La Théorie des six, de Jacques Expert

Merci aux éditions du Livre de Poche de m’avoir transmis La théorie des six, de Jacques Expert.

Présentation de l’éditeur :
Selon la « théorie des six », énoncée en 1929 par le Hongrois Frigyes Karinthy, tout individu sur terre peut être relié à n’importe quel autre par une chaîne de connaissances ne comptant pas plus de cinq intermédiaires. Ainsi, chacun de nous est à six poignées de main de n’importe quel habitant du fin fond de la Mongolie-Extérieure. Cet auteur ne s’attendait certainement pas à ce que sa théorie devienne un jour le mode opératoire d’un tueur en série. Julien Dussart lance pourtant ce défi à la police : il annonce qu’il a décidé de tuer « quelqu’un » et que la seule façon de l’arrêter consiste à comprendre sa logique. Qui sera la sixième cible ? La réponse à cette énigme permettrait au commissaire divisionnaire Sophie Pont de sauver les cinq premières victimes. Enfin… quatre. Le premier cadavre est retrouvé, le jeu peut commencer…

Mon avis :
Un polar qui se lit d’une traite, dont le déroulement est fluide et la chute bien pensée.
Petite mise en garde toutefois, si c’est le frisson que vous recherchez, passez votre chemin, car c’est la logique du tueur bien plus que le sordide de ses actes qui est mis en avant dans le récit de Jacques Expert, dont le point fort est avant tout l’idée originale : créer un personnage de tueur en série soucieux de mettre son talent si particulier au service de la démonstration de la théorie des six. En définitive, on se réjouit bien davantage des procédés par lesquels Julien Dussart choisit ses victimes que des descriptions, assez sommaires des scènes de crime.
Pas d’angoisse dans ce livre donc, mais une certaine suite dans les idées qui maintient le suspense.
Le bémol se trouve du côté des personnages. Si le commissaire divisionnaire Sophie Pont présente l’intérêt de ne pas correspondre au cliché du genre, même si elle est par ailleurs détestable, le tueur tombe par contre d’emblée dans la catégorie des misanthropes bourrés de TOC élevés par une mère seule à l’amour étouffant et castrateur.
La Théorie des six est donc un roman dont la lecture est plaisante et rapide, mais qui repose avant tout sur l’originalité de l’idée de départ que l’auteur exploite sans parvenir à la transcender.

La théorie des six a fait l’objet d’une lecture commune dans le cadre de laquelle les participant(e)s ont été amené(e)s à proposer des questions. Comme je ne réponds pas à chacune d’entre elle dans l’avis ci-dessus, les voici :

Question de Hylyirio : Qu’est ce qui, au fil du livre, vous a donné l’envie de continuer à le lire page après page?
La théorie des six justement. Ce plan original, je voulais savoir si le tueur parvenait à le mener à terme.
Question de Lisalor : Quand avez vous commencé à comprendre l’intrigue ?
Si tu parles du dénouement, c’est au moment où le tueur a dû choisi la quatrième victime. L’importance nouvelle du critère géographique m’a mis la puce à l’oreille.
Question de Fée-tish : qu’est-ce qui vous a le plus dérangé/perturbé dans cette lecture ?
Je réponds peut-être à côté, mais c’est le manque d’épaisseur des personnages.
Question de Soundandfury : est ce que vous avez craqué? Vous avez tenté de jouer à la théorie des six?
Pas encore.

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6 commentaires

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  1. Je suis plutôt d’accord avec toi pour le gars trop couvé par sa maman… et j’ai aimé cette originalité de l’intrigue qui s’attache plus au process de la théorie des 6 qu’aux meurtres…

    1. C’est vrai que c’est l’originalité de l’intrigue qui vaut le plus le coup dans ce livre, je trouve.

  2. Oh! Tu es déçue alors? Tu as l’habitude de thrillers qui bougent un peu plus?
    Quand tu dis que c’est un misanthrope bourré de TOC, tu penses qu’il fait un peu trop cliché?
    C’est vrai que le gars trop couvé par sa maman et maltraité à l’école, ce n’est pas original…