Le gardien du testament, de Eric Van Lustbader

Mise en bouche : A la mort de son père, dans des circonstances plus que troublantes, Braverman Shaw se trouve investi d’une étrange quête et plongé dans un monde aux dangers innombrables. C’est enfin l’heure pour lui de mettre en pratique les enseignements de son père.

Le gardien du testament est qualifié de thriller, mais il est bien plus que cela.

C’est un roman d’aventures où l’action est présente, entre courses poursuites et luttes au corps à corps. L’intrigue toute entière repose sur une quête mystique, celle du « testament » mentionné dans le titre. Les rencontres et des découvertes faites par Brav Shaw impriment un rythme enlevé au récit, tenant en haleine le lecteur à coup de rebondissements et de retournements de situation.

C’est aussi un roman d’éducation, où le héros se découvre à mesure que sa quête avance. De surprises en déceptions, on le voit devenir l’homme dont son père avait rêvé, celui qui prend conscience de la lourde mission qui lui incombe et qui ne manque pas de lui susciter des ennemis. Il endosse progressivement son rôle de gardien du testament.

C’est encore un guide de voyage dans la Méditerranée médiévale, à la découverte de Venise et des vestiges de l’empire byzantin, à Trabzon. L’auteur semble prendre plaisir à décrire les paysages urbains où demeurent, sous la forme de bâtiments ou, plus furtivement, d’impressions, le souvenir des splendeurs d’autrefois.

La plume d’Eric Van Lustbader (mais aussi celle de son traducteur) est assez agréable. Elle se plait autant au rythme haletant de l’action, qu’à celui, plus posé, de la description ou de la plongée dans les souvenirs du héros. On pourra néanmoins lui reprocher sa précision excessive dans la peinture des combats : est-il vraiment indispensable de décrire par le menu tous les gestes des personnages lorsqu’ils se battent ?

« Brav se glissa sous ses bras levés et lui enfonça un genou dans l’aine. Tandis que le Russe se pliait en deux, Brav, du même genou, le frappa au menton : sa tête bascula en arrière et le jeune homme le frappa à la tempe. » etc., etc.

Le temps paraît alors un peu long.

Enfin, c’est avec l’objet même de la quête que le bât blesse. Il est d’abord annoncé clairement très tôt (dans le premier tiers du livre), ce qui gâche le mystère. On aurait aimé qu’il soit dévoilé plus progressivement. Et puis, le choix du but de la quête est, à mon avis, un peu abracadabrant. Si le Da Vinci Code jouait la carte du mystique provocateur, Le Gardien du Testament n’a rien à lui envier dans le domaine : la vraisemblance de cette quête est quasi inexistante. Malgré la notice pseudo historique de la fin du livre, la énième théorie du complot sur laquelle reposent le fameux testament et ce qui l’accompagne manquent cruellement d’originalité.

Si l’effort d’écriture, de construction de l’intrigue et de travail sur les personnages m’a séduite, j’ai été déçue par l’élément central du mystère. Il n’en reste pas moins que, ayant pris mon parti de ce choix de l’auteur, j’ai pris plaisir à suivre Brav Shaw dans son enquête d’une rive à l’autre de la Méditerranée.

Tous mes remerciements aux éditions de Livre de poche qui ont permis cette lecture, en partenariat avec Livraddict.

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