Book Club Graphique Livraddict – Quelqu’un m’attend derrière la neige de Timothée de Fombelle et Thomas Campi

Book Club Graphique – Janvier 2021

Book Club Livraddict – Quelqu’un m’attend derrière la neige de Timothée de Fombelle et Thomas Campi pour le thème « Album »

Compte-rendu par Coper

Un « conte » de Noël à contre-courant.

Les avis sont très partagés concernant cette lecture lu dans le cadre d’un Book Club graphique spécial fêtes / hiver. Certains ont beaucoup aimés quand d’autres sont « passés à côté ».

Le format, plutôt petit, a plu à la majorité des participants, deux personnes ont été surprises du petit format du livre, l’une d’elle aurait préféré un format plus grand de type « album » pour mieux se projeter dans les dessins. 

Les avis sont quasi unanimes concernant le graphisme : les dessins sont très beaux, l’effet flouté est très réussi et sert bien l’histoire, les couleurs pastels sont douces et chatoyantes, tout cela colle bien avec l’ambiance douce-triste et hivernale souhaitée. Cependant, les avis sont aussi unanimes pour dire qu’il n’y a pas de magie de Noël au sens merveilleux dans ce livre. L’esprit de Noël se ressent de manière subtile, dans les thématiques abordées (la solidarité, la compassion…) et sur la fin, dans le hasard des rencontres, la coïncidence de « cette » rencontre le jour de Noël. Ce n’est pas un conte sirupeux comme on peut en avoir l’habitude en cette période.

Les sujets principaux évoqués dans cette histoire : la solitude, l’isolement, l’immigration, la clandestinité et la mort ont surpris beaucoup de lecteurs qui ne s’attendait pas ces thèmes-là dans cette histoire courte destinée, a priori, à un jeune public. La majorité des lecteurs ont apprécié leur lecture mais sans attachement pour les personnages malgré tout l’aspect dramatique qui les entoure. Le récit est trop court pour créer une réelle et forte empathie pour les protagonistes. Néanmoins, l’hirondelle a suscité un peu plus d’empathie que les humains par le courage dont elle fait preuve. Elle apporte une vraie touche poétique au récit, une sensibilité bienvenue. Un participant a trouvé qu’il y avait trop de surenchère de drames et de tristesse, du début à la fin.

Quelques lecteurs du Book Club s’accordent pour dire que ce n’est pas une lecture facile pour les enfants jeunes du fait des sujets difficiles abordés. Un participant pense que cette lecture conviendrait bien pour des ateliers thématiques en médiathèque afin de bien expliquer l’histoire et parler des différents sujets abordés.

Pour aller plus loin, les auteurs : 

Pour aller plus loin, les thèmes, sujets, graphisme : 

Participants : Ichmagbücher, Bookwormette, colittlebird, Shape Fleur, Liam AzerioChrisbookine, missmarple060, Cendre, Freyja, Coper

Et surtout merci à Coper pour la rédaction du compte-rendu !

Book Club de Noël Livraddict – Une seconde avant Noël de Romain Sardou

Book Club – Décembre 2020

Book Club Livraddict – Une seconde avant Noël de Romain Sardou pour le thème « Noël »

Compte-rendu par Coper

Un conte de noël… oui mais pour adulte !

Les participants sont plutôt d’accord pour dire que ce conte s’adresse aux adultes, trop triste et mélancolique pour les enfants malgré toute la magie qui s’y trouve. 

Le récit est découpé en deux grandes parties. 

La première partie est très triste et mélancolique, ancrée dans la réalité, cette ambiance Dickensienne a été perturbante pour certains, d’autres, au contraire l’ont trouvé bien réalisé et annonciatrice d’un contexte fort et très visuel. 

Un participant a étudié plus finement l’étymologie de la ville dans laquelle évolue les personnages, voici sa trouvaille : c’est « une ville industrielle imaginaire, du nom horrible de « Cokecuttle »: de coke, le charbon ([…] les anciennes cités minières…), et de cuttle, […] c’est une seiche ! mollusque connu pour éjecter une encore noire visqueuse en système de défense. Romain Sardou a donc situé son histoire, en première partie du moins, dans un monde plus noir que noir, gluant, sinistre […] ». 

Un participant a abandonné sa lecture à cause de cette ambiance très morose (les avis lui ont donné cependant envie de poursuivre un peu).

La seconde partie démarre sur épisode majeur de l’histoire qui marque un tournant et clos la première partie, tous les participants ont perçu ce moment charnière.  Cette partie, bien que plus « magique » reste malgré tout toujours mélancolique mais a été, contrairement à la première partie, appréciée de tous dans sa globalité notamment les références aux traditions et leurs explications qui peuvent donner des idées aux adultes pour répondre « enfin » aux questions des enfants concernant le père-noël, les lutins, etc…

Les personnages ont été apprécié notamment Harold, Le Falou, le Lord, les lutins, etc… mais sans réel attachement. Certains participants ont « remercié » M. Sardou d’avoir donné un vrai rôle à Saint Nicolas (souvent oublié dans les contes…) mais aussi au Père Fouettard ! L’auteur n’a oublié personne. Les participants sont d’accord pour dire que les adultes « réels », dans ce récit, ne sont pas des plus sympathiques… ils exacerbent ce sentiment de malheur qui s’acharne sur Harold. Mais heureusement, Le Falou et le Lord redorent (un peu) le blason des « grands ».

Concernant la narration, les participants ont noté diverses choses. Rappelons que Romain Sardou écrit plutôt des thrillers, certains ont retrouvé sa patte d’écriture ciselé et tranchante dans ce récit mais pour plus de magie que de sang ! Romain Sardou interpelle le lecteur dans son texte, beaucoup ont apprécié cette spécificité mais certains n’ont pas apprécié cette immersion de l’auteur, faisant décrocher le lecteur de l’histoire.  Les titres de chapitres sont amusants et originaux, l’idée est saluée par de nombreux participants. 

Quelques bémols parsèment le scénario et notamment la fin mais n’entravent pas l’avis général et la recommandation de lecture… pour adultes uniquement !

Pour aller plus loin en littérature de Noel, ambiance similaire et/ou de l’auteur :

Romances de Noel recommandées :

Dessins animés, films :

Les participant(e)s : Riz-Deux-ZzZ, lekoalaquilit, auchat, Coper, Julie27, Gaelloute, domi_troizarsouilles, BBetty, MarionLit, La3ti, Livresovore, Cendre, cerisia, MahaultMots, Jessika, Grominou,

Et surtout merci à Coper pour la rédaction du compte-rendu !

Book Club Livraddict – Anne : La Maison aux pignons verts de Lucy Maud Montgomery

Book Club – Décembre 2020

Book Club Livraddict – Anne : La Maison aux pignons verts de Lucy Maud Montgomery pour le thème
« Classique jeunesse »

Compte-rendu par Emmani

Pour le bookclub de décembre sur le thème « Classique Jeunesse », les membres du forum ont choisi de lire Anne de Green Gable aussi intitulé Anne et la maison aux pignons verts (entre autres), écrit par Lucy Maud Montgomery et récemment réédité aux éditions Monsieur Toussaint Louverture.

La majorité des participants a trouvé qu’Anne était le point fort du roman. Son authenticité, sa joie de vivre, son insouciance et ses rêveries incessantes sont touchantes. Beaucoup se sont sentis très proches d’elle. Elle rappelle l’enfance, le moment où chacun rêvait d’aventures romanesques. Anne va si loin dans ses rêveries qu’elle nous fait rire, c’est un véritable rayon de soleil. Néanmoins, elle peut être un peu agaçante par moment notamment de par sa vanité, ou encore son entêtement. Mais cela ne l’a pas empêchée de conquérir la plupart des lecteurs. Pour autant, certains ont pu être exaspérés par cette manie d’Anne de raconter à tort et à travers tout ce qu’elle voit et imagine. Elle est alors devenue à la limite du supportable, car ce trait de caractère est poussé à l’extrême chez elle.

Matthew, son père adoptif, est un personnage très doux. Il est très discret, mais il occupe pourtant une place immense dans le cœur d’Anne. On s’attache peu à peu à lui, sans même s’en rendre compte. Marilla quant à elle a le mauvais rôle : c’est elle qui est chargée d’éduquer Anne. Elle peut paraître dure et froide, mais elle a un grand cœur. C’est touchant de la voir s’ouvrir peu à peu à Anne. Quant aux personnages secondaires, ils ne sont pas pour autant délaissés et ont tous un petit quelque chose d’attachant.

Le décor est très réussi, que ce soit Avonlea ou Green Gables. Pour ceux qui ont accroché à l’histoire, c’est un peu comme si Avonlea devenait notre foyer, notre refuge : comme si on revenait à la maison à chaque fois qu’on rouvrait le livre. Tout le monde a fait remarquer que les descriptions étaient très jolies, poétiques et visuelles : il est facile de se représenter ce cadre idyllique. L’autrice donne vie à ses paysages et donne envie d’aller vivre sur l’Île-du-Prince-Edouard.

L’histoire n’a rien d’exaltante, on suit la vie quotidienne d’Anne, tout simplement. Il n’y a pas de suspens, le roman est à la base destiné à un lectorat jeune alors un lecteur habitué voit les fils se tisser et prévoit très facilement la fin. L’intrigue est composée de chapitres épisodiques qui racontent un moment de la vie d’Anne, en général une bêtise ou une anecdote. Le rythme est lent, tout le monde est d’accord là-dessus. Certains ont souffert de ce manque de rythme jusqu’à s’ennuyer et n’avoir pas particulièrement envie de reprendre le livre. D’autres ont apprécié cette lenteur, toutefois rythmée par les saisons qui passent et Anne qui grandit. Pour eux, c’est une lecture qui ne se dévore pas c’est sûr, mais se savoure à petit feu, sans que cela soit une mauvaise chose.

La majorité a été embarquée par l’histoire et les aventures d’Anne. Le livre apparait alors comme une petite bulle de bonheur, vous lisez 2/3 chapitres et cela suffit à ensoleiller votre journée. Il est clair qu’il ne faut pas entrer dans le livre en s’attendant à y voir de l’action, l’intrigue est contemplative, pleine de bons sentiments et de douceur, peut-être trop bisounours pour certains. Elle est cependant très drôle, touchante et émouvante.

Le ton est doux, il y a une touche d’humour, de tendresse, d’émotion et une légère nostalgie, on rit comme on pleure. C’est un récit qui fait du bien, qui nous apaise et nous console. On a l’impression d’un message de bienveillance et de tolérance. Néanmoins, le ton est très daté : on est au Canada, au début des années 1900, une période conservatrice, ce que l’on voit notamment à travers les adultes. Anne reste un personnage somme-toute moderne par rapport à son époque : c’est une petite fille très active qui n’a pas sa langue dans sa poche, fait très peu pardonné à l’époque. Nous avons apprécié que l’éducation soit mixte qu’Anne ait de l’ambition et jouisse d’une liberté. Le texte reste patriarcal, à cause de son contexte : il faut être une bonne fille convenable, s’occuper de la maison etc. Il y a également un ton moralisateur, empreint de références et citations diverses : il faut prier, ne pas avoir de pensées méchantes etc. Le tout reste bienveillant, et l’autrice semble encourager l’imagination de l’enfant et l’ambition des femmes. Cet aspect daté et ce ton moralisateur a tantôt agacé, tantôt été excusé par les lecteurs, qui ont trouvé cela somme toute intéressant.

Le style était très fluide et facile, du fait de l’âge cible. En VO, la lecture est agréable, fluide et accessible. La traduction des Éditions Toussaint Louverture est plutôt moderne, ce qui n’est pas une mauvaise chose, ça adoucit un peu le côté vieillot de certaines idées. Pour ceux qui ont lu les autres traductions, celle d’Hélène Charrier a été plus fluide que celle d’Henri-Dominique Paratte.

Une majorité des lecteurs a beaucoup apprécié cette lecture. Anne de Green Gable est une lecture fraîche, douce, qui fait du bien, en plus d’être une belle ode à l’imagination.

Pour aller plus loin, les livraddictiens recommandent :

  • Anne with an E, adaptation en série sur Netflix : l’histoire d’Anne y est très modernisée, pour ceux qui ont été gêné par le contexte daté et la série est plus sombre que le livre, moins enfantine.
  • Le bonheur au bout du chemin, adaptation en téléfilm dans les années 80 : Les deux premiers films suivent fidèlement les premiers tomes de la saga, le troisième dénature le livre en une adaptation très très libre.
  • La bibliothèque des citrons de Jo Cotteril : une lecture jeunesse émouvante qui aborde pleins de sujets. L’héroïne se voit en Anne et le livre est truffé de références à Anne de Green Gable.
  • Le bruissement du papier et des désirs, Sarah Mccoy : raconte la vie des Cuthbert avant Anne
  • Les malheurs de Sophie, Un bon petit diable, L’auberge de l’ange gardien de la Comtesse de Ségur
  • Heidi de Johanna Spyri
  • Les Quatre filles du Dr March de Louisa May Alcott
  • Before Green Gables de Budge Wilson : là aussi, la vie des Cuthbert avant Anne, non traduit
  • Le renard et l’enfant (film)
  • Les chroniques de Narnia de C.S Lewis

Les participant(e)s : Vinushka, Aryia, Mypianocanta, Livresovore, missmarple060, Natalee Book’nGeek, colittlebird, Emmani, MarionLit, Freyja, Hlne0605, florence71, DODOLECTURE, Tatti, angel23, Julie27, atick, dusoirenete, domi_troizarsouilles

Et surtout merci à Emmani pour la rédaction du compte-rendu !

Book Club Graphique Livraddict – Les Enfants loups : Ame et Yuki, tome 1 de Mamoru Hosoda

Book Club Graphique – Novembre 2020

Book Club Graphique Livraddict – Les Enfants loups : Ame et Yuki, tome 1
de Mamoru Hosoda pour le thème
« Mangas »

Compte-rendu par Coper

Tendre et doux ! Les avis sont unanimes, ce sont les deux mots clés qui qualifient cette trilogie.

Bien que le BC soit centré sur le tome 1, la majorité des participants a lu les trois tomes à la suite.
Ce CR constitue donc une synthèse sur la trilogie, sans spoil.
Également, à noter que ce manga est une adaptation de l’animé du même nom sorti en 2012.
Beaucoup de participants avaient déjà vu l’animé par le passé, le scénario n’était donc pas une découverte… il en ressort que ce manga est une bonne adaptation, fidèle à l’animé.

Le thème principal de ce manga est la différence / le regard des autres. En effet, les deux enfants sont des enfants-loups, ils cachent leur véritable « personnalité » aux yeux des autres. La mère prend la décision de partir de la ville pour élever ses enfants en pleine campagne. Un participant remarque
que l’histoire colle bien avec l’expression « Pour vivre heureux, vivons cachés ».
Les personnages sont tous très attachants, y compris le père qui apparait peu malheureusement.
Nombreux sont les participants qui auraient aimé que ce premier tome développe plus la romance entre les parents, quitte à avoir plus de pages. Finalement, les tomes sont relativement courts.
Les participants qui ont lu la trilogie complète ont apprécié le dénouement mais nous n’en dévoilerons pas plus pour laisser la découverte aux futurs lecteurs.

Les dessins sont simples, épurés et représentent bien les expressions faciales, permettant de correctement s’approprier les émotions. Un participant note que ce focus effectué sur les personnages masque des décors plus flous, renforçant une impression de « souvenir » allant avec la
sensation de tendresse et de douceur qui émane en permanence du livre.

Tous, à l’unanimité, recommandent cette lecture mais il est fortement conseillé de se procurer les trois tomes en même temps. Également, les participants prônent la vision de l’animé, qui est une très belle œuvre.
Cette trilogie peut également constituer une première découverte de l’univers du manga pour les plus jeunes. En effet, les tomes se lisent vite et sont peu complexes à appréhender, et l’histoire est singulière tout en étant appropriable.

Les lectures recommandées :

Un participant connaissait déjà Yû, un des auteurs, grâce au manga Dernière heure. Ce manga a été apprécié… pour sa douceur !

  • Beastars de Paru Itagaki (Manga en cours, 14 tomes parus) qui critique l’ordre social par le prisme des animaux (et notamment la notion de classes et de mixité).
  • Bichon de David Gilson (BD en 3 tomes) qui parle d’un petit garçon qui aime se déguiser en princesse, etc… Ca parle de la déconstruction des clichés de la société, l’acceptation de soi, le regard des autres sur la différence, etc…
  • Éclat(s) d’âme de Yuhki Kamatani (Manga en 4 tomes) qui se passe au Japon contemporain et parle de la difficulté de la communauté LGBT+ à se faire une place dans la société.
  • L’enfant et le Maudit de Nagabe (Manga en cours, 9 tomes parus) qui se passe dans un univers inventé où un être « des ténèbres », que tout le monde craint, élève avec amour une petite orpheline
  • Les chats du Louvre de de Taiyou Matsumoto. (Manga en 2 tomes), assez onirique, sur le thème sur l’Art et l’Enfant-Chat

Merci au participant(e)s : Coper, MilkyNine, Liam Azerio, Wonderbooks, Minouchka_books, colittlebird, mistigris, Sandra, Maa, Delphine.B, Ami-Bloit, Emmani, MahaultMots, Julie27, Cendre

Et surtout merci à Coper pour la rédaction du compte-rendu !

Book Club Livraddict – L’Arbre d’Halloween de Ray Bradbury

Book Club – Octobre 2020

Book Club Livraddict – L’Arbre d’Halloween
de Ray Bradbury pour le thème
« Histoire fantastique qui se passe pendant Halloween »

Compte-rendu par Mana_

Afin de se donner des frissons en restant dans l’ambiance Halloween, tout indiquée pour le Book Club d’octobre, les Livraddictiens ont voté massivement pour L’Arbre d’Halloween, court roman écrit par Ray Bradbury.

Pour la majorité des lecteurs, ce récit onirique présente un intérêt particulier pour découvrir ou retrouver des mythes autour du Jour des morts. En effet, le mystérieux personnage Montsuaire, qui apparaît comme par magie grâce à un arbre aux citrouilles, va entraîner une bande d’enfants dans son sillage, volant de contrées en contrées pour visualiser les différentes légendes. Cependant, cet intérêt est très vite coupé net dans son élan par manque de développement. En effet, la plupart des participants s’accordent sur le fait que certaines histoires sont trop vite survolées, les laissant sur leur soif de connaissances – soif qu’ils ont comblé par eux-mêmes en compulsant différents sites internet. Ainsi cette œuvre est intéressante mais aurait gagné à être étoffée, quitte à être plus épaisse.
Si certaines personnes ont ressenti un petit frisson leur rappelant aisément un Chair de Poule, collection jeunesse relatant des histoires d’horreur, la plupart n’ont pas eu peur et admettent que ce n’est pas là le but du récit : oscillant entre conte et récit mythologique, l’ouvrage balance entre explication du mythe et onirisme des voyages. Cet effet donne d’ailleurs le sentiment d’évoluer dans un film d’animation.
La fin divise par le choix laissé aux enfants : certains considèrent que la décision du groupe manquait de cohérence et n’aurait jamais dû être posée à des enfants, d’autres sont davantage marqués par la beauté du geste, le don de soi pour sauver une vie. Mais finalement, comme le sous-entend la réponse d’une participante, à quel âge peut-on réellement accepter le sacrifice d’une année ? Est-on un jour suffisamment mature et sage pour l’accepter ?

Pour beaucoup, les personnages, rappelant Les Goonies ou Ca, sont le point faible de ce récit. Présentés individuellement en début d’œuvre (ce qui inclut le déguisement), on évolue par la suite dans une ambiance collective dans laquelle seul Tom, le chef de bande, se dissocie par sa prise de parole. Le regard est donc rivé sur lui, au détriment de ses amis et quelques participants ont avoué qu’ils sont incapables de citer les noms des autres personnages. Ce choix évident de Ray Bradbury a causé l’abandon de certains mais n’est pourtant pas critiqué par ceux qui sont parvenus au bout : l’intérêt du livre ne portait pas sur eux mais sur les voyages à travers l’histoire et les mythes.
Les enfants sont accompagnés d’un dénommé Montsuaire, apparu magiquement. De nombreux adjectifs ont fusé pour le décrire, notamment “énigmatique”, “symbolique”, “dur”, “pas effrayant”. Sa portée symbolique est d’autant plus évidente que le jeu de mot visible dans son nom est un bon indicateur de qui il peut bien être. Loin d’être réduit au rang de simple faucheuse, il accompagne le récit et donne une certaine beauté à l’ensemble, même si certaines considèrent qu’il a fait son show.
Le petit plus donné par une participante, cette dernière a apprécié Pipkin, nom qui nous plonge aisément dans l’ambiance d’Halloween.

Les participants jugent que ce livre est tout public, même si certains précisent qu’il ne faut pas être trop jeune pour l’aborder, le vocabulaire pouvant se révéler soit complexe, soit vulgaire et la portée assez dure à accepter.

Le style n’est pas linéaire, la plupart ont retenu cet onirisme qui plonge le récit dans le merveilleux et le conte. Certaines phrases présentent également des effets de style, des sortes de rimes qui rythment la lecture. En tout cas, certains ont noté que les mots sonnaient juste.

Une participante a lu une version illustrée et a apprécié ces dernières car elles apportent un visuel qui complète les descriptions sur les mythes.

Je conclurai ce compte-rendu en citant une phrase qui a marqué une lectrice : “Quand vous atteindrez les étoiles, mon petit, oui, et que vous y vivre pour toujours, toutes vos peurs s’en iront et même la Mort périra ”. Vous pouvez ainsi constater par vous-même que douceur et onirisme sont bien au rendez-vous…

Pour aller plus loin dans l’univers de Ray Bradbury et l’ambiance d’Halloween, les Livraddictiens vous recommandent :

Merci au participant(e)s : Vinushka, MiaMiu, Maa, MarionLit, Mistigris, Hiekashi, Julie27, Delphine.B, Chatauxlivres, Chant des Livres, La3ti, LittleGuizmo, Livresse de la Plume, Shoren, MahaultMots, Mana_

Et surtout merci à Mana_ pour la rédaction du compte-rendu !