A Madras, Savitri, la fille du cuisinier et David, le fils du maître, jurent de s’aimer toujours en dépit de leurs parents qui veulent les séparer. Dans le Tamil Nadu, Nat quitte l’orphelinat, adopté par un médecin blanc qui l’aime et le protège de ses propres démons. En Guyane britannique, Saroj, une jeune fille rebelle, se révolte contre un père violent qui entend lui imposer un mari dont elle ne veut pas. En faisant se rencontrer ces personnages en quête d’identité, Sharon Mass tisse un magnifique et émouvant canevas dans lequel se mêlent trois époques, trois continents et trois histoires d’amour. Un grand roman indien plein de flamme et de couleurs.
Mon avis
Noces indiennes est avant tout un roman assez ambitieux, qui s’organise autour du parcours de trois personnages principaux, nés en des lieux et époques différents mais dont on comprend vite que les destins sont liés. Les premières pages sont par conséquent assez confuses, au point de m’avoir rebutée la première fois que j’ai ouvert le livre. Quelques mois plus tard, j’ai persévéré et ça en valait la peine ! Bien sûr, l’un des intérêts de la lecture est de percer le secret du lien qui les unit mais entre Nat, un petit garçon adopté par un médecin anglais au Tamil Nadu (Inde), Saroj, une fille d’employés au service des Anglais et amoureuse du fils de la maison et Saroj, une adolescente prête à tout pour étudier et donc échapper au mariage que cherche à lui imposer son père en Guyane, on ne sait plus où donner de la tête et ce sont évidemment les relations qui paraissent les plus évidentes qui se révèleront finalement être des chimères…
Tous ces personnages, en quête de leur identité et, pour certains, du bonheur, devront faire des choix face au poids des traditions, face à un Occident objet de toutes les tentations et de tous les espoirs, dans un contexte historique hostile à la mixité sociale et religieuse. On se surprend vite à se passionner pour eux, à dévorer les pages pour savoir au plus vite ce qui leur arrive, au point dans mon cas de laisser passer quelques indices permettant de résoudre le puzzle de leur histoire…
Pour qui s’intéresse à la culture indienne, on en retrouve un bon condensé avec un tableau plutôt réaliste des coutumes, de la condition féminine, des rapports familiaux. Bien sûr, cela reste un roman… On lui reprochera donc certains personnages secondaires trop caricaturaux, ou encore des situations trop alambiquées ou un trop-plein de bons sentiments ce qui porte légèrement préjudice à la crédibilité de l’histoire, mais pas trop puisque de toute façon "everything is possible" en Inde !
La fin du roman est, quant à elle, assez classique et attendue mais nous restons loin d’une fin à la "tout est bien qui finit dans le meilleur des mondes" puisque c’est un bonheur mature, fait de pertes et de concessions, qui en ressort.
En résumé, Noces indiennes est un livre où tout ou presque fonctionne à merveille, porté qu’il est par une écriture simple et agréable.
Dans ce cas, j’espère qu’il t’aura donné envie de lire le roman 😉
Ton billet est juste génial.