Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee

Résumé: Dans une petite ville d’Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.
Tout en situant son histoire en Alabama à une époque bien précise, Harper Lee a écrit un roman universel sur l’enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cet ouvrage tient du conte, de la court story et du roman initiatique. « Il a la légèreté et le poids que recherche le véritable amateur de roman et cette vertu si rare de pouvoir être lu à tout âge, quelle que soit l’éducation qu’on ait reçue, de quelque pays que l’on vienne, à quelque sexe que l’on appartienne. On y trouvera nécessairement un univers communiquant avec le sien par le miracle de l’écriture et de l’enfance « , écrit Isabelle Hausser dans la postface qu’elle a rédigée pour ce livre.
Ce livre a connu un énorme succès dès sa parution en 1960. En 1961 il reçut même le prix  Pulitzer.

 

Mon avis: Nous pénétrons avec ce livre dans l’Amérique profonde. Mais bien que ce cadre et cette époque nous paraissent lointains et ne faisant pas partie de nos préoccupations immédiates, Harper Lee réussit à impliquer le lecteur dans ce qu’il lit. En effet, nous croisons dans ces pages des personnages profondément humains, avec leurs qualités, leurs défauts et toute leur complexité. Pris au jeux, il est difficile de ne pas se sentir consternés par ces destinées fictives. Car au-delà de la fiction, nous devinons une réalité passée, dont certains aspects restent d’actualité.

 

Au début, nous faisons la rencontre de trois enfants et de la communauté de Maycomb. Les parties de jeux interminables, le regard que portent les enfants sur le monde qui les entour, et celui que les adultes portent sur leurs « enfantillages ». C’est avec ces thématiques que l’histoire débute. Certains serrons peut-être septiques, conte à l’intérêt de cette lecture, mais en persévérant ils changerons (pour la plupart) d’avis. Le fond de l’histoire est en réalité des plus sérieux. Et lorsque « l’affaire du tribunal » débute, il devient claire qu’on « ne joue plus ».

 

Raconter avec beaucoup d’humour et un style non rébarbatif, cette lecture est un réel plaisir, tout en étant forte, poignante et chargée d’émotion.

 

Ce livre n’est pas moralisateur, bien qu’il traite du bien et du mal. Car justement, Harper Lee ne juge pas, et ne trace pas de frontière claire entre les deux. Il y est question de la différence, de la tolérance ou au contraire du rejet , de la persécution et du racisme. Ainsi que du monde de l’enfance et du rôle de l’éducation.

 

Enfin, la dernière partie du livre est pleine de rebondissements et surtout d’éclaircissement sur les événements précédents. On réalise alors la richesse de cette histoire, car de nombreux détails qui semblaient annotains,  s’avèrent finalement dotés d’un tout autre sens.
Le livre fini par une postface de Isabelle Hausser, dont je salues la qualité. Ce texte est très enrichissant,  tant sur les aspects historiques que sur l’auteur.

 

Une fois le livre fini, la première idée que j’ai eu fut: « Il faut absolument que je le relise un jour ». Chose que je ne fais que très rarement. Non pas que ce livre soit un « tourne page ». J’ai mis un certain temps avant que l’histoire devienne réellement prenante. Mais une fois cette lecture achevée, j’ai pris conscience de sa richesse et j’ai réalisée qu’une seule lecture ne m’aura pas suffit  pour en saisir toutes les subtilités.

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2 commentaires

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  1. J’ai entendu parler de ce livre dans Desperate Housewives eh oui et j’ai vraiment très envie de le lire!! Et je dois dire que ton avis me conforte dans cette idée!!