux cents ans en arrière. Le dérèglement climatique qui fait suite obligera l’être humain à changer son comportement actuel. Que feriez-vous si, du jour au lendemain, vous vous retrouviez dans le noir total, chaque nuit ? Que feriez-vous si, du jour au lendemain, vous étiez privé de tout votre confort, même le plus minime ? Jack, Steve, Joshua, Jiao, Laura et Thibaut vont le vivre pour vous. Confrontés à plusieurs catastrophes naturelles de dimension mondiale, comment vont-ils évoluer, mais surtout survivre ?

Est-ce l’apocalypse ? Peut-on qualifier ainsi la disparition de notre technologie et des sources d’énergie que nous connaissons de nos jours ? Et si ce jour était demain?

Mon avis :

Etant attirée par la science-fiction, j’ai voulu essayer avec « Tempêtes solaires » de Ludovic Spinosa. J’en ai profité pour le découvrir grâce au partenariat entre Livraddict et les Editions Persée, que je remercie chaleureusement.

Mon avis global est malheureusement négatif. Plusieurs éléments ont en effet perturbé ma lecture, que ce soit sur la forme ou sur le fond.
Pour la forme, je tiens quand même à préciser que je n’ai rien à redire sur la couverture. Elle est vraiment magnifique et la 4e de couverture est bien faite.

Ici, je parle plutôt de la forme à l’intérieur du livre. Sans parler des quelques fautes d’orthographe que je peux pardonner, ce qui m’a surtout dérangé c’est l’absence de maîtrise des virgules, et de la ponctuation de manière générale. À de nombreuses reprises, les virgules étaient mal placées dans les phrases. Elles étaient aussi souvent inutiles. À l’inverse, il en manquait aussi beaucoup. Sans mentir, ces oublis et ces virgules en trop représentaient plus d’une centaine de cas. Cela m’a plusieurs fois obligée à relire la phrase que j’avais terminée pour bien vérifier que j’avais compris. L’absence de points a rendu le texte trop lourd avec des phrases qui faisaient en moyenne quatre lignes chacune.Les deux points auraient pû aussi être utilisés quelques fois dans le texte, tout comme les points d’exclamation et les points d’interrogation qui étaient presque aux abonnés absents (alors qu’ils étaient indispensables dans certains dialogues, notamment).

Outre cela, j’ai un avis mitigé sur le style d’écriture. Le vocabulaire employé m’a plu dans l’ensemble. Par contre, l’emploi de la familiarité et de la grossièreté m’a refroidi. On aurait dit que tous les personnages ne savaient parler que de cette façon et que l’auteur se forçait à parler comme eux dans la narration. Ce vocabulaire grossier était inutile, à mon sens ; en tout cas, pas à ce point. Et comme la moitié des personnages l’employait, ça ne permettait pas non plus de les différencier et de leur donner une véritable personnalité.

À cela se sont ajoutés les abréviations (ex : 2 min), des sauts de ligne en plein milieu de la phrase (ex à la page 23, à deux reprises) et la narration à la suite des dialogues (ex à la page 16 : – Fonzy, viens mon chien ! Fonzy, aux pieds ! Il décide donc de prendre sa respiration […]).
Tout ceci m’a empêchée de me concentrer pleinement sur l’histoire.

Pour le fond, l’idée de base était originale. Malheureusement, elle n’a pas été exploitée. J’avais plus l’impression d’être en présence d’un ouvrage moitié essai, moitié documentaire-fiction que l’on peut voir sur Arte, et non d’un roman. Pourtant, il était bien indiqué sur la 4e de couverture qu’il s’agissait d’un roman. Pour moi, c’est mensonger ; ce n’est pas parce qu’il y a des personnages fictifs que ça en fait un roman. À plusieurs reprises, l’opinion de l’auteur transparaissait dans le texte. Ça m’a beaucoup dérangé, d’autant plus que je n’étais pas d’accord avec ses opinions ou allusions qui étaient bien trop tranchées, archaïques et sans fondement. En plus, elles n’avaient absolument aucun rapport avec les tempêtes solaires. De même, il aura fallu attendre la centième page pour enfin savoir comment est l’univers imaginé par l’auteur… Ça faisait vraiment comme si la science-fiction n’était qu’un prétexte.
Les personnages et la construction de l’histoire sont aussi les deux gros points négatifs de l’œuvre, sans doute parce que la nature de celle-ci n’est pas, à la base, clairement définie (roman, essai, etc).

S’agissant des personnages, leur nombre était trop important. On ne suit pas seulement les personnages indiqués sur la 4e de couverture. D’ailleurs, l’histoire de Joshua n’aurait même pas dû exister, tellement elle était invraisemblable et d’aucun intérêt… Au lieu de suivre six personnages, on en suit une dizaine. Et ce n’est clairement pas avec autant de protagonistes que le lecteur arrive à s’attacher. Le seul personnage pour lequel j’avais de l’affectation était le petit garçon que l’on voit au début du roman avec son chien Fonzy. Or, on ne le voit qu’une fois dans le « roman », à mon grand regret… Beaucoup de stéréotypes m’ont empêché aussi d’apprécier les personnages et m’ont fait lever les yeux au ciel, le cas échéant. De plus, certains personnages avaient l’air d’être créés juste parce qu’il fallait les créer. J’ai ressenti ça pour l’Allemagne, l’Australie, l’Angleterre et le Canada. Au lieu de s’éparpiller comme il l’a fait, et de s’attarder sur des personnages qui n’en valaient pas la peine selon moi (j’ai envie de dire tous), l’auteur aurait dû faire comme indiquer dans le résumé. En effet, il aurait dû prendre cinq protagonistes pour faire les cinq continents et prendre UN personnage par pays retenu. Pour la France, on suit pas moins de trois personnages, sans compter les personnages secondaires. Pareil pour les Etats-Unis. Cela m’a embrouillée plus qu’autre chose. Au final, comme on passait d’un personnage à un autre, tout a été survolé en peu de temps.

La construction maladroite de l’histoire contribue aussi à ce manque de fluidité flagrante. Il n’y avait pas assez de dynamisme. Souvent, en début de chapitre, il n’y avait aucune indication sur le pays concerné. Je ne savais jamais au final quel personnage on suivait à ce moment-là. De même, quand je commençais à me plonger dans l’histoire des personnages, il fallait qu’à chaque fin de passages par pays il y ait soit l’opinion de l’auteur, soit plusieurs paragraphes disant ce qui allait arriver plus tard (utilisation du futur, qui enlève d’ailleurs tout suspense) ou qui reparlaient – encore et toujours – de la catastrophe naturelle qui était, comme on s’en doute, censée être très grave et sans précédent. Il aurait été plus judicieux de consacrer un chapitre entier sur les tempêtes solaires, dire que notre société n’est pas bien, etc. Après ce premier chapitre, on aurait pû enfin pleinement se consacrer sur la vie des personnages, et uniquement sur celle-ci.

D’ailleurs, parlons-en de leur vie ! Les scènes sont presque toutes pareilles : quotidien normal, gros « boum », étincelles, feu ou montée des eaux, appareils électroniques qui ne marchent plus, douche avec eau froide, avions qui se crachent, la panique, tout le monde se rue dans les magasins de nourriture. Au bout de la quatrième scène de ce genre, je me suis lacée, sincèrement. Ça rejoint le fait qu’il y ait trop de personnages. Ça montre également le peu d’imagination de l’auteur. Il s’est « tiré une balle dans le pied » en procédant de cette façon ; ça vaut aussi pour ses critiques. De plus, de nombreuses scènes étaient vraiment irréalistes. Ce qui m’a d’autant plus énervée. De même, j’avais cette impression que l’auteur voulait faire du drame (et des morts) pour faire du drame. Ça en rendait les scènes presque ridicules car peu crédibles, pas suffisamment réfléchies. Quant à la vie des personnages, l’auteur nous la « balance » tout de suite dès qu’on fait leur connaissance, comme pour s’en débarrasser. Or, un personnage, ça se découvre avec le temps. Et, en plus, les explications de leur vie (passé, âge, sentiments, etc) étaient souvent mal placées par rapport à d’autres informations. Enfin, on n’a pas le temps de s’attacher à eux parce qu’on changeait rapidement de pays. Parfois, je commençais à peine à me plonger dans leur histoire qu’il fallait déjà se (re)familiariser avec d’autres personnages, ou encore lire une énième critique de l’auteur, qui était finalement toujours la même mais dite différemment. La fin du livre m’a confortée dans l’idée que les personnages n’étaient qu’une façade : le dénouement se résume en quelques lignes pour chaque pays. Résultat, je me suis dit : « tout ça pour ça ? ».

En résumé, je n’ai pas du tout apprécié cet ouvrage. Clairement, j’ai vraiment cru avoir dans les mains les épreuves non corrigées de l’œuvre… Mais visiblement, c’était bel et bien la version définitive. Ce qui fait d’autant plus peur quand on sait que le livre, de 223 pages, est vendu au prix de 19,30€. La qualité n’était absolument pas à la hauteur de mes attentes. J’espère que ce n’est pas le cas pour les autres livres de cette maison d’édition. Toujours est-il que je vous déconseille ce livre. Si vous voulez quelque chose construit de manière intelligente, qui fait vraiment réfléchir, et où l’on s’attache aux personnages, je vous conseille sans hésiter « Le jour d’après » (film).

Comme pour mon premier partenariat avec Livraddict, mon avis est isolé. J’ai vu certains internautes attribuer de bonnes notes à ce « roman ». Peut-être qu’il arrivera à faire chavirer votre cœur de lecteur.

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