Merci à Livraddict et aux éditions Points de m’avoir permis de lire « Dix mille guitares »
Présentation de l’éditeur
En 1578, la dernière croisade s’achève au Maroc avec la disparition du roi portugais Sébastien le Désiré. Mort ou vif ? Son favori, réincarné en un rhinocéros de l’Inde, attend le retour de son maître. Lisbonne, Prague, Stockholm : dans l’Europe des tourmentes, l’animal conte son périple à travers les guerres de religion, les folies des Habsbourg, la passion de la reine Christine pour René Descartes.
Mon avis
Quelle idée originale que de partir de celle de la métempsychose et du passage de l’âme d’un support à un autre pour permettre au personnage principal de l’histoire, une corne de rhinocéros, de passer d’un lieu à un autre, et d’un propriétaire à l’autre.
Tous illustrent, ces propriétaires. Rois, empereurs, rien que ça. Et étonnamment réussis, attachants et humains, même pour les plus fous d’entre eux.
Roman historique ? Fiction ? Qui peut dire comment se comportait réellement la reine Christine de Suède dans l’intimité ? Personne sinon la corne de rhinocéros qui trône dans sa chambre… La valeur historique du roman n’est que contextuelle, mais les personnages, encore une fois, sont extraordinairement réussis.
Quant au style, il est celui d’un narrateur interne, d’abord humain, puis rhinocéros, puis simple corne, tiraillé par les différentes expériences qui s’accumulent chez cet être polymorphe. Il n’en est pas pourtant dénué de caractère, loyal et curieux, il sait même faire preuve d’humour.
En conclusion, une expédition à cheval sur les XVIème et XVIIème siècle, au cœur de la dernière croisade et de la guerre de Trente ans dans une Europe impériale, consanguine, à la fois au faîte de sa puissance et au bord de la folie menée d’une main de maître par l’auteur.