Lame Damnée de Jon Courtenay Grimwood

1107-assassini1_org_orgRésumé du livre :

Venise est à l’apogée de sa puissance. En théorie le duc Marco commande. Mais son oncle et sa tante gouvernent. Ils craignent des assassins meilleurs que les leurs…

Atilo est l’assassin en chef du duc. Il s’apprête à tuer lorsqu’il voit un garçon accroupi au-dessus d’un homme. La vitesse à laquelle le garçon esquive un poignard et escalade un mur stupéfie Atilo. L’assassin sait qu’il doit trouver le garçon… Non pas pour le tuer, mais parce qu’il a enfin trouvé quelqu’un digne d’être son apprenti…
Mon avis :
Une histoire de vampire à Venise ? Oh oui, pourquoi pas !
… Et bien en fait, bof.
Il y avait pourtant du potentiel : Une Venise toute puissante du 15ème siècle, des jeux de pouvoirs entre différents partis, le tout soutenu par des sectes ou ordres secrets, et en prime, un vampire.
On nous présente J.C.Grimwood comme le nouveau Anne Rice et «Lame damnée» comme le nouveau « Lestat le Vampire ». M’est avis qu’ils n’ont jamais dû lire ce chef d’œuvre. Peut être se sont-ils contentés du film « La reine des damnés » ( 2002, Michael Rymer ), pseudo adaptation ratée de la vie de Lestat…
L’histoire en elle même :
Les premiers chapitres ne sont pas désagréables, le contraste entre les deux faces de Venise, belle de jour, mortelle la nuit, est bien présenté. Nous sont alors présentés deux des personnages principaux, Atilo, le futur  »maître » qui dans son comportement, ses actions et ses capacités nous fait penser à une pâle copie de Durzo Blint ( L’ange de la nuit, Brent Weeks ), et Giulietta, fugueuse de 15 ans qui est en réalité l’un des personnages les plus importants de Venise de par sa famille. Cette présentation se fait avec une certaine menace sous-jacente, que les protagonistes semblent bien connaître, et pour qui ces  »monstres » sont une réalité. Ma réaction ? Des vampires évidemment ! Et bien non . Je vous laisse deviner qui incarne cette fameuse menace selon Grimwood… allez un effort… des loups-garous. Quel sens de l’originalité me direz vous. Mais après tout, que serait un roman de vampire sans leurs ennemis séculaires… Rectification, que serais un roman de vampire en ce début de 21ème siècles sans surfer sur la vague vampires contre garous ? De « Underworld » à « Twilight » et en passant par « La communauté du sud » ou « Vampire Diaries », le loup garou est désormais l’ennemi numéro un du vampire.
Vampire, vous avez dit vampire ? Notre héros buveur du sang, qui n’apparaît pas dès le début du roman, s’opposera donc à ces bêtes poilues. Passons sur ce manque d’inventivité flagrant, et réintéressons nous à l’histoire. Malgré ça les premières pages du roman sont assez bonnes, la mise en place d’une ambiance bien sombre comme je les aime, mais très vite, tout s’essouffle. On se rend compte que les personnages n’ont rien d’intéressant, mis à part peut être Alexa. Notre vampire, Tycho, n’est pas du tout convaincant et l’histoire perd tout son intérêt.
L’auteur veut clairement prendre une direction Dark fantasy, et pour cela en fait des tonnes : misogynie omniprésente, scènes inutiles de torture ou écœurantes ( il n’y a pas un chapitre où on ne nous parle pas de bains d’excréments ou d’urine … ), et il faut attendre les dernières pages pour le twist vampirique, qui est, c’est vrai, plutôt bienvenue.
Quand au style de l’auteur, nous sommes à des années lumières en arrière d’Anne Rice. Sa plume est lourde, sans aucune fluidité. Les descriptions sont barbantes car toutes semblables. Les dialogues n’ont pas ce rendu vivant qui vous fait aimer les personnages.
Autre point négatif, et pas des moindres, les ellipses temporelles sans queue ni tête. L’auteur est en plein milieu d’une scène, et arrivé au milieu du paragraphe nous nous retrouvons deux semaines plus tard, et ce sans aucune explication. Tel de mauvaises coupures au montage…
En conclusion, je suis déçue, je m’attendais à plus, en voyant ce que nous promettait Bragelonne sur la couverture. Fans de Dark fantasy ou de vampires, je ne vous conseille pas ce roman, tant peu de choses se tiennent. Faire de la Dark fantasy ce n’est pas juste enchaîner scènes malsaines sur scènes malsaines… scènes qui sont en plus mal faites.
 Lirais-je la suite ? Oui. Je veux voir ou l’auteur veut aller, si le deuxième tome relève le niveau et, après tout, je déteste ne pas finir une saga.

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