Que se passerait-il si nous pouvions supprimer de notre mémoire les épreuves les plus difficiles de la vie? Et que se passerait-il s’il y avait alors un bug?
Marc Lucas a du mal à se remettre de l’accident de voiture qu’il a causé: sa femme n’y a pas survécu. Quand il entend alors parler d’une expérience psychiatrique, qui pourrait le libérer de ce terrible souvenir, Marc espère une vie meilleure. Cependant, l’angoisse le gagne peu après les premiers tests: la clé de son appartement ne rentre plus dans la serrure, un autre nom est inscrit sur la sonnette et lorsque la porte s’ouvre, Marc se retrouve face à son plus terrible cauchemar…
Mon avis
D’après mes recherches, ce roman n’est pas encore sorti en français. Les fans de Fitzek ne lisant pas l’allemand devront donc patienter encore un peu. Pour ma part, la VO me convient tout à fait, mais avant tout j’aimerais expliquer brièvement la signification du titre: "Splitter" – mis à part le fait qu’il s’agit d’un des substantifs les plus utilisés dans le roman – se réfère à un éclat de verre censé être planté dans la nuque du personnage principal suite à l’accident de voiture évoqué dans le résumé.
Passons maintenant au récit. La structure est relativement similaire à celle de "Thérapie", le premier roman de Sebastian Fitzek. Toutefois, le dénouement est ici plus crédible et le rythme beaucoup plus soutenu. Le lecteur a à peine le temps d’assimiler les évènements que les personnages tentent déjà de répondre à d’autres questions.
Au fil de l’histoire, Marc Lucas tente de différencier le vrai du faux, de mettre de l’ordre dans ses souvenirs. Fait-il partie du programme MME (Memory Experiment)? Sa mémoire a-t-elle été manipulée? A-t-il perdu la raison? Voici les questions qu’il se pose et qui incitent aussi le lecteur à remettre en cause le récit. Ce qui peut paraître confus pour l’un, est tout simplement génial pour l’autre. Fitzek aime faire réfléchir ses lecteurs et s’y prend à merveille.
En étant un tant soit peu attentif, le lecteur démasque très rapidement les "conspirateurs" et résout sans problème l’énigme du bandage et des médicaments qui font partie du quotidien de Marc depuis l’accident. Cependant, après avoir deviné le qui et le comment, le lecteur peine à découvrir le pourquoi de l’intrigue. Jusqu’à la fin, cette question reste ouverte, à moins d’avoir fait attention aux petits détails insignifiants dès le début… Comme souvent chez Fitzek, le lecteur remarque à la fin, que tous les détails ont finalement leur importance!
De plus, les amateurs de Fitzek seront ravis de trouver dans ce livre ce que j’appellerais des bonus. On a d’une part le droit à quelques références à deux autres romans de l’auteur:
– l’enquête relative au "Voleur de Regards" a lieu en parallèle (page 149 de l’édition Knaur)
– on retrouve le professeur Niclas Haberland, Caspar pour les intimes, personnage principal dans "le Briseur d’Âmes" (page 257)
D’autre part, les remerciements toujours plein d’humour ne peuvent que faire sourire le lecteur. À cette occasion, Fitzek invite le lecteur sceptique (et germanophone!) à se rendre sur la page mpu-berlin.org/anfrage pour savoir s’il a, oui ou non, participé à l’expérience MME…
Très bon thriller psychologique dans l’ensemble, j’aurais simplement souhaité un peu plus de nouveauté en ce qui concerne la construction du récit.
Oui! Il fallait que je laisse reposer mes premières impressions.
Finalement tu as réussi à faire ton avis! Il me tente vraiment! Vivement une sortie VF!