Merci aux éditions de la Table Ronde pour la lecture du roman Aristote mon père.
Présentation de l’éditeur:
Pythias, la fille d’Aristote, a été élevée à l’égal des hommes. Elle fait figure d’exception à Athènes, puis en Macédoine où elle est contrainte de s’exiler : c’est elle, et non son frère cadet, qui assiste Aristote dans ses travaux, provoque les collègues de son père par ses remarques pointues, et se rêve en philosophe, scientifique ou sage-femme. La mort d’Aristote disperse ses biens et sa famille à travers la Macédoine, laissant Phytias seule, en décalage avec cette société qui nie l’existence d’une conscience féminine, et l’oblige à se confronter à la réalité d’un monde dont elle s’était toujours tenue écartée. Après Le Juste Milieu, qui évoquait la relation entre le jeune Alexandre le Grand et son précepteur Aristote, Annabel Lyon renouvelle le défi ambitieux d’écrire l’Antiquité d’une plume actuelle et spontanée. Aristote, mon père exhale le soufre des temples, le sang des femmes et les larmes de la tragédie.
Mon avis:
Aristote mon père est un roman raconté à la première personne et au présent par Pythias, la fille du philosophe. Qui s’attendrait à lire une biographie du philosophe serait immanquablement déçu. Le récit, quoique documenté et parfaitement vraisemblable, s’attache à décrire l’homme évoluant dans son milieu familial et son héritage humain plus qu’intellectuel. Notre Aristote n’est pas ici le philosophe modéré dont nous devons étudier la pensée, mais un homme dans la cité et un chef de famille.
Aristote mon père est un roman clairement initiatique, centré sur la relation entre le père et la fille et sur les conséquences lourdes qu’une paternité comme celle-ci peut avoir sur le destin d’une jeune femme dans un milieu donnée, en une époque particulière. De ce point de vue, le texte, bien que contant une histoire vieille de 25 siècles, se révèle parfaitement actuel, quasi transposable à la période contemporaine, mutatis mutandis, grâce à la mise en œuvre d’une thématique intemporelle et à l’emploi du présent comme temps du récit.
La première partie du livre dévoile une première phase de la relation père-fille, la transmission, et la seconde un autre aspect, l’acceptation du deuil et le choix, ou non, de l’émancipation. J’ai préféré la première partie du roman, plus linéaire. Dans la seconde partie, le monde de Pythias s’ouvre sur d’autres influences, les choix qui semblent s’offrir à elle sont multiples. Elle en fait, plusieurs, qui ne m’ont pas toujours paru cohérents. En tout cas, la lecture de cette seconde moitié du roman a été moins fluide pour moi.
En définitive, Aristote mon père s’est avéré une lecture agréable, même si je regrette d’avoir terminé ce livre sur une note un peu décevante, la fin m’ayant moins plus que le début.
Une très bonne chronique de Lise, merci de nous faire découvrir ce livre 🙂