Je dois dire que j’avais très envie de découvrir un roman de Nathy, depuis que j’avais entendu les retours élogieux sur son dernier roman. Pour ce livre, j’ai été sélectionnée par les éditions Lune écarlate pour le lire en partenariat, ce qui m’a ravie ! Merci encore mille fois !
Kiss me deadly dépeint l’univers crade, violent, décadent d’un groupe de vampires, les Ichoriens. Au tout début de l’histoire, on y suit Edern, qui est prince, et qui retrouve son jeune frère Swann, qu’il n’a plus revu depuis très longtemps. Enfin, par jeune frère, j’entends simplement son benjamin, parce que le monsieur a un certain âge, quand même.
Swann, tout comme le Lestat d’Anne Rice, s’illustre par ses activités artistiques. Il présente à son frère un projet en ce sens, qui est de réunir en un même lieu différents talents. L’ambiance qui l’entoure est marquée par la cruauté, le sang, la drogue et l’alcool (tout un programme). Agé de dix mille ans, Swann ingère de l’acide ainsi qu’une mystérieuse boisson concoctée par ses soins et censée l’aider à « tenir le coup ». Même aux yeux des autres vampires, son comportement est surprenant de nihilisme et de détachement exacerbé. Il se livre à tous les excès, sans oublier d’ajouter le sexe à la liste, bien entendu.
Rien ne semble le préoccuper en dehors des plaisirs immédiats. Le monde pourrait s’écrouler, qu’il ne tournerait même pas la tête. Un personnage très séduisant, dans son genre.
On assiste à la naissance du club de Swann, le Fun House. Swann est un artiste touche-à-tout : il chante sur scène, peint des tableaux et réalise même des tatouages. Même en tenant compte de sa condition d’immortel, son comportement vis-à-vis de ses amants est particulièrement cruel : il se sert des autres comme s’ils étaient des objets, il n’a que faire de leur admiration ou de leur affection. Après avoir éconduit une jeune fille, il brisera le cœur et la destinée d’un jeune punk trop ébloui par sa beauté. Ceux qui tombent amoureux de lui peuvent réellement se brûler les ailes, comme s’ils s’étaient approchés beaucoup trop près d’une flamme.
Les thèmes évoqués ne se réduisent pas à ceux qui touchent les créatures de la nuit, ce sont des thèmes plus universels, humains finalement ; tels que la difficulté à aimer. Ceux qui aiment en sens unique se consument et se détruisent.
J’ai beaucoup apprécié la plongée dans l’univers de Swann, sa vie de perdition, sa désinvolture destructrice. Le récit nous ramène à une autre époque, celle des scènes punks, qui est tout à fait mon genre, d’ailleurs. La dernière partie du récit est particulièrement éclairante dans le sens où elle raconte la naissance de futures légendes, devenus atrocement sadiques suite à des souffrances amoureuses, à une trop grande jalousie ou à la perte d’un amant précieux. On découvre ici l’origine de la monstruosité.
Nathy ne fait aucune concession dans les portraits de ses personnages, elle les montre sans fard même lorsqu’ils sont méprisables, perdus dans la déchéance, d’un égoïsme total. Son univers me semble cousin de celui d’Anne Rice, tout en ayant ses propres spécificités. La lecture est très immersive, vraiment facile, fluide et ce malgré l’usage de tout un vocabulaire très bien maîtrisé. Je recommanderais ce livre sans hésiter, et en ce qui me concerne c’est avec grand plaisir que je découvrirais d’autres livres de cet auteur à l’avenir.