Petits paradoxes à jouer et déjouer (pour se délier les neuronnes) de Franck Evrard

Présentation de l’éditeur :

Cet ouvrage ludique s’adresse à tous ceux qui ont envie de se délier l’esprit en se confrontant à des paradoxes, ces propositions surprenantes et parfois inquiétantes qui s’opposent à l’opinion courante, à la logique ordinaire et aux préjugés. « Plus il y a de gruyère moins il y a de gruyère », « Tous les Crétois sont des menteurs, c’est moi, Epiménide le Crétois, qui le dis » : dans la première partie consacrée aux paradoxes bâtis sur des arguments fallacieux comme les sophismes, ou brouillés par le vertige de l’autoréférentialité, il s’agira de partir en chasse contre la bêtise en montrant que la contradiction n’est pas insoluble et que le problème vient d’un amalgame ou d’une confusion entre deux ordres de vérité. Dans la seconde partie, les paradoxes non plus à déjouer mais à jouer seront ces puissants stimulants pour la réflexion, qui invitent à se méfier des limites de nos outils conceptuels, de notre paresse à penser autrement la réalité ou de notre peur de
l’inconnu…Alors, Adam avait-il un nombril ? Pourrez-vous déjouer le paradoxe du plagiat de Kafka ? Comment expliquerez-vous que la tortue devance Achille à la course ? A vos méninges, prêts ? Jouez et déjouez !


Je tiens tout d’abord à remercier Livraddict pour m’avoir donné l’opportunité de lire ce livre dans le cadre du partenariat avec Les Carnets de l’info. Je remercie également la maison d’édition qui m’a offert ce livre et ainsi permise de passer un agréable moment de lecture.

Mon avis :

Sans nul doute, Franck Evrard nous offre ici un ouvrage intéressant « pour se délier les neurones ». Les illustrations d’Alban Giner s’ajoutent agréablement au texte,  accompagnant le lecteur au fil des pages et lui facilitant la lecture. Une mise en page simple et aérée complète ce livre pour en faire une œuvre à découvrir, soit au hasard des chapitres qui ne se suivent pas soit d’une traite si la curiosité vous saisit. Chaque paradoxe est abordé de la même manière : l’exposé de ce dernier, par un dessin et une question, une réponse, une explication, des variantes puis la solution parfois suivi de l’ultime paradoxe. Si ce sont des petits paradoxes qui sont annoncés, on peut dire qu’ils ne sont pas si petits que ça, au vue des nombreuses personnes qui s’y sont  intéressées au cours de l’histoire : auteurs, philosophes, mathématiciens servent l’argumentation de Franck Evrard, lui donnant toute crédibilité. Notons enfin une plume pleine d’humour qui ne manque pas de faire sourire le lecteur qui s’aventure par là.

Dès la lecture de la première page j’ai souri : une citation d’Einstein que j’apprécie beaucoup et un extrait de Don Quichotte de la Manche pour attaquer dans le vif du sujet : le paradoxe. S’en suit une introduction qui s’évertue à ne pas l’être, dans laquelle l’auteur défini notamment le terme de paradoxe.

Il explique également les deux types de paradoxes qu’il aborde : ceux à déjouer, logiques, basés sur une erreur de raisonnement, et ceux à jouer, qui s’appliquent à notre vie, les questions que l’on peut se poser, en proposant en réponse une solution parmi d’autres, qui ouvre sur de nouvelles interrogations. Le secret du mouvement perpétuel nous est ensuite dévoilé, ce qui n’a pas manqué de me faire rire. Et nous voilà plongés dans le monde des paradoxes à déjouer : comment peut on affirmer que « plus il y a de fromage, moins il y a de fromage » ? Qui ne s’est jamais demandé qui de la poule ou de l’œuf était arrivé en premier ? Le paradoxe du tas, celui du Barbier ou celui de Monty Hall sont ici abordés et déjoués avec une logique implacable.

Puis s’en suit la deuxième partie consacrée aux paradoxes à jouer et l’on aborde alors des questions plus philosophiques comme le dilemme du prisonnier, le rêve du papillon, le chat à moitié mort de Schrödinger, les voyages dans le temps ou encore une notion beaucoup plus large de bonheur. L’auteur nous offre ici un vrai moment de détente, tout en nous poussant à la réflexion.

Si une critique doit être faite, je noterais les quelques pages qui pour moi n’abordent pas de réels paradoxes mais dévoilent plutôt l’absence de logique mathématique des possibles lecteurs, créant par là une ou deux longueur pour ceux qui s’essaieraient à une lecture du texte intégrale.

J’ajouterais enfin une interrogation : l’auteur nous offre une bibliographie d’ouvrages de référence sur les paradoxes. On y trouve notamment Ce livre n’existe pas de Gary Harden et Michael Picard, ou encore Au pays des paradoxes de Jean Paul Delahaye. Je n’ai pas eu l’opportunité de les lire, cependant, d’après mes recherches, la construction de ce dernier bouquin est similaire à celui de Franck Evrard, mais concernant un plus grand nombre de paradoxe. Si l’aspect ludique de Paradoxes à jouer et déjouer est à souligner,  par ses illustrations et l’humour de l’auteur, son argumentation si intéressante est-elle réellement de son fait ou n’est-ce qu’un condensé des œuvres de précédents auteurs ?

Pour finir, je conseillerais cet ouvrage à tous les curieux, moyen ludique de faire travailler ses méninges.

Edition : Les carnets de l’info
Année de parution : 16 juin 2011
ISBN : 978-2-36267-010-7
Nombre de pages : 255

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