Merci aux éditions Calmann-Lévy et à Livraddict de l’avoir permis de lire ce livre.
Pour faire un cadeau à son mari, Alyssa Bradford demande au vidéaste Eric Shaw de réaliser un documentaire sur son beau-père, Campbell Bradford, un millionnaire de quatre-vingt-quinze ans au passé mystérieux. Shaw accepte, Alyssa lui confiant alors une bouteille d’« Eau de Pluton » que le vieil homme a conservée toute sa vie et dont, curieux, Eric boit quelques gorgées.
Arrivé à French Lick, Indiana – la ville natale de Bradford –, le vidéaste découvre un superbe hôtel récemment restauré, où les célébrités des années vingt venaient profiter des bienfaits d’eaux censées soigner tous les maux. Et presque aussitôt, il a une vision terrifiante. Les jours passant, ses hallucinations, toutes liées à l’Eau du Pluton, ne feront que s’amplifier et, un détail vérifié après l’autre, lui révéler le passé tumultueux et violent de cette vallée de la Rivière Perdue sur laquelle Campbell régnait jadis en maître. Se pourrait-il qu’un mal depuis longtemps oublié ait été, comme l’hôtel, ramené à la vie ?
Mon avis :
La rivière perdue est un récit très cinématographique, porteur d’une véritable ambiance, dans lequel le cadre dans lequel se déroule l’intrigue est scrupuleusement mis en place. Le lecteur n’a aucun mal à se plonger dans l’atmosphère un peu sauvage du roman.
L’action est globalement rythmée, même si on peut reprocher à l’auteur son irrégularité : après une entrée en matière de qualité, qui suscite l’intérêt du lecteur par le fait que l’originalité de la trame y est bien posée, le cœur de l’histoire a tendance à s’étirer en longueur et tarde à amorcer un final quasi-apocalyptique. D’ailleurs, ce dénouement est un peu granguignolesque, d’autant qu’il intervient après un fort ralentissement de l’intrigue. L’ultime course-poursuite se déroule, en effet, sur fond d’orage magnétique et d’avalanche de tornades, sortes d’anges de l’apocalypse qui détruisent à peu près tout sur leur passage.
C’est dommage car les personnages, principaux et secondaires sont bien mis en place et présentent tous un intérêt (à l’exception notable du méchant, ce qui est tout de même un peu embêtant). Heureusement, l’écriture dynamique de Koryta gomme en partie ces défauts qui me paraissent tout de même un peu regrettables, d’autant que l’auteur a montré ailleurs (Une tombe accueillante, par exemple), sa capacité à bâtir un récit rythmé, prenant, sans donner dans le grotesque.
Tout comme toi Lise, j’ai été déçu par la fin qui n’arrive pas à décoller malgré la météo apocalyptique qui s’abat sur la région… C’est dommage car le reste est bien. L’ambiance, les personnage, le lieu.