A Paris, dans un hôpital de jour, Véronique, psychanalyste, prend en charge Orion, un jeune adolescent gravement perturbé. Malgré ses difficultés, elle discerne qu’il est doué d’une imagination puissante et entreprend de l’orienter vers le dessin et la sculpture. Les chemins de la création et ceux de la vie quotidienne sont semés d’incertitudes et d’échecs, mais dans ses « dictées d’angoisse », Orion parvient à s’ouvrir à la parole et à mettre en mots ce qui le hante. Au fil des années et suivant des voies inusitées, l’œuvre – l’œuvre intérieure et l’œuvre artistique – apparaît et s’affirme. Le délire, la confusion, les surprenants effets de l’art en actes, la patience des déliants qui partagent les efforts du « peuple du désastre » (les handicapés), le mystère indicible de la souffrance que combat l’opiniâtre espérance, tels sont les thèmes de ce livre où Henry Bauchau a versé beaucoup de son expérience de la psychose et de l’analyse pour atteindre, au-delà du vécu, à la vie du roman. Sous le signe de l’espoir, la présence fugitive de « l’enfant bleu » éclaire Orion et Véronique sur un chemin de compassion.
Mon avis :
Je viens de finir ce roman et je sais que je ne l’ai pas encore vraiment quitté. Au cours de ma lecture je suis petit à petit « entrée » dans l’histoire et à présent, m’en défaire serait prématuré ! En sortirais-je complètement un jour ? J’en doute.
L’enfant bleu est de ces livres qui vous font vivre une expérience, profonde et inoubliable.
Orion, « brazardifié » par son démon. Pousse loin l’expression de ses maux, par l’art. L’art Brut. A ses côtés Véronique, sa psychothéra-prof-un-peu-docteur [comme il dit], veille avec ses « oreilles du silence ». Vasco, le mari de Véronique, est lui aussi aux prises de l’urgence de s’exprimer, pour lui ce serra par la musique.
Les mots me manquent pour décrire ce que cette lecture m’a apporté. Disons que cette histoire transporte à la frontière qui existe entre l’art et la folie. Et que cette lecture est un moment troublant mais non moins beau, extrêmement beau, trop ?
A vous de voire.