J’ai eu la chance de recevoir ce livre en partenariat de la part des éditions Michel Lafon, que je remercie encore de tout cœur ! Ce serait un euphémisme de dire que j’ai attendu cette lecture avec impatience.
Lestat, à mes yeux, c’est presque comme Luke Skywalker dans Star Wars : tel qu’il est décrit dans ces nouvelles lignes d’Anne Rice, comme un mythe. Une légende, mais dont on apprend ici que son histoire relève en fait de faits réels. Plus de quinze ans après avoir lu mon premier livre à son sujet, il a tranquillement eu le loisir de s’enraciner dans mon imaginaire personnel. Autant dire que j’étais extrêmement enthousiaste à l’idée de pouvoir découvrir cette nouvelle histoire. La mise en abîme qui le présente comme largement connu du public dans l’univers du roman m’a beaucoup plu : Entretien avec un vampire y est un livre qui est tombé entre toutes les mains, mais le grand public s’imagine toujours qu’il s’agit d’un personnage fictif. C’est ce qui ancre le récit dans notre réalité, et lui donne de la saveur.
Pourtant, pendant la majeure partie du récit, j’ai été frustrée. Dans l’expectative d’une action qui n’est finalement que très peu intervenue. J’ai eu l’impression qu’il y avait beaucoup de palabres, et peu d’avancement dans la narration.
Pour commencer, Anne Rice indique à un moment donné que Lestat prend l’apparence d’un humain réel lorsqu’il veut passer incognito (une personne réelle, qui existe dans notre monde à nous, j’entends). Il s’agit d’une célébrité, mais c’est une personne vivante, réelle, que nous connaissons tous. Eh bien, de visualiser cette incarnation m’a énormément gênée. Jusqu’à présent, dans le pire des cas j’imaginais Lestat avec les traits de Tom Cruise, portant une chevelure blonde et bouclée. Passe encore. Mais là, il prend l’identité d’une personne qui selon moi est tout sauf mystérieuse, tout sauf sombre ; et même, plutôt banale (je ne dirais pas qui pour ne spoiler personne). Ce détail, qui n’en est pas vraiment un, a gêné mon immersion dans le récit.
J’aurais préféré que Madame Rice s’abstienne de nous faire part de ses fantasmes les plus secrets. Enfin, on ne choisit pas.
De plus, je me suis un peu ennuyée. Il y avait des personnages auxquels je m’étais particulièrement attachée : Viktor et Rose, mais on entendait trop peu parler d’eux à mon goût. Heureusement que par la suite ils reviennent au centre de l’action, en se rencontrant l’un l’autre, en se liant et en exprimant leur désir d’être versés dans le Sang – c’est-à-dire d’ être changés en vampires à leur tour, et ainsi de rester éternellement jeunes, tout en quittant la vie telle qu’ils la connaissent.
Il y avait aussi des personnages que je connaissais déjà et au sujet desquels j’aurais aimé en apprendre davantage, comme Louis : mais les chapitres à son sujet étaient noyés au milieu de dizaines d’autres récits, sur d’innombrables autres personnages. Galerie de personnages qui m’a paru un tantinet trop touffue pour que le lecteur puisse tout retenir correctement, d’ailleurs.
Tout le long du livre, je me suis demandé ce qu’était la Voix, quelle direction l’histoire allait prendre ; je pense que ce tome est certainement le tome 1 d’une nouvelle saga, parce que j’ai l’impression que tout ce qui est crucial n’est traité qu’assez rapidement, vers la fin du volume.
Dans l’ensemble, cette lecture me laisse malgré tout la même impression que les tomes précédents de cet auteur : une lecture agréable, dont on se souvient ; pas particulièrement facile – j’ai mis plus d’une semaine à venir à bout de ce volume – mais intéressante. Ce sont des écrits complexes pour le genre qui y est traité. Prince Lestat reste le genre de livre qui redonne ses lettres de noblesse à la littérature vampirique. L’écriture est belle, et puis l’histoire semble teintée d’une certaine grâce, porteuse d’un charme indéfinissable. Peut-être que ça tient au fait que cet univers commence déjà à être ancien, mais pas seulement.
Malgré tous les petits inconvénients que j’ai cités, j’ai maintenant envie de lire d’autres livres de cet auteur, qu’il s’agisse de la suite de Prince Lestat ou de sa saga sur les sorcières, que je ne connais pas encore. Je recommanderais donc tout de même ce livre aux amateurs d’Anne Rice, aux mordus de vampires, et aux curieux en tous genres !