Auteur : François Morel
Éditions : Folio
Nombre de pages : 143 pages
Année de parution : 2016
Résumé :
« Oui, j’ai de l’admiration pour la vache car elle est impassible. Elle ne joue pas au tiercé. Elle ne hurle pas dans les stades. Elle ne se gare pas en double file.
Elle n’envoie pas de lettres anonymes. Elle ne se met pas au garde-à-vous. Elle n’utilise pas de tondeuse à gazon. Elle n’écoute pas la radio à tue-tête.
Oh bien sûr, son parcours est tracé : elle vit, elle meurt. Vous vous trouvez sans doute beaucoup plus malin ? »
Mon avis :
Je tiens d’abord à remercier Livraddict pour ce partenariat ainsi que Folio, de m’avoir choisie pour donner mon avis sur ce livre ainsi que pour le cadeau « Paris sera toujours une fête ».
Meuh est le premier livre de François Morel. Je fûs intriguée par cet écrivain à la carrière bien remplie il est : comédien, metteur en scène mais aussi chanteur.
C’est l’histoire de Philippe Bonneval, Rochebrunois de vingt-deux ans vivant avec ses parents : Robert et Madeleine patrons d’un pressing « les spécialistes de la chemise et du complet trois pièces » mais lorsqu’on est un jeune préoccupé par les filles ; la mobylette ; l’acné on ne voit rien venir pas même sa mue en vache. La couverture du livre le représente, nous voici donc au cœur de l’histoire. Bien avant de devenir vache le jeune homme a toujours ressenti de l’admiration pour les bovidés jusqu’au jour où celui-ci se transforma sans en connaître la raison, ses maux de tête persistant sa mère concéda et accepta de prendre rendez-vous au près de spécialistes chacun voyant en lui une des caractéristiques tendant vers ceux de la vache.
« Le dermatologue rendit un diagnostic sur ma peau de vache. Un oculiste crut distinguer en moi un œil de bœuf. Un psychiatre s’exclama en me voyant » Celui- là à une véritable tête de vache », ce qui était une manière significative d’outrepasser ses compétences. Un homéopathe m’ayant examiné sous toutes les coutures comprit que ses convictions les plus profondes, ses certitudes de toute une vie venaient d’être foulées au pied par ma simple présence. »
Le jour où il se rendit compte de son état il le refusa, son souhait était de vivre comme avant et de faire comme si de rien ne s’était passé mais malheureusement pour lui il n’avait guère le choix, et il n’y avait rien qu’il ne puisse faire.
Dans ce roman, il nous parle de son enfance, de ses bons souvenirs le rattachant à sa vie d’humain. De ses sorties à la pèche avec l’oncle Émile, de ses amours avec la jolie Élisabeth Touchard. Malheureusement pour lui sa transformation devint complète, voyant qu’il lui était compliqué de vivre auprès de sa famille, ne pouvant plus sortir avec ses cornes, ses sabots..Et ses 800 kilos il se décidé à rejoindre un troupeau. Son arrivée ne passant pas inaperçue auprès de Réné l’agriculteur celui-ci effectivement s’imagina alors les pires conspirations, mais voyant que la vache faisait preuves de bonnes qualités il voulu bien la garder. Ainsi commença sa nouvelle vie sous le nom de Blanchette.
C’est pas un livre comme j’ai l’habitude de lire, c’est avant tout un témoignage. Nous entrons dans l’absurde, Philippe tout du long ne plaisante pas sur sa condition. Je m’attendais à rire, comme j’ai l’habitude de le faire avec mon bon Terry Pratchett puisque ce livre étant catégorisé d’humoristique mais ce ne fût malheureusement pas mon cas. J’ai cependant apprécié les références d’écrivains notamment celle de Khalil Gibran : Nos enfants ne sont pas nos enfants. A mes yeux il y eut trop de rocambolesque, j’ai cependant accroché avec le côté humain. Les parents, le voyant toujours comme leurs enfants, la détresse de ces personnages les ont rendu touchants. J’ai également apprécié les réflexions côté animaux, beaucoup s’imaginant que les animaux sont dénués de sentiments, de personnalité. Le dernier aspect positif à mes yeux sont les gravures de Christine Patry venant ponctuer ci et là le roman.
Ce n’est décidément pas un coup de cœur pour moi, ni une déception pour autant.