Je n’avais encore jamais lu de livre d’Anne Robillard, mais quand j’ai su que c’était également elle qui avait écrit « Les chevaliers d ‘Emeraude« , là j’ai commencé à me dire que ce partenariat n’avait pas été une si bonne idée que ça. Enfin, je parle, je parle, mais le livre lui, il parle de quoi ?
Voilà ce qu’on nous promet en 4eme de couverture :
A l’insu des habitants de la Terre, des hommes et des femmes travaillant pour l’Agence Nationale de Gestion de l’Étrange – mieux connue sous le nom de l’A.N.G.E. – veillent sur l’humanité. Peu importe le pays où ils sont affectés, ces agents secrets protègent les hommes des ténébreuses machinations des serviteurs du Mal.
Lors d’une enquête de routine sur les enseignements trompeurs d’un prétendu gourou, les agentes Océane Chevalier et Cindy Bloom découvrent que de sombres événements prédits par certains textes bibliques sont sur le point de se produire. Leurs collègues, Yannick Jeffrey et Vincent McLeod, viennent leur prêter main-forte mais se heurtent à la mystérieuse puissance du Faux Prophète.
Au même moment, les tueurs de l’Alliance préparent la venue de l’Antéchrist. D’autres personnages étranges viennent brouiller les pistes et plongent l’A.N.G.E. dans l’incertitude : quelle est la véritable mission de l’envoyé du Vatican qui s’intéresse aux crimes de l’Alliance ? Qui est cet homme vêtu de noir qui apparaît lorsque les agents de l’A.N.G.E. sont en péril ? Face à tous ces événements, l’Agence saura-t-elle préserver le monde de sa fin annoncée ?
Mon avis : Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, Anne Robillard est donc une auteure de livre jeunesse. Avec tout ce que ça implique de négatif : les personnages cantonnés à un seul trait de caractère, les phrases sujet/verbe/complément, le méchant bien méchant qui veut conquérir le monde tout ça…
Cependant, au vu du succès de sa précédente saga -qui est d’ailleurs précisé en bas de la couv’: « Anne Robillard est l’auteur des Chevaliers d’Émeraude, la série d’heroic fantasy la plus lue en France », comme si le roman à lui seul ne pouvait pas te convaincre de l’acheter, comme si tout ne reposait finalement que sur le nombre de bouquins vendus, rah ça m’énerve ça…- j’avais pensé que sa façon de narrer ses histoires se démarquait justement de la vague fantasy dont nos librairies sont assaillies de nos jours.
Comme je me trompai…
Enfin « trompai« , le terme est peut-être un peu fort quand même… Le style de Robillard est somme toute assez agréable à lire, c’est fluide, il n’y a ni trop, ni trop peu de descriptions, bref sur ce point il n’y a rien à en redire.
Mais en revanche sur le contenu.. J’ai trouvé ça vraiment plat, sans saveur, l’auteur se contente de restituer les évènements et c’est tout. Il n’y a rien qui nous permettre de reconnaitre sa patte quoi… Pareil pour les personnages, comme je le disais plus haut, on a droit aux stéréotypes habituels : la nouvelle naïve toujours pleine de bonnes intentions, les deux collègues obligés de refouler leur amour impossible (oui je vous spoil, mais t’façon pour ce qu’il y a à spoiler hein…), l’informaticien nolife, le brun ténébreux bien mystérieux, le méchant bien méchant avec ses répliques de méchant, et ses pouvoirs de méchant, enfin bref vous m’avez comprise hein… Et puis vous m’expliquerez pourquoi être dans une agence spécialisée dans le surnaturel si c’est pour se défendre avec de vulgaires pistolets tout pourris…
Ce n’est pas non plus l’histoire qui va changer la donne. Pourtant il y avait du potentiel ! L’Agence Nationale de Gestion de l’Etrange est assez bien décrite, on sent qu’il y a des choses, beaucoup de choses mêmes, à exploiter, mais l’auteur n’en dit pas suffisamment elle jete le concept et s’en tient là (sauf pour l’histoire de la montre à la limite), à mon goùt en tout cas. Et puis « étrange« … On est plus dans des intrigues bibliques (rien qu’au niveau du titre : Antichristus), mais bon du coup l’acronyme de l’agence aurait eut beaucoup moins la classe.
Au fil des pages, des éclipses viennent séparer les paragraphes.
A chaque fois que j’en voyait une j’avais envie de me regarder Heroes, mais ça, ça n’a rien à voir avec la critique, c’est juste un réflexe de fangirl.
Alors est-ce parce que c’est le premier tome, et que le premier tome sert en général d’intro ? Est-ce fait pour que les jeunes s’insérent plus facilement dans l’histoire ? Je ne sais pas, étant donné que ce tome n’est pas indépendant, au contraire, il finit par un bon gros cliffhanger (que j’ai trouvé assez intéressant pour le coup) qui permettrait peut-être d’approfondir certains points, comme le passé du chef de l’agence…
Mais cela suffira t’il pour me pousser à me procurer le second tome ? Pas sûr…
Merci tout de même à Livraddict et Michel Lafon pour ce premier partenariat !
Et 10 ans plus tard… Tu te rends compte que ce que tu appelles un livre jeunesse parle au final de ce que nous sommes en train de vivre. Anne Robillard devin ? Peut-être bien.
En tout cas du haut de mes 36 ans, je conseille fortement cette saga.
Si on s’arrête sur ce « détail », on se rend compte que beaucoup d’auteurs de l’imaginaire (surtout de science-fiction) sont devins, ils sont nombreux à avoir composé sur ce genre d’intrigue 😉