John Bennett est un homme de 55 ans, fils de peintre, qui décide à 55 ans de se retirer dans la maison de son défunt père, face à l’océan, pour se mettre à l’écriture : il veut profiter de cet été pour écrire un roman. Ce n’est pas chose aisée, entre la visite de sa fille et de ses amis, la présence de ses voisins, la rencontre du maire du village, un ancien camarade devenu pour le moins antipathique…
Nicolas Fargues a le don de nous plonger dans des situations du quotidien tout à fait banale pour vouloir nous en extirper et nous élever vers quelque chose de plus littéraire, parfois même philosophique.
A travers le quotidien de ce cinquantenaire qui décide de se mettre à la littérature, c’est toutes ces interrogations d’écrivain qu’il nous expose, ses ambiguïtés, ses pensées les plus profondes, ses remises en questions. Au fond, le vrai sujet de ce livre, c’est pourquoi et sur quoi écrit-on ? Qu’est-ce qui peut pousser un homme à écrire ?
Toutefois, si la lecture est plaisante, agréable et divertissante, marquera-t-elle les esprits ? L’ambition est réelle et intéressante, le propos est sérieux, mais il y a un décalage avec la teneur des personnages : on dirait que Nicolas Fargues n’a pas osé (ou n’a pas voulu) creuser plus avant leur personnalité, et cela reste à mon avis un manque à ce roman. Il y aurait eu des rôles intéressants à donner à ces jeunes de banlieues venues passer une semaine dans le Calvados, ou une plus grande profondeur à Mary, fille de John, bien rangée dans son milieu huppé, qui se découvre une passion pour une jeune femme bien différente d’elle.
Mais j’en garderai une impression positive : de l’humour, de l’envie, de la réflexion. Certes ce n’est pas parfait, pas profond, mais c’est un tableau de la société française brossé à gros traits, qui reste une lecture plutôt savoureuse.
Merci donc à Livraddict et à Folio de m’avoir permis de le découvrir.