À neuf ans, Massimo Gramellini se retrouve orphelin. Sa mère, atteinte d’un cancer, meurt d’une crise cardiaque, et son père, inconsolable, le confie rapidement à une gouvernante indifférente. Massimo grandit sans amour, convaincu que sa mère l’a abandonné, et devient un adolescent tourmenté en proie au doute et à la culpabilité. Privé d’affection dès l’enfance, il est incapable d’entretenir avec les femmes des relations durables. Alors, il raconte des histoires. D’abord à ses camarades de classe, auxquels il fait croire que sa mère travaille pour une entreprise de cosmétiques indienne, afin d’expliquer son absence. Il devient ensuite journaliste sportif, puis reporter de guerre, et acquiert une grande notoriété dans le milieu, jusqu’à devenir le vice-président du quotidien La Stampa. Tandis qu’il enchaîne les déceptions amoureuses, il commence à écrire de petits récits partiellement autobiographiques ou il réinvente la mort de sa mère. C’est à cette époque qu’une amie de cette dernière entreprend de lui révéler les véritables circonstances de cette disparition.
Comment pardonner leurs faiblesses aux êtres que nous aimons, alors qu’elles entraînent des souffrances inguérissables ? Dans ce roman autobiographique émouvant, sincère, et parfois drôle, Massimo Gramellini nous raconte son combat contre le mensonge, et trouve le courage de se confronter à un passé douloureux pour grandir enfin.
Mon avis :
« Fais de beaux rêves, mon enfant » est un roman autobiographique. L’auteur a tenu a nous faire partager sa vie, et plus particulièrement son enfance. Durant cette période, il a eu à faire face à la mort de sa mère, survenue lorsqu’il avait 9 ans. A partir de ce moment, Massimo Gramellini va devoir faire face à l’indifférence des personnes qui l’entourent, notamment son père, homme blessé par la mort de sa femme, incapable de nouer des liens avec son fils.
Cependant, l’auteur ne tombe pas dans le pathos, il nous parle juste des épreuves, de la manière dont il a vécu certains événements, explique parfois ses choix, donne la parole au petit garçon qu’il était alors… Ces passages sont d’ailleurs particulièrement intéressants et bien écrits. J’ai pu entendre la voix de l’enfant et non celle de l’adulte lors de ces passages, et c’est extrêmement important de pouvoir faire la distinction entre les éléments que l’auteur adulte rajoute à ce qu’il a pensé et fait étant enfant.
Roman cathartique pour l’auteur, on comprend, au fil des pages, toute l’importance qu’à pu avoir pour lui l’écriture de ce livre. Dans les dernières pages, on appréhende avec lui le secret qui a entouré la mort de sa mère. La lumière qui s’est faite pour lui lorsqu’il prend connaissance de la réalité, se fait alors pour nous aussi, lecteur. Cela n’apparait pas comme un rebondissement particulièrement macabre, mais comme une libération, un non-dit qu’il lui a fallu appréhender, digérer pour qu’il puisse mieux comprendre.
J’ai apprécié lire ce livre. Le style de l’auteur est particulièrement agréable. Je remercie Livraddict ainsi que les éditions Robert Laffont pour m’avoir permis de découvrir ce titre.