La colère du rhinocéros de christophe Ghislain

Merci aux éditions Belfond et à Livraddict de m’avoir permis de découvrir ce livre.

Présentation de l’éditeur :

Pour chercher son père, qu’il a quitté dix-sept ans plus tôt et dont il n a plus de nouvelles, Gibraltar revient à Trois-Plaines, son village natal. Le moins qu’on puisse dire, c est qu’il n’y est pas le bienvenu. Dans ce décor désertique et caniculaire, alors que Gibraltar reconstruit pierre par pierre un phare en ruines érigé par son père au milieu d un pré, Emma, L’Esquimau et Gibraltar recollent tour à tour les morceaux de leur histoire dans un village où l’étrangeté est reine.

Peu à peu, entre les femmes qui pêchent des poissons dans l’herbe des plaines, les cardiaques qu’on ranime à grands coups de sacs de frites surgelées et les rhinocéros qui volent en deltaplane, le passé refait surface. Et l’histoire familiale de Gibraltar prend forme autour de l’absence d’un père un peu fou et des ravages qu’il a commis sur le village. Mais les plus fous ne sont pas toujours ceux qu’on croit.

Mon avis :

Ce premier roman me semble une réussite à bien des égards. L’ambiance y est à la fois dure, tendre et absurde, les personnages peu rationnels, et en même temps, le lecteur n’a aucun mal à accepter leur motivation, même quand ils semblent ne pas en avoir.

Le roman est raconté par trois personnages différents. Il ne s’agit pas de mettre en regard trois points de vue distincts sur les mêmes événements. Gibraltar raconte le présent, Emma, le passé, et l’Esquimau fait le lien, à sa manière, avec son regard d’étranger au village. Les différentes voix m’ont semblées très réalistes. Elles rendent à merveille la folie de ce village perdu au milieu de nulle part.
Car c’est bien de cela dont il s’agit, de la folie du père de Gibraltar, qui a eu tôt fait de devenir collective et d’attaquer les uns et les autres. Sous ses dehors de bourgade tranquille, le village pullule de non-dits, qui empoisonnent la vie des uns et des autres, et celle de Gibraltar, même s’il l’ignore encore lorsqu’il y arrive.

En définitive, ce livre regorge de qualités scénaristiques : richesse de la narration, instauration d’une véritable ambiance très no man’s land, le tout ponctué de personnages et d’anecdotes surréalistes, comme ce rhinocéros qui se balade en pleine nature.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.