Ce petit pays, c’est le Burundi. Gabriel y a grandi avec sa sœur, sa mère rwandaise, son père français et ses amis. Il vivait dans un beau quartier d’expatriés, avec un cuisinier, un jardinier et tout le toutim. Une enfance heureuse, parsemée de fous rires avec ses copains jusqu’au coup d’état de 93 et l’assassinat du Président. Alors que l’on prétendait à la démocratie et au droit du peuple de choisir le parti qu’ils éliraient, une guerre civile éclate. D’abord au Rwanda, puis au Burundi. Tout bascule.
Gabriel prend le temps de nous raconter vingt ans plus tard cette douce enfance remplie de bonheur pour mieux ensuite nous frapper de plein fouet par la violence qui l’a suivie et marqué à jamais : « Le bonheur ne se voit que dans le rétroviseur. Le jour d’après ? Regarde-le. Il est là. A massacrer les espoirs, à rendre l’horizon vain, à froisser les rêves. » On ressent avec lui ses peurs et son incompréhension face à ces haines raciales qui lui échappent, les tensions et massacres entre Tutsis et Hutu et l’expulsion des Français. Son récit est la preuve que l’on n’oublie pas le passé, que ses souvenirs soient bons ou mauvais. Ils restent à jamais gravés en nous. On peut les idéaliser, se sentir à des années lumière d’eux quand on a traversé tant d’épreuves mais ils sont bel et bien là. C’est l’histoire d’un enfant français et rwandais qui a dû grandir trop vite, l’histoire peut être de Gaël Faye puisqu’elle a des nuances autobiographiques. En tout cas, une histoire qui mérite d’être connue parce qu’elle met en lumière le Burundi – dont, avouons-le nous ne parlons jamais – le Rwanda et qu’elle nous fait voyager à travers ses odeurs et son Histoire.