La Ligue des enfants extra ordinaires de Gitty Daneshvari

La Ligue des enfants extra ordinairesLa Ligue des enfants extra ordinaires
Auteur : Gitty Daneshvari
Édition : Michel Lafon
Pages : 239

Résumé :

Quand les gens disent que “ les enfants sont l’avenir ”, ils ne pensent pas à moi. »
Jonathan Murray, 12 ans

Qu’est-ce que la Ligue des Enfants Ordinaires ? Eh bien, je suis ravi que vous me posiez la question. (Oh, vous n’avez rien demandé ? Vous l’auriez fait à un moment ou à un autre, et je déteste perdre mon temps.) Nous formons un réseau secret d’espions composé des enfants les plus quelconques du pays, ceux qu’on oublie complètement. Pourquoi des enfants banals ? Pourquoi pas des surdoués ? Ou des sportifs ? Ou des reines de beauté ? Parce que les gens n’oublient pas ces derniers, alors qu’ils nous oublient, nous. Et vous savez pourquoi ? Parce que nous nous fondons dans le décor. Nous évoluons dans l’angle mort du monde.

Mon avis : 

J’ai eu la chance de recevoir ce livre en cadeau de la part des éditions Michel Lafon, dans le cadre d’un partenariat. Je tiens donc à les remercier chaudement pour la confiance qu’ils m’ont témoignée; et je serais ravie si l’occasion se représente, de renouveler l’expérience.

J’étais curieuse de lire ce livre, l’ambiguïté du titre laissant libre cours à l’imagination… En quoi consiste cette ligue des enfants extraordinaires ? Comment les héros vont-ils s’y retrouver embrigadés ? Quelle mission va leur être confiée ? Je me suis donc plongée dans la lecture dès la réception de l’exemplaire !

Dans le monde dans lequel vivent Jonathan et Shelley, le culte de la médiocrité est poussé à l’extrême, à tel point que l’imbécilité devient source d’éloges ; même chose pour l’ignorance. Ils apprendront qu’ils ont été sélectionnés par la ligue pour leur capacité à être si passe-partout que personne ne peut garder le moindre souvenir de leur présence à un évènement, ou de leur passage quelque part. L’invisibilité surgissant de l’insignifiance, voilà donc une faculté qui peut s’avérer bien utile dans les sphères de l’espionnage !

Les deux jeunes gens ne possèdent donc aucune qualité particulière : ils ne s’illustrent ni par leur courage, ni par leurs connaissances ; ils ne parlent aucune langue étrangère, etc. Tout à l’avenant. En un mot, ils ne possèdent aucun atout au sens où on l’entend habituellement.

J’ai trouvé amusant que leur absence de curiosité donne lieu à un comique de répétition : lorsque Hammett Humphries leur dit «  je suis content que vous me posiez la question », par exemple, alors que bien entendu ils n’ont rien demandé, on ne manque pas de ressentir le grotesque de la situation. Le personnage d’Arthur Pelton est celui qui est à l’origine de la catastrophe qui amorce le récit, c’est le plus catastrophique de tous. Et pour cause, il a ouvert les grilles de la maison blanche à un ennemi surnommé le phoque car le matin même, sa fierté avait été piquée à vif quand sa femme lui a fait remarquer que l’emploi qu’il exerçait aurait pu être effectué par n’importe quel animal… même par un phoque.

Ce personnage totalement ridicule semble tout droit sorti du film Idiocracy, proposant par exemple d’appâter le phoque avec des sardines tout en sachant que ça n’a aucun sens, arguant qu’avec un tel surnom, le personnage est forcé d’aimer le poisson !

Entre le rire et l’action, on n’a pas le temps de s’ennuyer avec cette lecture. L’humour est omniprésent – Jonathan et Shelley forment un vrai duo de Johnny English en culottes courtes-  .

La parodie de cérémonie avec le recrutement des deux enfants au sein de la ligue est aussi particulièrement cocasse. Il y est souligné que la ligue met un point d’honneur à ce que ses agents se montrent moyens en toutes circonstances.

Shelley accepte difficilement d’être aussi quelconque ; elle n’a de cesse de tenter de prouver son intelligence et son à –propos en usant de remarques choisies avec soin mais qui tombent souvent à plat, tout en étant parfois très drôle («  Quand une porte se ferme, vérifie si l’alarme est branchée et ensuite casse un carreau »).

Un autre élément qui m’a plu est qu’en début de chaque chapitre, on trouve de vraies-fausses citations d’enfants médiocres, parfois vraiment bien trouvées ! L’aspect comique du roman est accentué par les illustrations, enfonçant le clou dans le ton drolatique.

Le seul regret que je pourrais énoncer est celui que l’intrigue ne soit pas davantage développée, qu’elle trouve sa conclusion aussi rapidement ; mais c’est sans doute habituel dans un roman jeunesse.

Finalement, le livre est distrayant à souhait et agréable pour un moment de détente estival, je pourrais le recommander aux adeptes du genre.

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