Une Place à prendre de JK Rowling obtient la moyenne de 6.19/10
Les avis mitigés : Trop de personnages. Intrigue complexe ( galerie de défauts). Difficile d’entrer dans le roman. Rythme lent. Côté négatif, sombre ou désabusé qui a gêné les lecteurs. Des dialogues parfois crus.
Au contraire les avis positifs relèvent des personnages bien marqués. L’intrigue devient intéressante lorsque tous les personnages ont été présentés. La fin surprend, émeut. Le réalisme de la description d’un microcosme plait aux lecteurs. Le style fluide de l’auteur aide à entrer dans l’histoire sans heurt.
Avis mitigé aussi sur le réalisme : un peu trop poussé pour certains (on parle de clichés), réaliste pour d’autres. On reproche parfois trop de noirceur mais d’un autre côté ce portrait sans concession est ce qui a plu. Les problèmes de société relevés participent à l’aspect véridique du récit et la touche d’humour que l’on sent pointer par moment aide à se plonger dans l’histoire.
On s’interroge sur la fin : quel est le but de la démonstration ? Montrer que les choses ne peuvent pas s’arranger ?
Il ressort que les amateurs de littérature contemporaine ont apprécié ce roman, ses descriptions et son rythme lent. Les lecteurs qui apprécient l’action ont été déçus par ce huis clos dans lequel la tension monte petit à petit. Contre toute attente les critiques négatives n’ont pas découragé les lecteurs qui, au contraire, disent avoir été préparés au grand écart entre Une Place à prendre et Harry Potter. Néanmoins les fans d’Harry n’ont pas retrouvé le rythme enlevé de la saga à succès de J K Rowling.
L’intrigue :
– Trouvez-vous que l’intrigue est très/trop complexe ? Ou au contraire trop simple, manquant de rebondissements ?
La majorité des lecteurs du Book club s’accorde pour dire que le début est laborieux bien que nécessaire pour camper les personnages. Les descriptions paraissent souvent trop longues et manquent de rythme. Passé un tiers du récit on entre dans l’histoire à proprement parler et l’écriture en forme de puzzle, mêlant plusieurs récits de vie liés les uns aux autres, interpelle. La fin est surprenante par sa noirceur. Certains lecteurs pensent que JK Rowling en fait trop, d’autres trouvent la fin harmonieuse comme si le récit ne pouvait finir autrement. Le cynisme souligné par l’écriture de l’auteur n’est pas assez poussé au goût de certains lecteurs qui auraient apprécié un engagement, un côté « mordant », plus fort encore.
– Qu’est-ce qui vous a donné envie de tourner les pages au fur et à mesure du livre ?
Certains personnages ont plus interpelés les lecteurs (les adolescents principalement) et l’envie de découvrir leur histoire, de savoir comment allait se terminer les élections, qui remporterait le siège, a permis à tous d’aller au bout de la lecture. L’intrigue est bien construite et l’éclatement que l’on ressent au départ se transforme en un récit cohérent dans lequel chacun a sa part à jouer. Le Book club a eu un effet des plus positifs en incitant tout le monde à finir sa lecture, ce qui n’aurait pas été le cas sans l’échéance d’une discussion ! Certains avaient même déjà entrepris cette lecture et l’avaient abandonnée précédemment.
– L’intrigue est divisée en un grand nombre de petites parties en fonction des différentes personnages ; est-ce que vous avez apprécié cet aspect ?
Même s’il n’est pas évident de faire le lien entre les personnages et de se souvenir de toutes les descriptions, les participants au Book club reconnaissent qu’il s’agit là du meilleur moyen de comprendre les réactions de chacun. Le passage d’un personnage à l’autre n’a pas paru gênant.
Les personnages :
Le nombre de personnages qui est un frein à la lecture pour certains se révèle être un plus pour la dynamique du roman. Par ailleurs il participe à l’objectif qui est de donner à voir la vie, les liens, les doutes, les crises qui assaillent une petite ville. L’argument politique participe à cela.
Les personnages ont semblé à chacun particulièrement réalistes malgré quelques caricatures. Le personnage de Krystal est celui qui plait le plus. « Il n’était pas simple d’arriver à restituer la pensée d’une fille aussi perdue et peu cultivée sans la faire passer pour une simple d’esprit . » . Suivi de Suckvinder
L’histoire se déroule dans un milieu en crise ; « tout tenait plus ou moins en équilibre grâce à Barry Fairbrother, mais sans lui tous les secrets, les problèmes, les déséquilibres s’accumulent, tout sombre. … C’est sa mort qui précipite tout. ».Les avis divergent quant à ce personnage central : tout dévoué à la cause des Champs il en oublie sa famille. Ce personnage suscite des visions opposées : un saint ? Un homme impliqué dans son travail tout simplement ? ou bien cela révéle-t-il que même chez un couple qui a l’air bien sous tous rapports se cache des non-dits et des sentiments cachés ? c’est sans doute le personnage qui soulève le plus d’interrogations, les autres étant très marqués.
On déteste Simon Price et l’on aurait bien aimé qu’il paye à la fin son comportement violent envers sa famille car on ne lui trouve pas d’excuse. La mère de Suckvinder apparait aussi comme détestable.le Pigeon agace par son côté. Le comportement de Fats a dérangé en même temps qu’il a fasciné les lecteurs. C’est un personnage bien exploité.
Le côté exagéré des personnages n’a pas choqué dans la mesure où chacun est censé refléter une vision, un aspect de la société. Sans tomber dans le stéréotype, l’auteur marque tout de même ses protagonistes qui ne parviennent pas à se défaire de leur fonction. Malgré le nombre important de personnages on parvient à s’attacher à certains d’entre eux ce qui est important dans un récit aussi long. Les lecteurs ont apprécié que JK Rowling parvienne à représenter deux générations que tout oppose en faisant la part belle à chacune.
Bilan :
La discussion a permis d’affirmer certains points, d’approfondir un avis mais aussi de comprendre certains aspects peu retenus par les lecteurs. Les avis mitigés ont permis une rencontre riche autour d’un roman très critiqué, souvent comparé à tort à Harry Potter puisque le genre est radicalement différent. JK Rowling excelle dans la description des personnages, le portrait, ce qui permet d’entrer dans l’histoire en ayant une représentation assez fine des caractères. Un récit moins long aurait reçu une critique sans doute plus favorable. Cela étant cette fresque sociale reste un roman plaisant à découvrir.
Rédigé par : unchocolatdansmonroman