Critique de « J’ai voulu porter l’étoile jaune » Journal de Françoise Siefridt, chrétienne et résistante.
Aux éditions Robert Laffont.
« J’ai voulu porter l’étoile jaune » se divise en trois parties : Une préface de Jacques Duquesne, le journal à proprement parler qu’a tenu Françoise Siefridt durant sa détention, et un postface de Cédric Gruat.
J’ai été surprise par la longueur de la préface, par rapport au journal lui même. Toutefois, elle s’avère nécessaire et fortement utile au lecteur. car, en effet, si chacun connait les conditions générales de l’occupation allemande en France, et les grandes lignes de l’histoire de la résistance, certains passages de l’histoire méritent une mise en lumière.
La préface fait une place d’honneur au catholicisme et son action durant l’occupation. Personnellement, j’ai appris nombre de choses, car on ne fait que très peu allusion à l’Eglise lorsqu’on parle de résistance, hors, la place de l’Eglise à cette époque était plus que prédominant. Malgré tout, cette présentation traine un peu en longueur, et la (très) longue liste de noms d’ecclésiastiques cités, ainsi que leurs actions, devient pesante. On se perd dans les noms, les faits, et j’ai fini par me demander « quand commence réellement le journal de Françoise Siefridt? ».
Au final, la préface est très intéressante, mais traine en longueur ce qui est fort dommage.
Le journal en lui même est d’une spontanéité incroyable. Contrairement à tout ce que j’ai pu lire en rapport à l’occupation, la résistance et les déportements, la pudeur et la douceur que la jeune femme pose dans ses descriptions et sentiments sont incroyablement touchantes sans tomber dans le mélodramatique.
Son optimisme apporte une vision que je n’avais jamais lue dans aucun récit autobiographique. Je craignais un peu, après la préface, de voir beaucoup de religion et de dévouement à Dieu dans son ressenti, mais il n’en est rien.
De mon point de vue, c’est un témoignage nouveau de cette période, qui mérite toute notre attention!
Quant au postface, classé en quelques très courts chapitres thématiques (quelques pages seulement pour chaque thème), il clôt parfaitement ce livre et apporte les précisions finales à la situation de ces « résistants à l’étoile ». Ce pan de la résistance n’a pas été le plus connu ni reconnu, mais, comme le dit Cédric Gruat, « s’il ne s’attaqua pas directement au pouvoir même de l’occupant ni ne le fit reculer, en revanche, ce geste peut être entendu comme l’affirmation visible et publique de valeurs positives et fondamentales d’humanité et de respect d’autrui ».
Cette conclusion de la postface décrit parfaitement mon sentiment. Chaque geste de la résistance à été important et essentiel. Et il était temps de se pencher sur le cas de ces résistants à l’étoile.
Je remercie les éditions Robert Laffont de m’avoir permis de découvrir cet ouvrage particulièrement intéressant et ce témoignage incroyablement touchant.
Ah, j’ai été conquise par ce petit livre… Férue d’histoire, j’y ai trouvé mon compte. Très émouvant aussi, tu as bien raison !