Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s’est arrêtée. Est-ce son destin d’orpheline dans l’Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ou bien sa force extraordinaire face aux évènements? A moins que ce ne soit son secret… Celui qui l’a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom: la Voleuse de livres…
Mon avis:
J’ai trouvé l’idée d’utiliser la Mort comme narratrice très originale. Celle-ci est cependant différente de la faucheuse noire terrifiante que l’on peut s’imaginer habituellement. Il s’agit là d’une ramasseuse d’âmes blasée, la plupart du temps restreinte à ne faire que son boulot, mais sachant toutefois apprécier les couleurs de la vie. Une mort qu’on attend le moment venu mais qu’on ne craint pas.
Après une vingtaine de pages je me suis demandé si j’aurai le courage de supporter la forme du récit jusqu’au bout. En effet, outre le fait que la Mort nous enlève tout suspense en révélant de temps en temps certains faits futurs, les chapitres sont relativement courts et leur annonce ressemble pour moi aux différents actes d’une pièce de théâtre. Au théâtre on trouverait par exemple: Acte I – Scènes 1 à 5, et peut-être même le nom des personnages y ayant un rôle. Ici nous avons le titre du chapitre avec, en dessous, l’indication des différentes scènes ou anecdotes y appartenant. Au fil des pages, je me suis habituée à cette forme de récit et je me suis prise à penser qu’il manquait encore quelques chapitres pour assouvir mon désir de lecture.
L’histoire en elle-même m’a beaucoup touchée et j’ai trouvé les personnages très attachants. Certains sont adorables dès le début, d’autres cachent un coeur d’or sous des apparences plutôt rustres et on ne peut que sourire lorsqu’on le remarque pour la première fois. La façon dont les différents personnages communiquent et interagissent, que ce soit par la musique, les insultes ou les livres, m’a fascinée. En parlant de livres, ceux-ci ont une place véritablement importante dans le récit, ce qui m’a totalement surprise. En général, les livres sur les livres ont tendance à décevoir le lecteur tant la place accordée aux livres dans le récit est moindre. Cette fois-ci, c’est différent. Les livres ont une importance capitale dans l’évolution de la jeune fille et la puissance des mots sur la vie quotidienne, la guerre et la progression du nazisme est plus que perceptible.
J’ai aussi beaucoup aimé la faculté qu’ont les différents personnages à apprécier les petites choses de la vie, que ce soit un bulletin météo personnalisé ou un geste affectueux par exemple. Ceci mène à réfléchir sur la société de consommation actuelle dans laquelle personne ne semble jamais avoir assez de biens matériels. L’histoire se passe évidemment à une autre époque…
Pour faire court, ce livre a été une très grande et belle surprise pour moi, un vrai coup de coeur.