Noir Océan de Stefán Máni.

Merci à Livraddict et à Folio policier de m’avoir permis de découvrir Noir Océan, de Stefán Máni.

Présentation de l’éditeur :

Un équipage de neuf marins embarque, comme chaque mois, d’un port d’Islande pour le Surinam. C’est sans doute leur dernier voyage en commun, des menaces de licenciement sont dans l’air. Certains hommes mettent sur pied un complot afin de parer à cette fin annoncée : prendre le navire en otage en le stoppant en pleine mer et obtenir ainsi des propriétaires l’assurance d’une continuité d’embauche. Chacun emporte avec lui un lourd secret (dettes de jeu, alcoolisme, meurtre…). A bord, l’ambiance est lourde, chargée de tensions et d’hostilité ; une mutinerie se prépare, un passager clandestin, truand notoire surnommé le Démon, est découvert. Soudain, alors qu’ils sont en pleine mer, les communications sont coupées et les moteurs sabotés. Bateau-fantôme, le Per tangue et dérive tandis que peu à peu la folie gagne tout l’équipage…

Mon avis :

Premières pages énigmatiques, histoires qui se croisent, se rejoignent, multiplication des points de vue… Stefán Máni met au service de son récit un véritable talent narratif. Noir Océan a parfois des allures de jeu de piste où le lecteur se repère à des phrases clés qui lui sont répétées, des paroles de chansons des Doors qui tombent souvent à propos, et une imagerie diabolique abondamment sollicitée. Ces balises sont jetées comme autant de bouées aux pauvres marins que nous sommes, perdus dans l’ouragan qui dévaste l’équipage. Des relations complexes, des psychés retorses, des secrets, la détresse des hommes fait et défait en permanence les affinités au sein de cette équipe battue par la tempête. Les éléments qui se déchaînent, le navire qui lâche, et c’est la catastrophe. La bombe à retardement, car, c’en est une, explose sous le coup des angoisses individuelles et collectives, la confiance est perdue, la conscience aussi.

Plus qu’un roman policier, Noir Océan est avant tout un drame, celui d’hommes  pris dans la tourmente, au sens propre comme au figuré, empêtrés dans l’hostilité et le soupçon, gouvernés par le désespoir et la peur de perdre le nord… Le sens de leur existence.

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